Quand Overcooked 3 a été annoncé par SMG Studio, il faut avouer qu’il y a eu de la hype au sein de la rédaction (il faut dire qu’on a un grand fan des deux premiers volets). Et puis en découvrant que le studio n’était pas le même que d’habitude, que la cuisine avait été remplacée par du déménagement en équipe et que le jeu ne s’appelait pas Overcooked 3 mais Moving Out, ça a assez décontenancé les autres pour que je réussisse à récupérer la clé du jeu pour m’occuper de la critique.
Nous sommes au 40ème jour du confinement alors que j’écris cette critique (si vous lisez celle-ci dans plusieurs dizaines d’années… bah bravo ça veut dire que vos parents n’ont pas bu de l’eau de javel déjà!). On en est arrivé à un point où l’on accepterait de faire des trucs qu’on n’aime pas, pour pouvoir justifier de sortir : tondre les pelouses du quartier, assister à une conférence de droit administratif… ou aider quelqu’un à déménager ! Autant vous dire que j’ai pris plaisir à démarrer Moving Out, un jeu qui promettait les mêmes rires de fatigue que dans les escaliers trop petits d’un immeuble dont la lumière s’éteint trop vite, mais avec les douleurs musculaires en moins le lendemain.
Pivote ! *Rires enregistrés du public*
Prenez Overcooked, un jeu multijoueur assez simple dans son principe (moins dans son exécution… je sais de quoi je parle) où l’on doit réaliser des recettes à l’aide d’ingrédients à récupérer et cuisiner aux quatre coins du niveau, le tout dans un temps limité et avec de nombreux pièges. Maintenant, oubliez la cuisine et mettez à la place les joies du déménagement : de nombreux meubles plus ou moins lourds, un camion ayant un espace limité et un temps limité (bah oui le camion est une location il faudrait voir à le rendre avant 19h sinon c’est supplément et c’est pas donné). Mélangez le tout en rajoutant des situations débiles, des fantômes un peu trop collants, des flammes, des animaux et la possibilité de casser le reste du niveau et voilà vous avez Moving Out !
Vous allez ainsi pouvoir incarner, avec 3 de vos amis, des petits déménageurs tous plus mignons les uns que les autres qui, au fil des missions données par un patron n’ayant jamais ouvert un code du travail (un patron classique quoi), vont devoir aider des particuliers mais aussi des entreprises à vider les lieux. Si le jeu commence assez classiquement par des fauteuils, une télévision, un grille-pain, un frigo (il vous faudra être deux pour porter ce dernier) et un canapé à sortir d’une maison jusqu’à votre camion, vous vous retrouverez rapidement à faire la même chose tout en évitant des passages de voitures, en lançant les objets par-dessus une piscine (ou par la fenêtre brisée… oups… pour plus de rapidité) ou en évitant que la poule de madame Gobert décide de sortir du camion alors qu’il reste encore 5 meubles et plus qu’une minute au compteur !
Alors comment se déroule un niveau de Moving Out ? Assez souvent de la même manière. Vous le faites une première fois, de quoi vous familiariser avec les éléments à récupérer, le chemin à prendre et les dangers. Vous avez, bien sûr, un temps limité pour faire cela, sachant que le jeu octroie une médaille d’or, d’argent et de bronze en fonction de votre rapidité et qu’il faut le vouloir pour échouer réellement à un niveau. À la maison, nous avons eu au minimum la médaille d’argent au premier essai à chaque fois, et pourtant nous n’avons pas été toujours très bons (enfin surtout l’un de nous deux… si vous voyez ce que je veux dire…).
Vient alors la deuxième partie. Là, vous avez pris le temps de faire un réel plan d’action : est-ce qu’on commencerait par les plus gros meubles histoire de pouvoir balancer facilement les plus petits après ? Est-ce qu’on ferait pas plutôt salle par salle ? Et si je restais en bas et que tu balançais des trucs par la fenêtre. Rien n’est noté et tout n’est pas toujours respecté mais ça va quand même tout de suite plus vite. Reste alors une troisième, voire une quatrième partie pour débloquer les objectifs bonus proposés par le jeu après votre premier essai, en général soit des petits défis comme ne rien casser (ou au contraire casser toutes les vitres) soit des choses plus précises comme ne pas utiliser tel objet qui vous faciliterait pourtant la tâche.
