Dans le Backlog de TPP, les rédactrices et rédacteurs du site dépoussièrent leurs bibliothèques virtuelles et viennent vous parler tous les mois de jeux, récents ou anciens, enfin sortis de leurs backlogs et qui les ont séduits. En ce mois de septembre, Zali s'est confronté à la stratégie relevée d'Unicorn Overlord, glau replonge dans les rouages de Satisfactory et BatVador rouvre une vieille enquête dans No Case Should Remain Unsolved.
Zali : Unicorn Overlord
J'aime beaucoup les jeux du studio Vanillaware. On a toujours la certitude que tout sera très beau, et qu'il y aura potentiellement ET un bon jeu ET un univers chouette derrière cette esthétique léchée. C'est donc avec grand plaisir que je me suis procuré (à l'occasion de mon anniversaire, pour tout vous dire), leur dernière production, le tactical RPG Unicorn Overlord. Je viens d'y passer pas loin de 60 heures en trois semaines, donc je pense que j'ai aimé ça.
Bon, on m'avait prévenu, cependant, que cette dernière production péchait un peu du côté du scénario. Et il faut bien admettre qu'en effet, c'est pas fou. Le héros a le charisme d'un pied de chaise, et toute la quête principale tourne autour de la reconquête d'un royaume capturé par un général maléfique. Les gentils sont tous très gentils, les méchants sont moches avec des armures noires, c'est ni très drôle, ni très émouvant, ni très épique, bon, passons.
Ce qui m'a retenu aussi longtemps dans Unicorn Overlord ce n'est donc pas tant ce que ça raconte que ce que cela donne à jouer. C'est un excellent jeu de stratégie. Vraiment. Déjà parce que les champs de bataille sont extrêmement variés, et se renouvellent quasiment jusqu'à la fin du jeu, ajoutant progressivement des contraintes, des classes de personnages, des aléas climatiques ou des éléments scriptés nouveaux. Ensuite, car l'aventure a une approche de la difficulté assez intéressante.
En gros, on peut traverser l'essentiel de la quête principale à peu près sans heurts, en suivant les conseils généraux du jeu concernant la manière de composer ses unités avec les très nombreux compagnons recrutés en chemin. C'est chouette. Mais cette quête principale cache une deuxième couche de complexité, basée sur des combats optionnels, des boss cachés et des quêtes secondaires qui vont vous forcer à mettre les mains dans le cambouis. Et là, Unicorn Overlord vous laisse vous en donner à cœur joie : vous pouvez choisir l'ordre et les conditions de déclenchement de certaines compétences, optimiser votre équipement au poil de fesse, ou chercher pendant des heures à créer les synergies les plus absurdes entre différentes unités. Ce simple tactical RPG devient alors quasiment un jeu de programmation et de planification extrêmement retors, tout en ne vous forçant jamais à vous intéresser à cet aspect en particulier pour avancer. On l'en remercie, c'est un petit chef-d'œuvre.
glau : Satisfactory
Pour beaucoup d'adeptes du Culte du Tapis Roulant (dont votre serviteur), la sortie officielle de Satisfactory est moins une surprise qu'une excuse pour se replonger avec délice dans ce qui est sans nul doute la culmination du jeu d'usine, à la fois gigantesque et relax. Certains lui préféreront encore son aîné Factorio – mais trêve de discussion. Aujourd'hui, nous ne sommes pas là pour compter les points, mais faire une grande fête autour d'une montagne de machines qui crachent un flot ininterrompu de circuits imprimés.
Il y a bien sûr quelques vraies nouveautés dans cette 1.0, mais les plus importantes sont cachées derrière un mur d'une centaine d'heures de jeu au bas mot. Pas d'inquiétude : l'early game connaît également un grand nombre de changements. Les unes simplifient la vie (l'entrée des centrales à biomasse), d'autres sont des raffinements visuels (le mode angle droit des tapis roulants) dont on ignorait à quel point ils étaient essentiels avant de les essayer. Et puis, nom d'une clef à molette, qu'est-ce que c'est beau. Jamais centrales à charbon, hauts-fourneaux, tuyauteries géantes n'ont paru aussi flamboyants. Le passage à Unreal 5 a coûté une année de développement, mais la différence se voit.
On s'emballe, on s'emballe. Attention toutefois : Satisfactory n'est pas un sprint, mais bien un marathon. Lancé par la facilité des débuts, il est facile de ressentir l'écrasement devant la masse de bidules à fabriquer pour atteindre le prochain palier. Cela a beau être le meilleur l'un des deux meilleurs jeux d'usine du marché, il n'en reste pas moins un jeu d'usine. De ceux qui réclament des dizaines d'heures, des dizaines de brouillons griffonnés, voire même l'appel à un calculateur pour mettre en place un système nucléaire opérationnel. Qui a toutes les chances de ressembler au final à un plat de spaghettis. Mais qu'importe. C'est mon plat de spaghettis, et je m'y sens bien.
BatVador : No Case Should Remain Unsolved
Je ne sais plus par quel cheminement No Case Should Remain Unsolved s'est retrouvé dans mon backlog, mais il y est arrivé et heureusement, j'ai un petit backlog, donc il ne s’est pas perdu dedans. Tout commence par une intro et une métaphore à base de méduse, suivie d’un échange entre une femme dont l’esprit s’embrouille, une ancienne policière, et une jeune femme dont l’identité semble floue. Elle lui rappelle une affaire qu’elle a traitée, celle d’une petite fille disparue. On sent d’emblée qu’on ne va pas beaucoup rigoler, mais on est intrigué, on a envie de démêler les fils, de reconstituer ce qui s’est passé, de comprendre cette intro un peu cryptique à base de cnidaires.
Sur une interface sobre, des morceaux de témoignages vont s’afficher, ces fragments contiennent des mots clés qui vont permettre de découvrir d’autres fragments. L’interface comme l’esprit de l’ancienne policière est emmêlée. Il va donc falloir non seulement remettre les témoignages dans le bon ordre, mais également les réattribuer à la bonne personne. Au départ, c’est confus et puis très vite, on commence à se balader de bulle en bulle à la recherche d’indices, d’une phrase qui donnerait un semblant de contexte. Pour débloquer certaines bulles, on repart à la recherche d’un bout de phrase ou d’un chiffre qui se cache quelque part. Petit à petit, fragment par fragment, on reconstitue le déroulement des événements et on comprend ce qui a tant ébranlé notre personnage une fois le puzzle entièrement reconstitué.
En dire plus serait prendre le risque de spoiler une partie de l’intrigue et je suis quelqu’un de très prudent, donc je ne m’y risquerais pas, mais si vous avez deux ou trois heures devant vous et que l’idée d’avoir un peu de poussière dans les yeux à la fin ne vous rebute pas, je ne saurai que trop conseiller de passer au-dessus du côté un poil austère et parfois peu maniable de l’interface et de vous plonger, vous aussi, dans le mystère de la disparition de Seowon.
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zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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