Tut tut, ici ce sont les bonnes nouvelles, nous ne parlerons ainsi pas de l’horreur des violences policières, des lois liberticides, des violences faites aux femmes, ni de l’absurdité des règles de déconfinement. Il faut le faire, et cela a été fait tout au long de la semaine, mais pour l’heure, il est temps de chercher des choses positives parmi les milliers d’offres du Black Friday. Aujourd’hui au menu : la Video Game History Foundation revient sur le développement des Monkey Island, Edmund McMillen s’exprime sur le statut de The Legend of Bum-Bo, Rami Ismail met en avant des acteurs de la scène indé et le film Monster Hunter s’invite dans le jeu – hahahahaha.
Les secrets de Monkey Island
On parlait préservation du jeu vidéo la semaine dernière, grâce à l’initiative de l’Internet Archive pour conserver jeux et animations Flash. Cette semaine c’est la Video Game History Foundation qui nous régale, en sortant une très longue note de blog contenant assets, brouillons et autres bouts de code des vénérables The Secret of Monkey Island et Monkey Island 2: LeChuck’s Revenge, à l’issue de deux heures d’entretien avec Ron Gilbert. La Video Game History Foundation, c’est cette association à but non-lucratif fondée en 2017 par l’historien et développeur Frank Cifaldi – qu’il co-préside avec l’historienne Kelsey Lewin – ayant pour but de préserver et archiver l’histoire du jeu vidéo. Leur activité s’est depuis étendue au-delà des archives de magazines, assets et matériel, puisque l’organisation produit désormais un podcast sur l’histoire du jeu vidéo, restaure des jeux – parfois même des jeux n’étant jamais sortis, à partir de vieux assets et du code source – et enseigne, via son blog et musée.
L’entretien avec Ron Gilbert, papa du moteur SCUMM de LucasArts – mis en place sur Maniac Mansion – et créateur des Monkey Island 1 & 2 aux côtés de Tim Schafer et Dave Grossman, s’était déroulé le 30 octobre pour les spectateurs ayant acheté leur billet. L’évènement étant désormais terminé, l’association a décidé de mettre la vidéo en ligne gratuitement et il sera pour une fois conseillé d’activer cette engeance qu’est le chat YouTube, puisque s’y trouvaient Noah Falstein et David Fox, également anciens développeurs chez LucasArts. En plus des innombrables assets, scènes coupées et comparatifs entre versions test et finale des Monkey Island apportés par la note de blog et détails sur le processus créatif des deux jeux durant l’entretien, la vidéo est également particulièrement intéressante pour la démonstration de la façon de coder sur SCUMM. Que l’on soit fan ou non de la licence Monkey Island, ce document reste un témoignage passionnant sur la création vidéoludique, en espérant qu’il soit le premier d’une longue série sur ce blog.
Des nouvelles de Bum-Bo
Voilà une bonne nouvelle qui va démarrer d’une bien sombre manière. Sorti en novembre 2019, The Legend of Bum-Bo, dernière production en date d’Edmund McMillen – qui ne cesse de repousser les sorties de Super Meat Boy Forever et Repentance, mais vous allez vite comprendre pourquoi – avait affiché une bien belle feuille de route, promettant mises à jour régulières, nouveau contenu et confort de jeu. Sauf que depuis pratiquement un an, rien, rien du tout, silence radio, jusqu’au 26 novembre dernier, quand McMillen s’est fendu d’explications sur sa situation personnelle, celle de James Interactive – co-développeur du jeu – et sur l’avancement de Bum-Bo.
On y apprend ainsi que le titre a été développé dans un crunch intense, particulièrement de la part de James et McMillen parle de la sortie de jeu la plus chaotique et mal gérée de sa carrière, ce qui a eu pour effet dramatique de plonger son compère dans une profonde dépression durant les mois suivants. McMillen a cependant tenté de continuer le suivi de Bum-Bo durant cette période, période qui, 2020 oblige, n’a pas été propice à l’avancement du projet de son côté non plus, entre heureux évènement (la naissance de sa fille, félicitations) et tragiques (les incendies de Californie les ont poussé, lui et sa femme, à vendre leur maison pour se mettre en sécurité, sans compter bien sûr la situation du Covid-19). Un tableau très peu reluisant donc, mais qui semble s’alléger, puisque James et McMillen vont tous les deux mieux, et qu’une nouvelle équipe travaille actuellement sur un DLC gratuit de Bum-Bo, prévu pour l’année prochaine. Espérons que tout se passe désormais bien pour James et Edmund, qui en ont sérieusement bavé cette année.
Des indés en pagaille
Vous commencez à le connaître, c’est un des gars sûrs de la rédac, le développeur Rami Ismail s’est cette semaine fendu d’un tweet appelant les studios et développeurs indé à partager leur production. Le tweet a évidemment bien tourné et les réponses sont très nombreuses, allant de jeux déjà sortis – comme le très chouette Rip Them Off – à des titres encore au stade de concept, en passant par des jeux approchant de leur release – comme le très intrigant Selling Sunlight, un RPG pacifique nous mettant dans la peau d’un marchand ambulant. Je ne détaillerai pas la foule de titres apparaissant dans les réponses, déjà car il y en a trop, mais surtout car je m’en voudrais de court-circuiter L’indé Matin de Seastrom. Quoi qu’il en soit, je recommande très fortement d’aller y jeter un coup d’œil, que ce soit pour le vertige de la découverte de la quantité de concepts inventifs et la variété de directions artistiques que pour, comme moi, faire vos courses de jeux et studios à suivre dans les mois et années à venir. La scène indé continue de battre son plein, et elle ne semble pas près de s’arrêter de suite.
Milla Jovovich dans Monster Hunter
Je suis vraiment désolé. L’annonce du film Monster Hunter, réalisé par Paul WS Anderson – qui a commis aux côtés de Milla Jovovich la saga cinématographique Resident Evil – n’a probablement pas ravi tous·tes les fans de la licence de Capcom, les différents visuels et trailers n’étant pas franchement rassurants d’un point de vue respect de l’univers. On part ainsi sur une bonne nouvelle particulièrement Shiftcore, puisque si je ne suis ni attaché aux licences Resident Evil et Monster Hunter, je suis extrêmement friand de ces adaptations complètement nullos et ridicules, qui ont fait les grandes heures de mes soirées nanars en bonne compagnie – et passablement alcoolisées.
Si l’existence – et sortie à venir, même si repoussée en France – du film n’est plus une nouvelle depuis des mois (il me tarde d’admirer ce nouvel accident), la nouveauté de cette semaine, c’est que Artemis le personnage incarné par Milla Jovovich, protagoniste du film, fera son apparition dans Monster Hunter World: Iceborn le 4 décembre pour la sortie US du long métrage. L’ajout du personnage sera l’occasion d’un petit scénario solo en deux parties, de quelques skills et objets liés à Artemis, ainsi que d’un doublage anglais, pour reproduire le décalage entre Jovovich et l’univers de Monster Hunter décrit dans le film. Le contenu sera peut-être de qualité, sait-on jamais, mais personnellement ça me fait mourir de rire. Au-delà de la blague et du naufrage probable que sera le film, il reste que ce genre d’exemples de cross-media peut être une bonne idée et vient enrichir gratuitement un titre possédant déjà des centaines d’heures de contenu.
Bonus
C’est déjà terminé, mais à l’occasion des soldes du Black Friday d’hier, itch.io n’a touché aucune commission sur les achats de jeux, reversant l’intégralité aux studios, à l’image de Bandcamp tous les premiers vendredis du mois.
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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