L’idée étant visiblement de plus s’émouvoir de l’entrée d’un mot dans un dictionnaire que d’énièmes terroristes d’extrême-droite, permettez que l’on ignore poliment l’actualité une fois de plus merdique de cette semaine. De toute manière, c’est déjà l’heure des bonnes nouvelles. Aujourd’hui au menu : Phil Spencer et Jim Ryan prennent position dans l’affaire Kotick et Activision, Radiohead accompagne la sortie de l’album Kid A Mnesia d’un musée interactif et quelques suites de jeux pointent leur nez.
Phil Spencer et Jim Ryan prennent position contre Bobby Kotick
On fait dans la news à tiroirs aujourd’hui, puisqu’il s’agit à la fois de la suite de ce que nous racontait BatVador jeudi au sujet de l’affaire Kotick et de ce qu’écrivait Tristan hier sur les récentes déclarations de Phil Spencer. En effet, le responsable de la branche Xbox Games Studios de Microsoft ne s’est pas arrêté après avoir taclé les NFT et démontré son intérêt pour l’émulation, et a pris position contre Activision Blizzard et son PDG, Robert Kotick. Il emboîte ainsi le pas à Jim Ryan, PDG de PlayStation, et affirme être « perturbé et profondément troublé par les événements et les actions horribles » menées chez Activision Blizzard, dans un mail envoyé en interne et dont le contenu a été partiellement révélé par Bloomberg. Il y questionne ainsi ses relations avec Activision, et explique procéder à quelques ajustements.
Le légitime étau se resserre donc autour de Kotick, puisqu’en plus de Sony et Microsoft, un groupe d’actionnaires minoritaires a demandé son départ au conseil d’administration – qui lui, continue de le protéger -, de même que 1137 employé·es (soit 12% des effectifs) dans une lettre ouverte et un certain nombre de joueurs et joueuses, la pétition réclamant son licenciement ayant dépassé les 10 000 signatures. Cette ferme condamnation de l’affaire et de la façon dont elle est gérée par Activision par deux poids lourds du marché console et surtout leur volonté d’ajuster leur collaboration pourrait avoir un impact non négligeable sur le départ de Kotick : sans les soutiens de Sony et Microsoft (mise en avant sur les plateformes, aide à la publication, promotion), les ventes de AAA d’Activision pourraient sérieusement en pâtir. Ainsi, malgré le soutien actuel du conseil d’administration, la punition financière qu’implique cette tension avec Sony et Microsoft pourrait suffire à pousser Kotick.
Une bonne chose pour les employé·es d’Activision, qui voient les soutiens se multiplier dans leur lutte contre leur PDG, et pour l’industrie, qui voit deux figures majeures prendre position contre le harcèlement et les agressions sexuelles et l’omerta qui plane autour des agissements de certains dirigeants.
Une exposition Radiohead interactive
Dans l’optique de fêter les 21 ans des albums Kid A et Amnesia (le dyptique est un des tournants majeurs du groupe, le faisant passer dans un registre plus électronique et expérimental), Radiohead sortait le 5 novembre dernier un triple album, contenant les deux disques en question, accompagnés d’un troisième regroupant des démos et faces B. D’un point de vue très perso c’est une bonne nouvelle, Amnesia étant facilement mon album préféré du groupe, mais puisqu’on est sur The Pixel Post et pas sur mon blog à l’abandon, ce qui nous intéresse aujourd’hui est surtout la sortie d’une exposition interactive, en lien avec l’album et co-développée par [namethemachine] et Arbitrary Good Productions.
Sobrement nommé Kid A Mnesia Exhibition, le titre est disponible gratuitement depuis le 18 novembre sur Epic Games Store pour PC et Mac, ainsi que sur PS5. Il ne s’agit pas tellement d’un jeu à proprement parler, plutôt une expérience visuelle et musicale, à parcourir en vue à la première personne. On est bien entendu du côté le plus arty du jeu vidéo, avec ce que ça implique de discours prétentieux autour et dedans (quelques passages un peu Banksy-core), mais force est de constater que cette exposition est de très bonne facture. Chaque salle correspond à un morceau de Radiohead, remixé pour l’occasion et s’adaptant à nos actions et déplacements, et propose surtout une identité visuelle assez forte et marquée, s’inspirant parfois des clips ou dessins produits pour les différentes pistes à l’époque. Puits sans fond, salle remplie de télés, feuilles volantes, monolithes imposants : les idées sont certes assez classiques, mais fonctionnent et s’articulent parfaitement, et donnent un souffle nouveau à quelques tubes du groupe.
L’exposition ne s’adresse bien sûr qu’à un public déjà convaincu du groupe, et disposé à passer une ou deux heures à déambuler dans un musée virtuel sans autre but que de découvrir les particularités de chaque salle (je recommanderai de ne pas rusher et de prendre son temps dans chacune, certaines variations mettent un moment avant de se manifester). On remerciera Radiohead d’avoir fêté son anniversaire avec un jeu gratuit plutôt que des NFT.
Des suites pour Sam & Max et Jenny LeClue
Souvenez-vous l’année dernière, nous nous réjouissions du retour du duo Sam & Max, avec un excellent remaster de la saison 1 Sam & Max Save the World, par le tout jeune studio Skunkape Games, composé d’anciens de Telltale Games – dont Dan Connors, son co-fondateur – et toujours Steve Purcell, créateur des personnages, en tant que consultant. Comme promis par le studio, qui compte bien refaire toute la trilogie, la deuxième saison Sam & Max: Beyond Time est en bon chemin. Elle sortira ainsi sur PC, Switch et consoles Xbox le 8 décembre prochain, et si le travail de remasterisation est d’aussi bonne qualité que sur le premier épisode, je ne pourrai que vous le recommander.
Autre suite assez attendue pour ma part : celle du frustrant Jenny LeClue. Frustrant, car malgré sa chouette ambiance, son écriture drôle et subtile, l’importance des sujets abordés et sa superbe DA, le titre de Mografi souffrait d’un développement à rallonge qui mettait de côté un peu trop de promesses du Kickstarter – un peu à la manière de Backbone, pour être honnête, sans la pression qui allait avec -, d’un léger manque de finition et surtout d’un cliffhanger particulièrement abrupt, pour une histoire censée s’achever en un seul épisode. Jenny LeClue Detectivú s’achevait ainsi en queue de poisson, promettant un deuxième épisode dans un futur lointain, après avoir déjà plus que doublé le temps de production du premier opus. Un peu compliqué. C’est donc avec pas mal de soulagement que nous avons, après plus de deux ans de silence radio, eu la confirmation de la mise en production du deuxième volet de l’enquête. Aucune autre information n’est pour le moment disponible, mais la licence n’est au moins pas enterrée.
Les bonnes nouvelles des bonnes nouvelles
Toujours pas une recommandation, mais cette fois au moins une mention de livres – vous vous souvenez quand je parlais de livres ici ? -, pour vous indiquer que les romans Heaven’s Vault dont nous parlions il y a peu sont enfin sortis, et s’annoncent assez chouettes.
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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