Cette fois-ci dans Partie Rapide, Chloé a testé pour vous le DLC de OlliOlli World: VOID Riders et Zali vous parle de Numina, un RPG qui brise le 4ème mur.
OlliOlli World: Void Riders DLC
Après avoir fait son petit effet sur la planète vidéoludique (et dans mon cœur) à sa sortie au mois de février dernier, OlliOlli World (on vous en disait beaucoup de bien juste ici) continue de rouler à pleine vitesse vers le succès avec un premier DLC – obligatoirement rattaché au jeu de base – intitulé VOID Riders. On prend à peu près les mêmes et on continue. Notre petit personnage sera cette fois-ci guidé par trois aliens hauts en couleur, fascinés par la façon de skater de l’espèce humaine, mais surtout par leur dieu du skate, « Nebulord » (vous n’avez pas fini d’en entendre parler). Vous vous en doutez, plus vraiment de balades sur la plage ou sur les cailloux du désert, c’est dans l’espace que l’univers de OlliOlli nous emmène cette fois-ci, avec des tutos et des niveaux inédits, pour notre plus grand plaisir.
Un peu plus près des étoiles
Avec ce premier DLC, OlliOlli nous propose de revisiter trois de ses mondes (envahis par les extraterrestres) avec des niveaux inédits, utilisant tous un nouveau mécanisme de jeu, se présentant sous forme de larges rayons violets sortant de petites soucoupes volantes, nous permettant de flotter, le temps de quelques instants, pour pouvoir aller plus haut et plus loin dans nos actions. Un mécanisme sympathique, qui apporte un petit plus conséquent au jeu de base, que l’on peut appréhender par un tuto (ça sera votre premier rendez-vous pour commencer cette extension) à Burntrock. Ce petit niveau d’apprentissage vous annonce la couleur : vous explorerez la zone top secrète et confidentielle des extraterrestres, comme une zone 51 en plein milieu de vos skateparks habituels.
Une fois le tutoriel effectué, plusieurs niveaux sont mis à votre disposition, en vous demandant d’en terminer certains pour avoir accès à d’autres, etc. Pas de pression : vous n’êtes pas obligés de venir à bout de tous les niveaux proposés pour avoir accès au VOID, une galaxie étrange flottant à gauche de la map, qui vous emmènera directement dans l’espace, avec des couleurs un peu plus ternes, mais pour des idées plus folles, comme des vaches volantes, des rampes qui apparaissent au dernier moment et des paysages encore plus variés. Les nouveaux personnages, même s’ils n’apportent rien à l’histoire, s’offrent un chara design amusant pour encore plus de n’importe quoi, puisqu’ils passent leur temps à dire… n’importe quoi et à taper leurs planches par terre pour montrer qu’ils sont contents. Mais eh, ils ont tout de même l’air sympathiques et il faut avouer que ça donne envie de taper sa planche par terre en criant « OVNIS ! NEBULORD ! ».
Le DLC compte 21 niveaux supplémentaires, dont 16 dans la map d’origine et 5 dans ce fameux VOID (dont un niveau final de type « boss » à passer sans point de sauvegarde – celui-là pique un peu, je ne vais pas vous le cacher). Parmi les 16 premiers niveaux, 3 d’entre eux sont des niveaux défis : le premier vous demandera de faire la course avec une créature marine, un autre d’attraper toutes les vaches prisonnières dans le halo mauve d’un vaisseau spatial et le dernier vous fera démolir tous les wallrides présents sur votre chemin. L’autre particularité de ces niveaux défis est l’absence de points de sauvegarde, qui finalement dérange assez peu, apportant ainsi un peu de difficulté dans un DLC tout compte fait assez simple et accessible. VOID Riders propose des niveaux toujours plus funs et surprenants, à base de couleurs vives, parfois complètement kitsch (et ici on aime le kitsch), de rampes qui apparaissent soudainement, qui se décrochent, qui réapparaissent à certains endroits, etc. pour une voltige plus que plaisante en haute altitude.
Notre cool kid se met alors à sauter par-dessus des montagnes, pour des figures encore plus impressionnantes et fluides avec, en fond, un sound design spécial « bruits d’extraterrestres » très chouette.
Tout comme le jeu de base, ce DLC n’est jamais trop exigeant et compte plutôt sur votre capacité à vous amuser plutôt que sur vos prouesses techniques (et heureusement, pour ma part). Comme d’habitude, pas de pression en ce qui concerne le système de points, c’est à votre bon vouloir et vous aurez toujours la possibilité de revenir plus tard sur certains niveaux pour vous améliorer.
OlliOlli World: VOID Riders DLC a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l’éditeur. Il est également disponible sur PC, PlayStation 4 et 5 et Xbox One et Series X.
