Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray vit sa meilleure vie au volant de WHAT THE CAR? et BatVador échappe inlassablement à la fin du monde dans Roots of Yggdrasil.
WHAT THE CAR?
Presque 5 ans après la sortie de WHAT THE GOLF?, que j'avais déjà beaucoup apprécié, et 2 ans après celle de WHAT THE BAT?, que Shift avait eu l'occasion de faire en VR, les Danois de Triband sortent un nouvel opus de leurs délires vidéoludiques avec WHAT THE CAR?. Alors, est-ce qu'on s'amuse toujours autant au pays du grand n'importe quoi ?
Rien n'est vrai, tout est permis de conduire
Attendez, mais j'y pense, vous ne connaissez peut-être pas la formule des jeux WHAT THE XXX?. Elle est très simple, rassurez-vous. Prenez une activité connue, par exemple le golf, et au lieu de faire un simple parcours avec quelques obstacles, mettez tout ce que vous pouvez dans un mixer et mélangez le tout. Vous vous retrouverez rapidement avec un niveau où ce n'est plus la balle de golf que vous devrez envoyer dans le trou, mais le golfeur, son club ou encore le trou lui-même.
Pour WHAT THE CAR?, on troque le golf pour une voiture à amener à la ligne d'arrivée... mais une voiture sans roues ! Non, à la place, on peut avoir des jambes, des bras, des palmes ou des chaises de bureau à roulettes. On peut même se retrouver transformé en requin ou à faire du skate sur une girafe. Alors voilà, je ne vais pas aller plus loin parce que je ne voudrais pas vous dévoiler les nombreuses surprises que vous allez découvrir pendant les 5 à 10 heures que vous allez prendre pour finir le jeu (selon que vous souhaitez juste finir les niveaux ou trouver toutes les cartes secrètes et battre les records de temps).
Je vais simplement vous dire de jouer à WHAT THE CAR?. Non mais allez-y, c'est bon, vous pouvez le prendre sur Steam. Pas convaincu ? Vous voulez vraiment que je liste les raisons pour lesquelles vous pourriez vous amuser ? Très bien, je vais le faire, mais c'est parce que c'est vous. Vous allez aimer WHAT THE CAR? si vous aimez :
- Les jeux simples à finir, plus compliqués à compléter.
- Les jeux divertissants et qui aèrent l'esprit entre 2 titres de 120 heures.
- Les jeux où l'on peut relancer après un échec la seconde d'après.
- L'humour, que ce soit le comique de situation ou les très (très, très) nombreux jeux de mots.
- Les jeux qui ont un concept absurde, mais qui n'oublient pas d'être des bons jeux quand même.
- Les jeux où tout semble bruité à la bouche.
- Les jeux qui proposent un nouveau concept à chaque niveau (ou au moins une variante du précédent), poussant au fameux "allez encore un dernier niveau et j'arrête" pour la 10ᵉ fois.
- Les trucs cachés derrière des cascades.
- Les jeux qui proposent de créer ses propres niveaux avec tout ce qu'ils ont à offrir, mais aussi de jouer à ceux des autres (pour celles et ceux qui n'ont aucune imagination).
- Les ours.
- Les jeux qui vont rajouter du contenu gratuit régulièrement.
WHAT THE CAR? a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur Apple Arcade.
Vous êtes peut-être en train de vous dire qu'avec tous ces compliments, WHAT THE CAR? va être mon GOTY 2024. La réponse est non. Déjà, parce que le jeu a parfois quelques défauts de maniabilité. Ensuite parce qu'il n'est pas Lorelei and the Laser Eyes, et surtout parce qu'il n'a tout simplement pas pour but de l'être de toute façon. En revanche, il est rafraîchissant, surprenant, divertissant et vraiment drôle. Rien que pour ça, je sais que je vais le relancer régulièrement pour découvrir les nouveaux niveaux du studio et ceux créés par la communauté.
