Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray vous parle de Cardful Planning, un puzzle game mâtiné d’action, et Zali de Hood : Outlaws & Legends, un jeu multijoueur de braquage médiéval pas très inspiré.
Cardful Planning
Cardful Planning, développé par Walk Home Games (en réalité une seule personne) est, comme vous pouvez vous en douter un jeu avec des cart… non mais attendez partez pas promis c’est ni un énième jeu de deck-building ni une variante du solitaire !
Le déçu des cartes
Cardful Planning commence avec une histoire d’amour. Celle d’un 2 sans couleur avec un As de cœur. Mais comme tout bon jeu qui se respecte, un ennemi, en l’occurrence une main, va venir kidnapper cet As, à charge pour vous de venir le sauver, grâce au pouvoir des cartes (non pas celui-là).
Ainsi votre 2 va-t-il devoir se balader dans les mondes du cœur, du pique, du carreau et du trèfle pour y augmenter sa valeur : chacun de ces mondes est divisé en petits tableaux dans lesquels vous allez faire avancer votre carte de case en case pour augmenter sa valeur de 1 (et juste de 1) et ainsi passer au tableau suivant.
Vous l’aurez donc compris, pour chacun des mondes, vous aurez 12 tableaux (de quoi passer du 2 jusqu’à l’As), sauf que bien évidement, plus les niveaux avancent et plus les tableaux sont difficiles. Lames sortant du sol, arbalètes tirant des flèches, lasers et autres scies vont chercher à vous barrer la route.
Heureusement, chaque zone va vous permettre de récupérer un pouvoir lié à la couleur des cartes : le carreau permet de faire slider d’un coup votre carte à l’autre bout du tableau ou simplement de sauter une case vide, le trèfle d’attraper les caisses pour les poser sur des interrupteurs et vous protéger des projectiles, le pique de tirer sur les arbalètes cherchant à vous détruire et enfin le cœur à retourner votre carte sur place (car oui, vos déplacements se font en retournant votre carte à chaque case, or, pour bénéficier d’une augmentation de rang notamment, il faudra être dans le bon sens sur la case +1, ce qui n’est pas toujours facile).
Alors est-ce que Cardful Planning est original ? Oui complètement, j’aime toujours autant découvrir de nouveaux moyens de jouer avec des objets et concepts que l’on connaît pourtant par cœur, et le choix de combiner une couleur à un pouvoir est assez intéressant. Pourtant, je ne peux pas dire que je me suis particulièrement amusé.
La faute sans doute à un manque de choix dans ce que le jeu voulait faire. Si la partie puzzle était intéressante et aurait méritée d’être bien plus développée, la partie action est, elle, bien plus frustrante, la faute à des pouvoirs qui ne se déclenchent pas toujours quand on le voudrait, à un certain manque de lisibilité parfois, quand un tableau est rempli de lames qui sortent et rentrent dans le sol alors que 3 arbalètes tirent sur vous et qu’une scie à tête chercheuse s’approche dangereusement. Je pense sincèrement que Cardful Planning serait un bien meilleur jeu s’il se concentrait sur sa partie puzzle, en poussant l’idée des pouvoirs plus loin et en proposant des niveaux plus complexes.
En plus de son mode classique (qui vous prendra un peu plus d’une heure à boucler), le jeu propose un mode speedrun, ainsi qu’un mode vous demandant de mourir le moins possible. Ce dernier rajoute d’ailleurs une difficulté supplémentaire, la mort entraînant une réinitialisation complète du niveau (et donc de votre niveau de carte ainsi que des objets déjà déplacés). Mais honnêtement, rien ne m’a spécialement donné envie de me replonger dans l’aventure. À la limite, s’il y avait un mode pour créer ses propres niveaux…
Cardful Planning a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Je ne vais pas vous mentir, la déception est grande. Parce que Cardful Planning aurait pu être une très jolie surprise indé et parce qu’on voit bien le beau potentiel du titre dans sa partie puzzle game. Un jeu à ne faire que si vous aimez pleurer en ayant des regrets.