En bref, le DLC VOID Riders pousse les limites de OlliOlli World vers l’infini et l’au-delà et nous propose une première extension excellente, qui pioche dans toutes les qualités de la formule de base en ajoutant une patte de l’espace fraîche et amusante. Rien de plus à dire à part que nous sommes conquis et que nous attendons avec impatience le prochain DLC.
Numina
C’est au studio Starlit (pour l’essentiel composé de Dust, un développeur solo) que l’on doit Numina, un des nombreux jeux de l’année réalisés sous l’indémodable moteur RPG Maker. Pourquoi celui-ci a-t-il attiré notre attention davantage que la horde sans fin de ses petits camarades ? Eh bien tout simplement par sa promesse frontale de briser le quatrième mur et de vous impliquer directement en tant que personne à la narration. Une proposition forcément casse-gueule, car n’est pas Undertale qui veut. Et pourtant, la première partie de ce diptyque s’en sort plutôt avec les honneurs.
Je m’énerve pas, j’m’implique
Numina commence in media res : à la suite d’un pèlerinage à la conclusion particulièrement tragique, un jeune homme du nom de Shawn va devoir faire face en quelques minutes à la perte d’un être cher et à l’apparition d’une petite voix parlant dans sa tête et semblant lui donner des directions précises sur la suite de son aventure. Miraculeusement rescapé de la mésaventure et désormais recherché par les limiers de la théocratie locale, Shawn tente rapidement de faire le point et de comprendre qui est ce mystérieux passager intérieur. Très vite, l’évidence s’impose : la voix dans sa tête, c’est vous.
Beaucoup plus frontal que nombre des jeux du genre, Numina ne prend ni de gants ni de précautions particulières pour amener le cœur de son propos : vous participez à l’aventure et la frontière entre l’intrigue, la manette et vous est assez floue tout au long de l’aventure. Cela se traduit en pratique par la possibilité de suggérer des décisions à Shawn et à ses compagnons, parfois en temps limité, avec des conséquences plus ou moins directes sur les relations entre les personnages et sur l’évolution de l’intrigue. Cette dernière propose d’ailleurs quatre conclusions en fonction des choix effectués au long de la route.
C’est un parti pris à double tranchant pour Numina : d’un côté, j’ai été assez heureux de cette approche extrêmement cash du bris du quatrième mur et des petites surprises scénaristiques qui se cachaient dessous. De l’autre, on a parfois l’impression d’une approche manquant cruellement de naturel et abattant un peu vite ses cartes. La faute à une histoire très attachante, mais aux dialogues parfois un peu maladroits et performatifs, témoignage d’un premier jeu manquant encore un peu d’assurance.
Néanmoins, ce petit manque d’assurance mis à part, Numina est un jeu plutôt solide, exempt de bugs majeurs et au rythme soutenu… Pour peu que vous ayez un affect certain pour les expériences de JRPG très très rétro. Si certains jeux RPG maker comme Omori, Sometimes Always Monsters ou encore les jeux Freebird Games ont complètement fait exploser le cadre de base du logiciel, le premier jeu de Starlit se situe lui dans une orthodoxie formelle complète : assets évoquant l’ère des consoles 16-bits, carte du monde, quêtes secondaires, équipement… Tout ressemble à un JRPG modérément original de 1995, à l’exception d’un système de combat impliquant des QTE, à la manière des RPG Mario ou du très attachant Bug Fables.
Notez que ce n’est pas forcément un défaut : pour peu que vous acceptiez ce postulat et ce formalisme esthétique, Numina s’en sort étonnamment bien et parvient à raconter son histoire sans trop s’égarer, en une grosse vingtaine d’heures. Ni trop ni trop peu et en évitant globalement le remplissage. Si le jeu propose régulièrement quelques quêtes Fedex ne vous récompensant guère que par un artefact quelconque, la plupart du contenu annexe proposé en marge de l’aventure principale ajoute en revanche énormément de profondeur à l’ensemble. Tout juste regrettera-t-on que le jeu soit en deux parties et que sa conclusion soit livrée plus tard dans l’année sous forme de DLC payant.
Numina a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur
Ok, Numina passera probablement assez loin sous le radar et ne figurera peut-être pas dans les listes de GOTY de grand monde. Mais pour un premier jeu, c’est une proposition assez solide, qui n’usurpe pas sa promesse de proposer une réflexion intéressante sur la place des joueur·euse·s dans le dispositif scénaristique d’un jeu de rôle. Une vraie bonne surprise dont on attend la conclusion avec impatience.
Chloé
Gameuse padawan depuis que j'ai découvert Céleste, j'espère un jour avoir le titre de maître Jedi grâce à TPP.
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