C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine, et pour ne pas céder à la morosité du début de semaine, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Pas l’temps pour les regrets, ce matin, avec Lunacid.
Vous connaissez l’adage : « Chassez le naturel, il revient au galop ». Et dans le cas d’Elden Ring, ajoutez un cavalier comptant bien caler son épée géante contre vos omoplates prêtes à exploser. C’est dans cette situation que vous et moi nous retrouvons ici, car à faire des efforts pour apporter de la diversité à cette chronique, il fallait bien que je cède un jour à l’appel de ce que j’appelle affectueusement une « soulsade » ou une « soulserie ». Si besoin de précision il y a, comprenez un des nombreux héritiers autoproclamés, souvent avec des idées et sans le sou, des jeux développés par From Software à compter de Demon’s Souls (2009). Dans le cas de Lunacid, toutefois, les influences du développeur japonais sont à chercher encore un peu plus loin dans sa ludographie.
Jusqu’à présent, Kira, studio composé uniquement d’Akuma Kira, s’était spécialisé dans le développement de jeux d’horreur tendance PlayStation, sous-genre dans lequel il a trouvé la reconnaissance, notamment avec Lost in Vivo, une plongée dans des égouts à gros polygones et filtres granuleux. Avec la mise en route de Lunacid, Kira glisse doucement vers l’action mais reste dans le giron d’une 3D aux textures grossières. Cités sans fard comme modèles, Shadow Tower et King’s Field ont en effet marqué les débuts de From Software dans l’industrie et ce sur la machine de Sony, entre 1994 et 1998. Les joueurs et joueuses tombés dans l’escarcelle des Souls ont, depuis, pu redécouvrir ces titres originels, cités comme les pères spirituels d’une formule qui a marqué son temps. Mais se risquer à lancer ces jeux aujourd’hui servira avant tout à tester votre patience, et l’ennemi le plus redoutable que vous croiserez ne sera sûrement autre que l’effort de maniabilité demandé.
Lunacid sera peut-être l’un des moyens de goûter à ces plaisirs obsolètes sans passer par des vidéos YouTube pas passionnantes ou un abandon express sur émulateur. Reprenant à son compte l’exploration de donjons à la première personne, le titre se donne comme objectif d’arriver à retrouver l’esprit de ces titres d’antan mais adapté à nos exigences de prise en main actuelles – et de profondeur de champ. S’il ne prend pas le temps de détailler les ajouts prévus le temps que durera l’early access (entre un et deux ans), le studio à un membre assure que les systèmes principaux sont déjà en place et ne demandent qu’à être enrichis et affinés. Le nombre d’environnements devrait passer de six à au moins dix et permettre par là même de développer son lore, déjà marqué par le mystère et une bête venue des profondeurs de la mer. Pour accompagner le tout, on pourra compter sur les compositions de ThorHighHeels, déjà derrière la bande-son de notre chouchou Umurangi Generation. On lui souhaite la même réussite.
Lunacid est disponible en accès anticipé sur PC depuis le 15 mars.
Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties de Mother of Many (14/03, PC), FPSlasher à prix libre issu d’une gamejam interne au studio Brainwash Gang, Capybara Spa (15/03, PC), le titre ne ment pas, nouveau jeu de la prolifique Éloïse Laroche, Wobbledogs (15/03, PC), le dog game prend une nouvelle dimension avec cette simulation d’élevages de chiens mutants, Peril (15/03, PC), action platformer modeste mais qui n’a pas l’air sans idées, ou encore Tachyon Dreams II: The Bloated Can of Space Root Beer (15/03, PC), jeu d’aventure à la Sierra par Cosmic Void, qui se change les idées durant le développement de Blood Nova, et lui aussi à prix libre.
La semaine dernière était décidément chargée, avec également les sorties de Dungeons of Dreadrock (15/03, PC), lequel reprend l’esprit du dungeon crawler case par case mais vu du dessus, KUR (17/03, PC), Doom-like anguleux sorti d’early access, This Means Warp (17/03, PC), de la survie en coopération à bord d’un vaisseau spatial tout juste entré en accès anticipé, ou bien celle de Cavity Busters (18/03, PC), relecture d’Isaac à la sauce bullet hell.
Les sorties de la semaine sont à retrouver dans les miettes de l’actu de Zali.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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