Des circuits de karting pouvant se compter par dizaines, des terrains de tennis, de football, de baseball, de basketball et de quoi organiser des Jeux olympiques : un jour, il faudra analyser les sommes dépensées par le Royaume Champignon pour faire plaisir à ses habitants (si vous voulez mon avis, le trafic de champignons 1Up doit quand même bien aider…). D’ici là, il est temps pour le célèbre plombier de revenir à ses premières amours, à savoir le golf.
Eh oui, parce que la carrière de golfeur de notre cher Mario n’est pas toute jeune, remontant à 1991 avec NES Open Tournament Golf. Autant vous dire qu’il en a vu du green, le petit bonhomme rouge, aussi bien sur console portable que de salon. Ça tombe bien, Camelot Software Planning aussi. Le studio, en charge de cet opus, a déjà eu la chance de travailler sur les aventures sportives de Mario, que ce soit du golf ou du tennis. Et pourtant quand on joue à Mario Golf : Super Rush, ça ne se voit pas tant que ça…
Un mode solo loin d’être par-fait
Et si on commençait en parlant du mode Aventure Golfique ? Le mode solo principal du jeu et qui sera sûrement le premier truc que vous allez lancer (sauf si vous êtes du genre à vous faire 2/3 swings pour vous chauffer). Tout commence avec une vidéo montrant Mario et ses amis/ennemis s’affrontant dans un match de Golf Mêlée (on y reviendra). Mais rejoindre ce match n’est qu’un doux rêve pour vous qui n’êtes pour le moment qu’un simple Mii sans talent…
Vous sentez venir l’excitation, là ? Celle du début d’un jeu Pokémon où vous allez devoir affronter de nombreux dresseurs, jusqu’à obtenir les 8 badges et atteindre enfin le stade où se masse la foule prête à vous applaudir à tout rompre ? Bah calmez-vous tout de suite, on est là pour s’emmerder (et jouer au golf).
L’aventure démarre donc dans la charmante bourgade d’Erascotte, où vous allez pouvoir apprendre les bases du golf en compagnie de novices (un toad, un boo…) en commençant bien sûr par un simple 3 trous et non pas un parcours complet, mais aussi en apprenant à maîtriser l’approche du green, le putt et autres subtilités. On est dans du pur tutoriel, il faut l’avouer, clairement présenté.
Le problème, c’est que ce tutoriel va durer longtemps, très longtemps…. Parce que chaque nouvelle zone est l’occasion de découvrir un des différents modes de jeu, en commençant par 3 trous parce qu’une raison x ou y (souvent météorologique) vous empêche de faire un parcours complet. Alors le jeu vous propose bien de vous balader dans une sorte de monde ouvert, sauf qu’il ne s’y passe rien. Aucune quête annexe (si ce n’est 2/3 exercices plus difficiles), et vous pouvez parler à tous les personnages présents mais cela ne vous apportera rien. La seule interaction importante sera celle que vous aurez avec les boutiques pour acheter de nouveaux clubs et habits.
Du coup, on enchaîne les « mondes » de cette histoire en se demandant si elle va vraiment démarrer, si on va pouvoir affronter de vrais champions comme Mario, Bowser, ou Donkey Kong… Alors oui, sur le dernier tiers, l’histoire se réveille, cependant non seulement cela arrive comme un cheveu sur la soupe de champignons, mais en plus la fin (sans vouloir vous la divulgâcher) tombe vraiment très très (très) à plat. Reste au moins des idées un peu plus originales, comme des combats de boss, mais une nouvelle fois elles arrivent trop tardivement et ne sont pas assez exploitées.
Dépêche modes
Bon, le mode histoire est plat et n’est finalement qu’un gros didacticiel, mais si ça se trouve les autres modes de Mario Golf : Super Rush sont plaisants et vont tout rattraper ! Non ? Pas vraiment.
On passera le mode Golf Standard, très classique mais efficace, pour débuter avec le mode Speed Golf, qui a été le plus mis en avant pendant la campagne marketing du jeu. Habituellement, au golf, on joue chacun son tour et celui qui a réussi à finir le parcours avec le moins de coups gagne. Avec le Speed Golf, si le but premier est toujours d’avoir utilisé moins de coups que ses adversaires, l’important est aussi ici de se dépêcher, puisqu’en cas d’égalité c’est le temps qui décidera du gagnant.