C’est ici, je trouve, que le jeu s’éloigne de son aîné Overcooked. On assiste à une réelle planification d’avant niveau dont le non-respect sera la faute unique du joueur, là où dans le célèbre jeu de cuisine, certains évènements aléatoires ou les recettes demandées pouvaient déstabiliser les joueurs qui s’étaient pourtant préparés. Dans Moving Out, les objets du niveau et leur emplacement restent les mêmes, de même que les difficultés. Cela en dérangera sûrement certains mais il y a une vraie satisfaction à voir un plan bien préparé se dérouler sans accroc.
Enfin ça, c’est surtout pour le début de l’aventure puisque sur sa dernière partie, le jeu à l’origine de planification devient de plus en plus un jeu de plateforme où les ralentissements viennent plus du manque de dextérité des joueurs que d’une mauvaise coordination entre eux. D’ailleurs, preuve de ce changement de gameplay, les missions demandent souvent à partir de ce moment de ramener moins d’objets que dans les premières missions. Cela ne serait pas si embêtant si le jeu ne présentait pas par moment des difficultés dans les déplacements des personnages portant certains objets, ou cherchant à faire passer ces derniers dans des endroits plus réduits (oui ce canapé passe la porte, il faut juste forcer un peu et perdre de précieuses secondes).
Carton plein
Alors, certains demanderont si Moving Out peut se jouer en solo, question d’autant plus intéressante en ce moment où vous pouvez très bien être seul.e chez vous et sachant que le jeu ne permet pas de coop en ligne. La réponse est oui… mais on perd tout de même une grosse partie du fun on ne va pas se mentir. Dans cette situation, les objets devant être portés à 2 peuvent alors être déplacés par une seule personne mais c’est toujours assez déplaisant de ne pas pouvoir accuser quelqu’un en cas d’échec.
Mais peut-être avez vous quelqu’un près de vous, sauf que cette personne ne joue que peu aux jeux vidéo… ou très mal… pas d’inquiétudes, les personnes de chez SMG studio ont pensé à vous et ont laissé aux joueurs la possibilité de régler la difficulté du jeu : objets moins lourds pour certains joueurs, difficulté réduite, temps rallongé et même disparition des objets une fois lancés dans le camion (pour éviter ainsi la partie de Tetris quand il est surchargé). Tout est prévu pour que tout le monde puisse s’amuser sans se prendre forcément la tête.
De toute façon, inutile de chercher dans Moving Out une difficulté similaire à celle d’un Overcooked. Oui, certaines médailles d’or sont un peu plus difficiles à avoir que d’autres mais si j’ai réussi, vous devriez aussi. Les trois objectifs secondaires peuvent être eux réalisés dans des parties différentes sans se soucier en même temps du chrono. Le maître mot est ici le fun, le scénario déjanté et les répliques des personnages, qui m’ont fait décroché quelques sourires, semblant aller d’ailleurs dans ce sens.
Moving Out n’est pas un jeu très long, comptez une trentaine de niveaux de base que vous pourrez boucler en 4/5 minutes. Bien sûr, cette durée est rallongée dès lors que vous décidez d’obtenir toutes les médailles d’or et de réussir les objectifs, d’autant plus que ces réussites vous permettront de débloquer des missions bonus, certaines demandant une bonne maitrise du jeu et d’autres scénarisées et encore plus déjantées que les niveaux de l’histoire, pourquoi s’en priver ? Je ne doute pas un instant que le jeu se verra ajouter quelques niveaux supplémentaires par l’intermédiaire de DLC. De toute façon, Moving Out est clairement fait pour être picoré, quelques niveaux à la fois et le temps de se trouver de nouveaux amis entre chaque partie.
Moving Out a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Il a été fait à 2 avec parfois un bébé endormi sur les genoux du testeur histoire de rajouter une difficulté supplémentaire… et l’empêcher de crier trop fort.
Moving Out n’a rien à envier à Overcooked. Oui, il s’est inspiré de son aîné mais il a su s’en éloigner pour offrir sa propre expérience multijoueur, tout en permettant aux joueurs de s’amuser quel que soit leur âge ou leur niveau. Les joueurs les plus hardcores lui reprocheront peut -être son manque de difficulté globale mais qu’ils se rassurent, il reste toujours les vrais déménagements, ceux du 4ème étage sans ascenseur.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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