Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray fait du troc au calme dans Time on Frog Island et Veltar nous parle de Stacklands, un jeu dans lequel vous devez avoir confiance dans le pouvoir des cartes.
Time on Frog Island
Ça y est, j’ai trouvé le cheat code pour faire un bon jeu, vous pouvez remballer vos théories et vos livres de 500 pages basés sur des analyses de données. Il suffit que le héros au début de l’aventure se réveille sur une plage. De The Legend of Zelda: Link’s Awakening jusqu’au récent Tunic, ces prémices sont un gage de qualité (même si ça n’empêche pas Tunic d’avoir quelques défauts…). Je vous laisse deviner maintenant comment commence Time on Frog Island…
Troc en stock
Non, je vais pas vous laisser deviner en vrai. Votre aventure en tant que capitaine (et seul membre d’équipage) d’un frêle esquif commence mal avec une tempête vous laissant échoué sur une petite île, votre embarcation en morceaux. À votre charge donc de réparer votre bateau pour pouvoir repartir. Et si quelques planches de bois trouvées dans l’eau permettent de rapidement réparer la coque, la disparition de parties essentielles au navire comme la voile, la barre ou encore le gouvernail vont nécessiter une visite plus approfondie de cette mystérieuse île remplie de batraciens tous plus gentils les uns que les autres.
S’ils sont adorables, ils sont aussi muets (mais c’est également votre cas). Toute discussion dans le jeu se fait à l’aide de phylactères remplis de l’image de l’objet que vous cherchez, comme par exemple un drap pouvant faire office de voile, puis de l’objet que la grenouille en face de vous souhaite en échange. Eh oui, dans Time on Frog Island, tout se fait sur la base du troc, ce qui amène à rechercher certaines denrées dans les coins perdus de l’île aux grenouilles, mais aussi parfois à enchaîner divers trocs avec des personnages jusqu’à pouvoir revenir au premier qui a l’objet que vous convoitez pour votre bateau.
Time on Frog Island ajoute à cela un système de météo qui a notamment une influence sur la pousse de certains produits trouvés dans la nature ainsi qu’un système jour/nuit obligeant le joueur à devoir aller se coucher pour faire passer le temps et ainsi par exemple laisser à la grenouille bricoleuse le temps de finir la construction d’un pont vous permettant de visiter de nouveaux coins de l’île. Si rien n’est jamais complexe ou dangereux dans le titre, ces changements amènent parfois à devoir planifier ses activités dans la journée ou modifier les plans prévus.
Ce système jour/nuit est aussi l’occasion d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de votre héros et sa passion pour la petite plante qu’il câline à chaque fois que vous l’attrapez, le capitaine se rappelant les bons souvenirs de sa vie passée lors de chaque phase de sommeil (attention c’est aussi la partie chialade de l’aventure, comme tout jeu indé qui se respecte).
Time on Frog Island est un jeu que l’on pourrait facilement rapprocher de A Short Hike. Pas très long (comptez 2h30/3h durant lesquelles vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer), il n’a qu’un seul objectif principal que vous pourrez remplir sans forcément tout faire sur l’île, le jeu vous proposant notamment différentes améliorations vous permettant de faciliter vos déplacements. Si l’île dans les premières minutes semble assez grande pour que l’on s’y perde, ses points d’intérêt sont assez bien placés pour que l’on s’y retrouve au bout de quelques allers-retours.
Finalement, son seul problème est peut-être qu’il est arrivé bien après A Short Hike justement. Alors, moi cela ne m’a pas spécialement dérangé parce que je n’avais que moyennement apprécié le titre (merci à la dizaine de connaissances qui me l’avaient survendu…), mais pour celles et ceux qui portent un amour fort à l’oiseau et sa montagne à escalader, peut-être que le sentiment de déjà-vu sera un peu plus fort.
Time on Frog Island a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Le jeu est aussi disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et 5, Xbox One et Xbox Series.
Time on Frog Island est une jolie petite bulle feelgood en ce mois de juillet. Simple, pas prise de tête, sans game over, pouvant se faire sans avoir à se presser, c’est un très bon titre pour souffler entre deux jeux plus exigeants ou à faire en famille. Est-ce qu’il réinvente la roue ? Non. Mais à aucun moment cela ne m’a gâché l’expérience.
Stacklands
J’ai tendance à fermer les yeux pendant les soldes Steam, car je sais qu’il est facile de tomber dans la boucle des petits achats de curiosité qui finissent dans les tréfonds de chaque bibliothèque vidéoludique. Pourtant cette fois, je suis content d’avoir cédé et acheté Stacklands. Un petit jeu sympathique, sorti le 8 avril dernier, mêlant accumulation de cartes, roguelite et gestion. Et surtout terriblement addictif.
