Cette fois-ci dans Partie Rapide, Chloé vous parle d’esprits et de renards avec The Companion, et de deck-building / roguelite, avec l’early access de The Corpsmen.
The Companion
Premier jeu aux grandes ambitions prenant exemple sur des titres comme Seasons after Fall, The Companion reprend tous les codes de l’expérience de jeu cinématique en nous vendant un énième titre narratif mystérieux et philosophique à base d’animaux dans la forêt, de couchers de soleil et de discours (plus ou moins) cachés sur l’amour des siens. Prenez vos chaussures et votre sac de randonnée et allez donc vous promener ailleurs, parce que le titre de Studio 46 ne vaut pas le déplacement.
J’entends les arbres, le renard et les esprits
Mais pas vraiment le loup et le renard chanter (peut-être qu’un jour les correcteurs de TPP refuseront de corriger mes papiers pour cause de paroles de chansons dans mes articles, peut-être…).
The Companion, premier jeu édité par Studio 46, se présente comme une expérience vidéoludique cinématique : vous jouez l’esprit d’un renard, qui fait de la randonnée traverse tout un monde naturel, fait de montagnes, d’arbres, de vallées et de rivières, tout en prenant soin de libérer certains esprits de la nature et en essayant de se reconnecter au monde des vivants à travers l’histoire et les souvenirs d’une famille qui se dévoileront au fur et à mesure de votre quête. Un titre qui vous promet aventure, vent frais et envie de liberté au volant d’un van, de nuits dans la nature avec votre chien Bobby… pardon je m’égare, confinement, besoin de vacances, tout ça.
Mais une grande attente implique (souvent) une grande déception, et c’est le cas ici avec The Companion. Parce que c’est un jeu qui vend une expérience agréable, avec des jolies couleurs, des couchers de soleil, une musique épique, et que la réalité en est tout autre.
Déjà, parce qu’il est rempli de bugs en tout genre. Tant dans ses graphismes (objets du décor pas tout le temps colorisés, bugs de perception) que dans son gameplay. On voit bien trop souvent son renard avancer dans le sol ou entrer la tête la première dans une montagne alors qu’on le sait très bien, renards et taupes sont des animaux bien différents. L’expérience de jeu est alors bien laborieuse, puisqu’on se retrouve face à un titre qui a l’air d’être plus en fin d’early access que réellement terminé. Les couleurs flashy et les textures peu abouties renforcent cette impression d’avoir entre les mains un jeu un peu fait à la va-vite… espérons voir débarquer rapidement une mise à jour corrigeant ces nombreux bugs qui feront souffler n’importe quel.le joueur.euse derrière son écran. Ajoutons à tout ceci une caméra instable et les quelques heures passées sur The Companion seront au mieux pénibles, au pire franchement douloureuses (il a réussi à me donner la nausée à quelques reprises, mais après tout, c’est bien personnel).
Finalement, ce n’était qu’un renard semblable à cent mille autres
Mettons la déception et les bugs de côté (même si ça suffit à ne pas vous le conseiller, soyons d’accord), le lien entre gameplay et trame narrative est également bien bancal, puisque le titre vous demande, dans une idée de monde ouvert qui n’a définitivement pas sa place ici, d’aller d’un point à un autre de la forêt, récupérer des petits feux follets pour les échanger contre des esprits ou des souvenirs de la famille dont nous suivons l’histoire. Le jeu ne nous donnant aucun point de repère, ça devient très vite laborieux, même s’il existe un système d’aide qui nous donne le chemin à suivre. Malheureusement, The Companion se résume à courir un peu partout afin de récolter assez d’esprits et de souvenirs pour passer au niveau suivant. Un poil répétitif vous dites ? Oui. Surtout qu’il existe en fait 7 longs chapitres, et que le jeu s’éternise, jusqu’à durer environ 10h, bien trop long pour ce qu’il a à raconter.
Et si le but du jeu est flou, l’histoire l’est également. Ce qui est en partie voulu, puisque vous devez rassembler des souvenirs, dans l’ordre ou dans le désordre, et faire le lien entre ceux-ci afin d’avancer dans cette expérience narrative présentant une famille pendant un voyage mystérieux. Ce qui devient problématique, c’est quand The Companion part dans des délires philosophiques et ésotériques (on sent bien que le jeu veut nous raconter autre chose à travers des dialogues en apparence plutôt simples) qui n’intéressent personne et qui nous font décrocher très trèèès rapidement.
Notons tout de même que le doublage est très bon. Avec la musique assez peu originale mais qui fait le job. Bah voilà, ça nous fait deux bons points, et c’est toujours ça à prendre.
The Companion a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Assez facile d’être attiré.e par The Companion, très difficile cependant d’apprécier l’expérience. On y trouve des gros bugs qui rendent le jeu parfois insupportable, et on ajoute à cela une caméra imprécise, une histoire inintéressante et un gameplay chiant comme la mort et je pense que vous pouvez bien imaginer mon état d’énervement et de frustration après quelques heures passées dessus. Le jeu de Studio 46 n’a définitivement pas réussi à tenir les promesses de son trailer, et c’est bien dommage.
