C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine, et pour ne pas céder à la morosité du début de semaine, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Cette semaine, le RPG Mandinga – A Tale of Banzo, ancré dans le Brésil du début XIXe siècle.
S’il n’est pas encore connu pour ses blockbusters, le Brésil est d’ores et déjà une source de jeux indépendants foisonnante. Pocket Trap, Joymasher ou encore notre chouchou Moonana ne constituent qu’une poignée des studios à pied d’œuvre et qui ne cessent de se faire connaître à l’international. On ne sait pas si l’heure est venue pour Uruca Game Studio mais ses propositions engagées devraient en tout cas au moins attirer l’attention sur son nom. Mandinga – A Tale of Banzo suit les traces d’un précédent jeu, Banzo – Marks of Slavery, dans le choix d’une intrigue située au Brésil au cours du XIXe siècle, une période où l’esclavage pratiqué par les colons portugais est encore la norme – et le restera jusqu’en 1888, année de son abolition dans le pays.
Mandinga suit l’histoire d’Akil et Obadelê dans leur quête de libération, deux hommes qui n’ont en commun que leur semblable condition d’esclave. Le premier sait notamment lire et écrire, des compétences qui lui ont permis d’obtenir une place privilégiée parmi ses pairs, qu’il ne fréquente d’ailleurs pas, ces derniers ne partageant pas sa confession musulmane. Parmi eux, Obadelê, que sa condition physique a mené à travailler dans les champs. Lui et Akil vont pourtant se retrouver à voyager ensemble et lutter côte à côte.
Le sujet de l’esclavage historique, qui est assez peu courant, est ici abordé de front, avec son lot de scènes violentes représentatives, mais également via le prisme moins connu de la variété des cultures dont étaient issues les personnes mises en esclavage et qui constituent le socle de l’actuelle population afro-brésilienne. La mise en scène des combats en sera notamment influencée : au fur et à mesure de notre avancée, on débloquera des objets nous octroyant des dés. On sera en mesure de former des groupes de dés en fonction de leurs affinités afin de créer des combos et sorts plus puissants, marqués visuellement par le bagage culturel, religieux et mythologique des personnages principaux. Visuellement pas renversant, c’est surtout la manière dont Mandinga déroulera ses thématiques qui pourraient marquer, d’une manière plus terre-à-terre que l’excellent Dandara de Long Hat House, par exemple, lequel embrassait un univers fantastique métaphorique construit autour d’une figure légendaire de la lutte contre l’esclavage au Brésil. On est, en tout cas, curieux d’en voir plus et on surveille déjà les prochains projets d’Uruca Game.
Mandinga – A Tale of Banzo est disponible sur PC depuis le 17 septembre.
Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties passées de Filcher (14/09, itch.io et Steam), jeu d’infiltration et de cambriolage « lo-fi » avec des outils à utiliser façon immersive sim, Hisato no Saku (17/09, itch.io et Steam), RPG minimaliste aux graphismes GameBoy bien classes où l’on incarne un vieil homme gardant l’entrée de son village.
Cette semaine sera encore bien fournie avec Guild of Ascension (21/09, PC), un « Tower Crawler Rogue-lite mixing Turn-Based Tactics with Real-Time Action game » – grand dieu -, l’arrivée sur Steam d’If On A Winter’s Night, Four Travelers (21/09, PC), très apprécié par Shift en début d’année notamment grâce à un pixel art à se damner, ARISEN – Chronicles of Var’Nagal (21/09, PC), jeu narratif qui se sert de cartes de tarot pour faire avancer l’intrigue et entre en accès anticipé, Source of Madness (22/09, PC), qui, après avoir crâné en showcases avec ses monstres dégueu générés aléatoirement, sort lui aussi en accès anticipé, The Signal State (23/09, PC), futur objet de passion pour amateurs et amatrices de cable management porn, et Pawnbarian (24/09, PC), puzzle game qui fait se rencontrer les échecs et le deck building.
Vous trouvez que ça fait beaucoup ? Attendez la semaine prochaine. Et si ça ne vous suffisait pas (très beau FOMO), le reste des sorties est condensé dans les miettes de l’actu de Zali.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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