Hood : Outlaws & Legends
Sur le papier, l’association de Sumo Digital (Forza Horizon, Sonic and All-Stars Racing Transformed, Little Big Planet…) et de l’éditeur Focus Home Interactive (Greedfall, The Council, A Plague Tale…) pour produire un jeu multi de braquage dans un monde inspiré de la légende de Robin des Bois peut séduire. En pratique, Hood : Outlaws & Legends donne l’impression de jouer à un prototype ni fait ni à faire.
Robin Déboires
Partons de cette excellente idée de départ : deux groupes rivaux de quatre voleurs doivent prendre d’assaut une forteresse bien défendue par des gardes idiots et un shériff quasiment invincible, et être les plus rapides à emmener le trésor à un point d’extraction qui, défendu quelques minutes, leur permettra d’empocher le magot. Par magot, comprenez de l’or qui sera prestement converti dans les différentes monnaies et systèmes d’expérience du jeu pour débloquer compétences actives et bidules cosmétiques pour personnaliser vos rufians.
Hood : Outlaws & Legends est simple, efficace, le jeu est plutôt beau et fluide, on comprend le principe en un court tutoriel de quelques minutes : on a hâte de se jeter dans la mêlée. Et puis on fait un premier match, et comme on dit dans les émissions de télévision à destination des plus de cinquante ans, soudain tout dérape.
Déjà, il faut que le jeu arrive à vous trouver une partie, c’est à dire deux équipes de quatre joueurs. Visiblement, la priorité du matchmaking est de vous mettre face à n’importe qui après quelques minutes à mouliner dans le vide, et pas de vous mettre face à des adversaires de votre niveau. Il m’est arrivé de nombreuses fois de me retrouver face à des brutes niveau 40 ou 50, alors que j’avais moins d’une heure de jeu devant moi. Autant dire un bébé avec un bâton face à une batterie d’artillerie, on a fait meilleure entrée en matière.
Certes, les développeurs semblent avoir pleinement conscience du problème. Mais ce n’est pas la seule avarie technique que j’ai à signaler pendant mes quelques heures de jeu : je me suis parfois fait expulser sans raison visible de ma propre équipe, j’ai dû lutter avec une interface qui, par exemple, peine à vous signaler que vous êtes invité dans une partie précise, et eu la plus grande peine à trouver des informations claires sur la manière dont fonctionne l’xp et l’argent dans le hub central du jeu, les quelques vilains retours Windows n’aidant pas à augmenter ma patience en la matière.
Abîmé en vol
Mais bon gré mal gré, j’ai quand même pu participer à plusieurs braquages, et je dois bien admettre que sous cette couche de frustration, on décèle le grand potentiel de Hood : Outlaws & Legends. Les différentes unités jouables sont assez agréables à prendre en main et complémentaires. Il y a quelques idées brillantes dans le level design. Les affrontements à distance créent une tension parfois intense (au corps à corps c’est le bazar en revanche).
Mais ces quelques petites surprises passées, hélas, on se retrouve face à l’autre gros souci du jeu : certes, il a du potentiel, mais en l’état, il n’a que ça. Quatre uniques petites maps, quatre personnages dont on fait assez vite le tour, et une routine qui s’installe très vite faute de surprises, secrets cachés, événements scriptés : on en est vite réduit à faire la même chose en boucle pour crafter des capuches et des jambières.
Hood : Outlaws & Legends manque tout simplement de contenu. Peut-être que dans quelques mois, à coup d’updates et d’ajout de nouvelles choses à faire dans le jeu gagnera-t-il un peu plus d’intérêt ? Difficile à dire, car encore faudrait-il qu’une communauté solide reste active assez longtemps pour que le développement du jeu sur le long terme en vaille la peine. Les commentaires plutôt mitigés des joueurs (les commentaires positifs pointant presque tous vers le fait que le jeu a quand même rudement besoin d’être fignolé pour ressembler véritablement à quelque chose) laissent à penser que ça va être compliqué.
Hood: Outlaws & Legends a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur
Hood: Outlaws & Legends donne l’impression d’un jeu sorti à 30€ encore en cours de développement. Matchmaking, équilibrage, contenu : tout semble encore tenir avec des échafaudages branlants et avoir été sorti dans la précipitation. Dommage, on aurait aimé quelque chose de plus abouti pour pouvoir rendre un jugement moins amer sur un jeu dont on perçoit les potentialités à chaque partie.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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