On ne présente plus la Switch : la console portable de Nintendo lancée en 2017 a su se faire sa place sur le marché, notamment grâce à des jeux comme Zelda : Breath of the Wild et le célèbre Animal Crossing New Horizon, sorti juste à temps pour combler l’ennui des longues journées de confinement pendant la pandémie de COVID-19. Je ne vous refais pas l’histoire, vous la connaissez.
En février de cette année, Nintendo annonçait des ventes records pour la Switch : environ 80 millions de consoles vendues à travers le monde, soit plus que la 3DS. Fort de ces résultats, Nintendo avait de grandes ambitions pour l’année fiscale en cours et comptait produire 30 millions de Switch OLED. C’était sans compter sur l’augmentation considérable de la demande et la pénurie de semi-conducteurs qui sévit depuis 2020.
Les semi-conducteurs sont indispensables à la plupart des systèmes informatiques et de divertissement, comme les consoles, mais aussi pour les objets connectés et l’industrie automobile. La pandémie de COVID-19 a provoqué une augmentation du télétravail et de la consommation de loisirs numériques et donc de la demande en matériel adéquat. La production de semi-conducteurs n’a pas pu suivre cette augmentation considérable de la demande, résultant en une pénurie de composants.
Nintendo a donc dû revoir à la baisse ses objectifs de production et table désormais sur la production de 24 millions de modèles. Les ventes annoncées sont également plus basses que celles de l’année dernière, mais il sera de toute façon difficile de rivaliser avec les conditions créées par la pandémie et la sortie d’Animal Crossing. Les prévisions la mettent tout de même en bonne voie pour battre le record de ventes de la Wii et ses 101,63 millions de consoles vendues.
La pénurie de semi-conducteurs souligne deux problèmes : d’abord que la production des semi-conducteurs est principalement localisée en Chine et en Asie de l’Est et donc que de nombreux secteurs dépendent d’une industrie très localisée. Cette constatation amène notamment l’Europe à se pencher sur la possibilité d’investir pour que ces composants soient également produits sur le territoire européen. D’autre part, la production de ces composants nécessite de grandes quantités de sable, qui n’est pas une ressource infinie (c’est également le cas de certains métaux utilisés dans la production de composants électroniques). À la pénurie due à la faiblesse des capacités de production pourraient se rajouter dans un futur plus ou moins proche des pénuries de matériaux et il faudra peut-être repenser notre modèle de consommation de ces produits plus rapidement que prévu.
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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