Résultat, tout le monde joue en même temps et doit courir jusqu’à sa balle pour pouvoir rejouer. L’occasion d’utiliser certaines capacités pour pousser ses adversaires (ou même leur balle). Si l’expérience est amusante, surtout en multi, on regrettera le fait de ne pas pouvoir voir où atterrit sa balle, nous laissant ainsi dans l’angoisse de savoir si notre dernier coup était réussi ou non. Autant vous dire que l’on a parfois de mauvaises surprises…
Si vous vous lancez dans ce mode de golf, je ne peux que vous conseiller de choisir dans les options la possibilité de compter les points séparément pour chaque trou. Dans ce dernier, un classement est fait après chaque trou, donnant plus de points au gagnant et, vous l’aurez deviné, moins au perdant. L’avantage, c’est que cela donne un droit à l’erreur que les autres options ne permettent pas: vous pouvez complètement foirer un trou en faisant un +5 au-dessus du par, sans pour autant détruire vos chances de gagner sur l’ensemble du parcours, rendant ainsi les matchs plus serrés.
Vous vous souvenez quand je parlais de Golf Mêlée tout à l’heure ? Il est temps d’en parler plus en détail. Dans ce mode de jeu, vous vous retrouvez avec les autres joueurs dans une arène comportant un certain nombre de trous, le but étant d’être le premier à en réussir 3. Bien évidemment, tout le monde joue simultanément et plusieurs trous sont disponibles en même temps. À vous de savoir si vous voulez essayer de jouer dans votre coin ou si vous voulez piquer un point à l’adversaire, en réussissant un trou avant lui… ou en envoyant sa balle plus loin grâce à un coup spécial. Rajoutez des obstacles comme des Bob-bombs et autre Chomps et vous obtiendrez un beau bordel, amusant avec des amis et/ou en ligne mais plus énervant avec des ordis qui semblent parfois n’en vouloir qu’à vous.
Où est l’ambition ?
Bon, vous devez l’avoir compris maintenant, je n’ai pas passé un moment incroyable sur Mario Golf : Super Rush. Et pourtant je ne compte pas désinstaller le jeu de ma console sitôt cette critique finie, et je le relancerai sans aucun doute de temps en temps pour me faire un 9 ou même un 18 trous.
Pourquoi ? Parce que la technique reste là, solide. On a un large panel de clubs aux effets différents (certains en mode histoire permettent même d’éviter que la balle subisse les effets du vent ou d’autres éléments du terrain), le jeu prend bien en compte les pentes qui ont une influence sur les tirs, et maîtriser les effets sur la balle permet de vraiment améliorer son jeu.
Et le contenu dans tout ça ? C’est un peu plus compliqué. D’un côté on a déjà un roster de 17 personnages jouables (dont Waluigi, ce qui rajoute 2 points à la note que je ne vais pas mettre), de l’autre il n’y a que 6 parcours différents (18 trous chacun). C’est assez peu, surtout que certains se ressemblent un peu trop. Où peut-on trouver un parcours dans les nuages, sur des îlots au milieu de l’océan ou dans l’un des nombreux décors originaux déjà vus dans d’autres jeux du plombier ? Heureusement, on devrait obtenir (on l’espère rapidement) de nouveaux parcours, notamment à New Donk City, fameuse ville apparue dans Super Mario Odyssey, mais pour la sortie du jeu, cela reste trop peu.
Mario Golf : Super Rush a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l’éditeur.
Difficile à croire en lisant cette critique, mais Mario Golf : Super Rush n’est pas un mauvais jeu. C’est juste un jeu fainéant. Il a des bases solides, mais ne semble pas vouloir faire assez d’efforts pour montrer de quoi il est vraiment capable. Si cela se voit moins dans les modes classiques, c’est visible comme la moustache sous le nez au milieu de la figure du plombier dans sa partie solo, qui est beaucoup trop fade pour être vraiment intéressante.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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