The Corpsmen
Présentant pourtant, en surface, des idées quelque peu originales, The Corpsmen se révèle être une pâle copie des deck-building / roguelites qui l’ont précédé tout en proposant une early access bancale.
Le souci récurrent de l’early access
On va dire que le deck-building n’est pas, au contraire de The Companion, mon genre de prédilection. J’y joue de temps en temps, je trouve ça sympa, mais ça s’arrête là. Pourtant, il était plutôt clair, au visionnage du trailer, que ça pourrait à la fois diversifier mes articles et me plaire, grâce à ce système d’animaux étranges à créer pièce par pièce. Le jeu est désormais en accès anticipé, et on ne peut pas vraiment dire que ce soit, pour l’instant du moins, très encourageant.
Demander ou acheter un jeu en early access, c’est toujours un peu délicat, on le sait tous. Parce que d’un côté, on soutient un projet, des développeurs, on participe même souvent à l’améliorer… sauf qu’en y mettant un certain prix (17€ pour The Corpsmen), on attend du jeu qu’il soit au moins jouable. Ce qui était loin d’être le cas pour le titre de Multicell Games la première semaine de sa sortie (et même encore aujourd’hui, il est très très loin d’être stable), le joueur se trouvant face à une lettre d’excuses un peu maladroite de la part des développeurs en lançant le titre. Pas la peine de trop s’étaler sur ce début d’early assez honteux, mais il est tout de même important de le mentionner : même pour un accès anticipé, ce deck-building est sorti bien trop tôt. Une sortie ratée qui peut rebuter ceux qui l’ont acheté day one (sont-ils nombreux ?). D’abord truffé de bugs en tout genre, jusqu’à le faire crasher au bout de quelques minutes, les deux grosses premières mises à jour ont au moins rendu le jeu… à peu près jouable.
Dans The Corpsmen, vous jouerez un membre d’une brigade d’exploration qui va se battre au-delà des frontières de la ville… un peu à la Attack on Titan, sauf que là, vous avez des créatures rapiécées de partout par la médecin de la ville, qui vous permettront de vous défendre comme il se doit. Vous trouverez également, dans l’intra muros, une boutique pour acheter de nouvelles cartes et enrichir votre deck. Le jeu ne propose, pour l’instant, pas beaucoup de variété, mais nous pouvons espérer quelques changements dans les prochaines mises à jour. Concernant la façon de construire son deck-building, il ressemble beaucoup à Slay the Spire, jusqu’à la map qui est quasi identique (voir screen). Petits boss, gros boss, feux de camp pour se reposer, rencontres dans la forêt qui vous apporteront des bonus ou des malus, tout ça est assez basique et manque d’imagination, mais finalement, pourquoi pas, si ça fonctionne bien.
Des monstres en guimauve
S’il y a bien un aspect positif dans cette early bancale, c’est le design des personnages, propre, soigné, efficace. La musique se distingue également, bien que répétitive, mais sympathique avec ses airs de guitare sèche rythmés, bien choisis en fonction des différentes étapes de notre quête. Malheureusement, les cartes ne sont pas vraiment diversifiées (coups à donner, boucliers, renforcement de capacités qui sont tout le temps les mêmes). Pas beaucoup de suspense donc, ni de dynamique vraiment intéressante. On tape, on se protège parfois, et on attend que l’ennemi en face meurt (oui je sais, c’est le principe, mais là on s’ennuie ferme, parce qu’on attend juste que ça se passe). Pas beaucoup de différences non plus en ce qui concerne la confection des créatures, que l’on peut modeler, telles des créatures de Frankenstein, selon nos envies.
Choisir telle patte ou telle tête ne change en rien les capacités de nos compagnons, on ne voit alors que trop peu l’intérêt d’une telle esthétique qui ne se justifie en rien… ça reste joli et fun, mais ça s’arrête là. Il est plutôt évident que The Corpsmen va diversifier son système de combat dans les mois à venir, mais il reste pour le moment plat, mou et sans intérêt.
Nous pouvons voir sur la map principale plusieurs zones, pas encore ouvertes au joueur, qui, espérons-le, apporteront un contenu plus solide et intéressant. Affaire à suivre…
The Corpsmen a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Décidément, c’est un peu la Partie Rapide de l’échec aujourd’hui. Vous l’aurez bien compris, je ne vous conseille pas The Corpsmen pour l’instant. D’une part pour son contenu qui est, même pour une early access, bien trop faible, d’une autre pour ses trop nombreux bugs qui en font un jeu laborieux. Allez donc mettre votre temps et votre argent autre part en attendant, peut-être, des mises à jour plus séduisantes. On espère que ça sera le cas dans quelques mois, et que ce titre, pourtant assez attrayant grâce à son design et sa B.O mesurée, deviendra un deck-building sympathique et pêchu.
Chloé
Gameuse padawan depuis que j'ai découvert Céleste, j'espère un jour avoir le titre de maître Jedi grâce à TPP.
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