Des cartes au trésor
Les joueurs et joueuses de jeux de société seront, je pense, totalement à l’aise avec la proposition du jeu de Sokpop Collective, les accros aux Cities: Skylines, Rimworld ou autres Factorio risquent de l’être un peu moins. Mais c’est normal, Stacklands n’a pas la prétention de fournir une gestion poussée qui amènerait à l’optimisation maximale. Il s’agit d’un concept simple, diablement efficace et addictif, car basé sur des mécaniques connues, mais revues dans leurs applications.
On doit construire un village et pour cela il faut accumuler des ressources, permettant de construire des bâtiments, de nourrir les villageois et de les préparer à combattre des créatures. Jusque-là, c’est le pitch de base de plein de jeux de stratégie et de gestion. La différence, elle vient de la manière dont on réalise tout ça : avec des cartes. On part d’un paquet de cartes initial contenant 5 cartes : un villageois, un buisson, un bois, un rocher et une pièce d’or. Un petit tuto vous initie au fonctionnement de base et une fois celui-ci complété, le jeu vous lâche la main et à vous de suivre votre instinct, sans savoir le but ultime qui vous attend. La mécanique rappellera peut-être à certain(e)s Cultist Simulator et c’est vrai qu’il y a des similitudes dans la manière d’utiliser des cartes pour se substituer à un gameplay de gestion classique. Mais Stacklands est largement plus facile d’accès, moins nébuleux et traduit en français.
Cette simplicité se retrouve dans l’objectif initial : développer le village fictif en construisant de nouveaux bâtiments. Pour cela, il y a deux moyens complémentaires. Le premier, c’est en tâtonnant, avec des empilements de cartes qui semblent pertinents ou hasardeux et soudain, surprise, on fait apparaître une carte ferme ou une carte maison. Le second, beaucoup plus simple, c’est en accumulant les pièces d’or afin d’acheter des boosters thématiques parmi 7 possibilités. Au départ, il n’est possible d’acheter que les paquets à 3 pièces et à 4 pièces d’or, mais très vite on débloque celui à 10 offrant des cartes sur le thème de l’agriculture, puis celui de nourriture, à 10 pièces d’or également, puis un à 15, 20 et 25, bref je vous laisse le plaisir de la découverte. Et c’est ainsi que l’on va trouver de nouvelles constructions puisque, au-delà de ces nouvelles cartes, ces paquets thématiques offrent parfois des « recettes » expliquant comment construire un bâtiment (ou cuisiner un plat).
La nourriture est un élément essentiel à prendre en compte. Stacklands est rythmé par les phases de la Lune : au bout d’un certain temps, le cycle s’achève et chaque villageois doit être nourri (y compris les bébés si vous en avez). Si un villageois n’a pas la nourriture nécessaire, il décède. Une fois cette phase de nourriture terminée, un nouveau cycle commence et ainsi de suite. Évidemment, la perte d’un villageois peut vite compliquer la partie, surtout lorsque des ennemis apparaissent. Car oui, des cartes d’ennemis feront leur apparition de temps en temps et se déplacent vers vos villageois, il vaut donc mieux les avoir armés au préalable pour les affronter et obtenir parfois des cartes plus rares.
Dernière chose à savoir, la gestion du plateau. Il y a un nombre limite de cartes qu’il est possible d’avoir sur le plateau, nombre pouvant être étendu via des bâtiments (cartes cabanes ou cartes entrepôts). Vous pouvez parfaitement le dépasser, mais lors de la fin d’un cycle de Lune, après avoir nourri les villageois, si vous dépassez votre limite, la vente des cartes en trop sera obligatoire. Cela pousse à optimiser chaque cycle pour éviter de se retrouver avec des ressources importantes comme seules cartes à sacrifier. La taille du plateau étant fixe, il est plus que conseillé de ranger par type ou par fonction les cartes, en plus de faire des tas pour les cartes identiques. De quoi réjouir les plus maniaques que l’aspect global addictif ne satisferait pas assez.
Stacklands a été testé sur PC.
Au prix attractif de 3,99€, Stacklands vaut clairement le coût et le coup. L’aspect roguelite permet de prendre ses marques avec les combinaisons de cartes et accompagne la légère montée en difficulté, y compris si on perd une partie, pendant que la partie gestion plutôt basique se complexifie à mesure que les ressources se diversifient et que le plateau se remplit. Une durée de vie de 3 à 5 heures, avec le risque très agréable de tout engloutir en une seule fois.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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