Roots of Yggdrasil
BatVador pré-estivale avait visiblement décidé que l’été 2024 serait le moment de sortir de sa zone de confort vidéoludique. Après une excursion prometteuse du côté des farming sim et du chaos du côté de l'action-RPG, Roots of Yggdrasil m'a fait affronter ma crainte du deck-building. Je n’ai rien contre le deck-building sur le principe, mais ce n’est pas une mécanique qui m’attire en général pour deux raisons. La première, c’est que je suis très lente à comprendre le fonctionnement des combos et la seconde, c'est que ça implique de faire des choix alors que je suis du genre à répondre oui, si on me demande si je veux des fruits ou de la mousse au chocolat en dessert. On en déduira que j’avais demandé Roots of Yggdrasil plus pour la promesse d’un city builder rogue-like chez les Vikings que pour l’aspect deck-building. Alors rogue-like certainement, deck-building absolument, Vikings évidemment, city builder eh bien, ça dépend de ce qu’on entend par là.
Éternelle fin du monde
Le Ragnarök est passé par là et votre fine équipe a embarqué à bord d’un drakkar volant de bout de terre en bout de terre épargné par la catastrophe pour tenter de trouver un lieu à l’abri du tumulte et une solution pour remettre le monde dans le bon ordre. Atteindre le refuge sert de tutoriel et une fois le Holt gagné, c’est parti pour une succession sans fin de : non, mais encore une petite boucle maman, je te jure, c'est la dernière, après, j'irai me coucher… Chaque boucle, on gagne différents artefacts, on ajoute ou retire des cartes à sa main pour construire des bâtiments qui donneront des ressources, on échoue ou on arrive au bout et on recommence plus fort de son expérience, mais aussi de nouvelles capacités et avantages débloqués dans le hub central.
C’est bien huilé, c’est fluide et à part si on veut chipoter que certains termes ne sont pas très intuitifs, on comprend assez bien ce qu’il faut faire. Roots of Yggdrasil mélange à cet aspect rogue-like et deck-building de la narration, puisque chaque boucle permet d’emmener un « scion » qui va développer ses capacités et de rencontrer des dieux et demi-dieux plus ou moins sympathiques sur le chemin et de boucle en boucle de développer leurs arcs narratifs. Personnellement, ce n’est pas la partie qui m’a le plus happée, je préfère une narration plus légère dans ce type de jeux, mais je n’ai rien à y redire. Visuellement, c'est très beau, surtout le design des personnages, le thème viking est joliment exécuté et cet angoissant vide étoilé qui ne cesse de vous rattraper rajoute à l’ambiance de fin du monde.
Côté city builder, Roots of Yggdrasil est un city builder au même titre que Dorfromantik. Je veux dire par là qu’il y a indéniablement une ville qui se crée à mesure qu’on pose les bâtiments, mais ce n’est pas une ville qui fonctionne qui bouge ou a vraiment des besoins, c’est un ensemble de bâtiments statiques. L’ensemble tient nettement plus du puzzle game et présenté sous cet angle, c’est une vraie réussite. Après quelques parties perdues de façon spectaculaire, le temps de trouver mes marques, je me suis surprise à avoir envie de relancer encore et encore et encore pour obtenir plus de bonus, plus de cartes et j’ai même été jusqu’à supprimer des cartes de mon deck pour le rendre plus efficace (oui bon une fois seulement, mais vous n’imaginez pas l’effort que ça me demande).
Roots of Yggdrasil a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
S’il serait plus juste de présenter Roots of Yggdrasil comme un puzzle game rogue-like narratif à base de deck-building, ce n’est pas à son détriment. Visuellement très joli, mécaniquement très efficace et addictif, l’accès anticipé a été une franche réussite et sa sortie en version définitive s’accompagne de la promesse de plus de biomes, de personnages, de mécaniques, etc., un chouette programme que pour ma part, il me tarde de découvrir.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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