Dans le Backlog de TPP, les rédactrices et rédacteurs du site dépoussièrent leurs bibliothèques virtuelles et viennent vous parler tous les mois de jeux, récents ou anciens, enfin sortis de leurs backlogs et qui les ont séduits. En ce mois de juin, Shift virevolte dans l'early access de The Rogue Prince of Persia, Murray résout les énigmes du manoir de Lorelei and the Laser Eyes et Tritri prend le train dans Transport Fever 2.
Shift : The Rogue Prince of Persia
Je m’étais enthousiasmé en janvier de la sortie inespérée de Prince of Persia : The Lost Crown. Après quatorze ans d’attente, une de mes séries de jeux préférée revenait sur nos écrans, et, surprise, le résultat était très largement au-dessus de mes attentes. Et le prince ne semble pas parti pour retourner dans les limbes des licences oubliées d’Ubisoft aux côtés de Rayman et Sam Fisher, puisqu’en plus d’un gros DLC prévu pour The Lost Crown en septembre, Ubi a prêté son jouet à Evil Empire, studio derrière les extensions de Dead Cells.
J’avoue avoir eu peur en parcourant les premiers niveaux de The Rogue Prince of Persia qu’il ne s’agisse que d’un reskin un peu paresseux de Dead Cells. Même structure, même logique de progression, un accent plus mis sur les combats que sur la plateforme, le facteur temps utilisé uniquement pour justifier l’aspect roguelite : ce n’était pas désagréable à jouer, loin de là (et puis j’adore Dead Cells), mais quand je joue à Prince of Persia, c’est plus pour les cabrioles que pour la bagarre, et je craignais de rester sur ma faim.
Et puis la première mise à jour est arrivée, et a ajouté un biome beaucoup plus axé sur la plateforme, avec un level design pensé pour et j’ai commencé à découvrir des salles secrètes relativement exigeantes et nécessitant d’exploiter l’intégralité du panel de mouvements du prince. Voilà qui était plus encourageant. Mieux : le second boss de l’early access est lui aussi fortement axé sur la plateforme, là où le premier se contentait d’un affrontement fixé au sol et rappelant fortement celui du Concierge de Dead Cells.
Alors, certes, le contenu de cette early est pour l’instant assez chiche, et au bout de 6 heures, j’ai déjà atteint plusieurs fois le carton de fin. Reste que la note d’intention est extrêmement prometteuse, en proposant déjà un bon équilibre entre combat, exploration et plateforme, des armes variées, une panoplie de mouvements vraiment satisfaisante à prendre en main, une esthétique colorée très accrocheuse et une BO qui contient d’ores et déjà quelques gros bangers. Quand on connait en plus l’application avec laquelle Evil Empire a mené ses précédents projets, on ne peut qu’être particulièrement optimistes quant à la V1.0. D’autant que même en ayant atteint plusieurs fois la fin et sans nouvelles mises à jour majeures depuis, je continue de le relancer fréquemment, juste pour le plaisir du flow et des yeux. Ce qui est toujours le meilleur compliment que l’on puisse faire à un roguelite.
Murray : Lorelei and the Laser Eyes
Vous cherchez un bon jeu ? Jouez à Lorelei and the Laser Eyes. Voilà c'est bon on peut passer au jeu suivant ! ...Quoi, il faut vraiment que je donne des explications supplémentaires ? Bon d'accord, mais c'est vraiment parce que c'est vous. Lorelei and the Laser Eyes est un jeu d'énigmes, du genre où les énigmes ont des énigmes et où ATTENTION DERRIÈRE VOUS UNE ÉNIGME !
Vous y incarnez une femme ayant rendez-vous dans un vieux manoir à la recherche de réponses. Lesquelles ? Pour résoudre quels mystères ? Ce sont deux excellentes questions auxquelles je ne vais pas vous apporter une réponse. Déjà parce que toute une partie de la réussite du titre vient de ses nombreux mystères, que je ne voudrais vous dévoiler. Mais aussi parce que, malgré les réponses qu'il apporte (avec brio, mais essentiellement dans ses 2 dernières heures), le jeu garde une aura particulière, celle des titres auxquels on pense bien longtemps après les avoir finis, avec le sentiment qu'il reste encore des choses à trouver et comprendre.
