On m’a vanté pendant des années la série des Fire Emblem, en mettant en avant leur mélange entre jeux de stratégie et friendship/dating sim. Quand j’ai joué à Fire Emblem : Awakening, j’ai été assez frustrée : même si je n’ai apparemment pas été assez loin de ce que j’ai lu pour voir les vraies conséquences des relations entre les personnages, les dialogues étaient peu nombreux, vides, tout allait beaucoup trop vite, et voir mon personnage féminin accepter une demande en mariage soudaine et illogique a été la cerise sur le gâteau. Même s’ils étaient des jeux de stratégie très corrects, l’histoire était bien trop clichée et stupide pour que je continue à m’y intéresser plus longtemps.
Puis maintenant, il y a Fire Emblem : Three Houses, qui m’a fait trépigner d’impatience pendant des mois avant je puisse l’acheter, restant à saliver sur les critiques enthousiastes et en espérant pouvoir en faire partie un jour. On me promettait un jeu de stratégie solide, dans des décors plus détaillés et avec des graphismes tout neufs, merci la Switch, une pléthore de personnages avec qui discuter et le fait de jouer un professeur qui dirige une maison qui ne pouvait que rappeler Harry Potter. Globalement, le bon côté des autres Fire Emblem en améliorant ce que je n’aimais pas.
Une fois en main, rien n’a déçu : le décor de l’école est cool, choisir sa maison est sympa (même s’il s’agira d’aller récupérer le plus d’élèves possible ailleurs pour leur éviter un destin pas jojo), faire des petites quêtes chaque semaine pour améliorer ses relations avec chacun n’est pas dérangeant, être un professeur qui aide ses élèves à améliorer leurs capacités tout en pouvant les draguer mais-c’est-un-peu-moins-dégueu-parce-que-vous-avez-le-même-âge, super. Le côté stratégie n’est pas dépaysant pour qui a déjà mis la main sur un jeu de cette série et les options de difficulté sont nombreuses pour que chacun y trouve son compte. Il est même possible de passer outre tout le micro management des cours et le mettre en automatique si ça vous saoule. Personnellement, je fais partie des lâches et je joue en difficile sans permadeath parce que je ne peux supporter de voir l’histoire d’un personnage tourner court à cause de ma propre incompétence mais vous pouvez très bien vous forcer à avoir le cœur brisé à chaque petite erreur si ça vous chante. Et en plus d’une durée de vie déjà assez conséquente, le jeu propose d’une rejouabilité certaine grâce à un twist de l’histoire que je ne dévoilerai pas ici.
Mais au-delà de ce jeu en particulier, 2019 a été pour moi la découverte des AAA japonais. S’il faudrait qu’on me paie cher pour que je mette la main sur un Call of Duty, je me suis jetée à cœur joie dans le monde encore globalement inconnu pour moi des jeux japonais. Il y a eu donc Fire Emblem, mais aussi Astral Chain, avec un tour vers Disgaea 5 gentiment prêté par JoK, Yakuza 0 enfin fini, sans oublier Persona 5 maintenant disponible sur PC (jusqu’au 4 février seulement malheureusement) grâce au PS Now et sûrement encore plein d’autres qui ne me viennent pas immédiatement à l’esprit. Ils m’ont appris que parfois, ce n’est pas très grave si l’histoire est un peu nulle tant que le fun est présent, même si c’est mieux si les deux sont au rendez-vous comme dans Persona 5, et ils ont été une parenthèse bienvenue entre deux jeux indés aux sujets bien moins légers. Et il semblerait que je n’ai pas été la seule à être séduite par la production vidéoludique nippone cette année puisque si Zali est celui qui connait le plus le domaine, comme ses trois GOTY le montrent, notre calendrier de l’avent prouve bien, à travers les choix de rédacteurs moins connus pour leur amour du jeu japonais, que 2019 a vraiment été une très bonne année de ce côté-là.
Si c’est Fire Emblem : Three Houses qui a été le choix final pour mes GOTY, c’est déjà bien entendu par rapport à sa date de sortie mais surtout parce que c’est un jeu qui fait très bien tout ce qu’il propose. Oui bien sûr les dialogues ne sont pas foufou, certaines phrases sont un peu clichées et rappellent les heures les plus sombres de George Lucas niveau probabilité qu’elles soient dites un jour par un être humain fonctionnel, mais ça marche : les personnages interagissent entre eux et on a l’impression de faire partie d’un tout plutôt que d’être le centre du petit univers. Les combats sont funs bien qu’inégaux niveau difficulté, avec des schémas qui ont tendance à se répéter un peu trop souvent, ce qui est facilement pardonnable. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise de plus ? Des personnages cools, des repas à partager, du thé, des chats, des combats stratégiques, des cours à donner, le tout saupoudré de moments tragiques, Fire Emblem vous donne tout ce dont vous rêviez sans le savoir et bien plus.
Fanny Dufour
Rédactrice le jour et rédactrice en chef la nuit. J'aime qu'on me raconte des histoires, mais seulement dans les jeux.
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