Activision Blizzard fait la sourde oreille face aux revendications de Raven Software

Aujourd’hui c’est jeudi, et comme chaque jeudi nous allons parler du peu de considération des grands éditeurs de l’industrie vidéoludique pour les actions syndicales de leurs employé·es. Notre gauchiste Shift nous parlait le week-end dernier du studio Raven Software et de sa tentative de faire entendre les revendications de son service QA face au géant Activision Blizzard, à l’heure actuelle ces protestations sont restées lettre morte.

En décembre dernier, les équipes de Raven Software se mettaient en grève pour dénoncer le licenciement d’un tiers de son service QA (travaillant notamment sur le très lucratif Call of Duty: Warzone) et exiger de meilleures conditions de travail. Face aux réponses tièdes d’Activision, des employé·es ont donc décidé de constituer un syndicat pour structurer leur mouvement, créant ainsi la Game Workers Alliance avec le soutien des organisations CWA Union et ABK Workers Alliance.

L’initiative n’a malheureusement pas été reconnue en interne par la maison-mère, malgré la bonne volonté du studio qui a repris le travail le 22 décembre. La Game Workers Alliance va donc déposer une demande officielle auprès du National Labor Relations Board (agence chargée de conduire les élections syndicales et d’enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail).

Pour être reconnue comme un syndicat, la Game Workers Alliance doit remporter plus de 50 % des voix au sein du service QA de Raven. Si c’est bien le cas, la maison-mère sera obligée de prendre en considération les revendications du studio relatives aux conditions de travail. Pour contrer ce vote qui parait gagné d’avance, la réaction d’Activision Blizzard reste fidèle à ses pratiques antisyndicales des plus déloyales. En effet, les testeurs QA restants depuis la vague de licenciements de décembre dernier seront subitement répartis dans d’autres départements du studio. Cette réorganisation vise à l’évidence à casser le mouvement et à empêcher les membres du groupe de se retrouver facilement. On espère qu’il n’en sera rien et que la Game Workers Alliance aura gain de cause.