Et les énigmes dans tout ça ? Elles sont nombreuses et variées. Vous allez passer entre 15 et 20 heures à déambuler dans ce manoir que vous allez finir par connaître sur le bout des doigts, en débloquant notamment ses nombreux raccourcis. Et si les mystères sont très nombreux, je ne peux pas dire que les énigmes soient particulièrement compliquées (hormis peut-être les toutes dernières).
En réalité, la difficulté vient plutôt de la compréhension des différentes logiques des énigmes. Ainsi, si certains joueurs trouveront des puzzles faciles, d'autres se prendront la tête plus longtemps dessus (dédicace spéciale à Shift qui m'a vu bloquer en fin de partie sur l'énigme du piano, une énigme qu'il avait résolu de son côté rapidement en début d'aventure). Mais c'est aussi une des grandes forces du titre : la liberté qu'il laisse à ses joueurs. Ne restez pas bloqué sur un puzzle, il y en a des dizaines d'autres qui attendent vos lumières, vous aurez toujours l'occasion de revenir plus tard dessus.
Tritri : Transport Fever 2
Écoutez, je n'irai pas par quatre chemins, j'ai une confession à vous faire, cela me pèse : j'aime les trains. Voilà. Je sais, c'est choquant. J'espère que cette révélation ne changera pas ce que vous pensez de moi. Bref, tout ça pour dire que je me suis récemment remis à Transport Fever 2 et que le jeu de Urban Games sorti en 2019, remplit à la perfection mon envie constante de voir des trains.
Transport Fever 2 est donc un tycoon de gestion de transports, pas uniquement les trains, mais également les camions, les bus, les trams et toutes les catégories possibles de transports du XXe siècle. Mais, soyons honnête, le cœur du jeu, c'est bel et bien les systèmes de transport ferroviaire. Votre but, comme dans un OpenTTD (lui-même une version open source du vénérable Transport Tycoon Deluxe) est de relier villes et industries entre elles pour faire grandir votre empire de transports, et accessoirement aider au développement des sociétés industrialisées des XIXe et XXe siècles.
Là où Transport Fever 2 se démarque particulièrement de la concurrence, qui n'est certes pas foisonnante, mais tout de même existante (comme en témoigne le sympathique Railway Empire 2 sorti l'an dernier) c'est tout d'abord par la souplesse de son système de construction. Parce que bon, j'aime autant les trains que je suis parfois frustré par la manière dont la construction des rails est gérée dans les jeux : trop sensible aux courbes, des embranchements parfois délicats, et un système de signalisation potentiellement trop réaliste, et on peut parfois avoir l'impression de jouer à un casse-tête assez frustrant. Dans le jeu d'Urban Games, la pose de voies est souple et peu sensible aux problèmes de collision.
L'autre gros point fort du titre est sa sélection de véhicules tout simplement ahurissante, couvrant plus d'un siècle de transports en commun sur trois continents (Europe, Amérique, Asie). Le jeu propose également une gestion de la difficulté assez sympathique, où vous pouvez ajuster comme vous voulez différents facteurs. Vous trouvez que l'entretien est trop élevé ? Baissez les coûts. Vous voulez plus de prêts avec moins d'intérêts ? Vous pouvez. Ça permet d'ajuster votre partie comme bon vous semble, du bac à sable à la gestion hardcore, et ça, c'est bienvenu dans un genre qui, parfois, ne sait pas choisir entre trop facile ou atrocement difficile. En bref, Transport Fever 2, dont le développeur a très récemment cessé le développement officiel, est un standard dans la gestion ferroviaire, aidé par une communauté de moddeurs assez dense. Foncez.
Retrouvez nos avis sur d'autres jeux du mois de juin
Shift
Camélidé croisé touche de clavier et militant pro-MS Paint. J'aime les jeux indés à gros pixels, les platformers sadiques et les énigmes.
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