Pour son dernier titre, Team 17 propose un univers de fantasy sublime et bien construit avec Greak: Memories of Azur, qui vous fera vivre l’histoire de Greak, Adara et Raydel, trois frères et sœur plongés dans le monde détruit d’Azur.
Greak: Memories of Azur est le tout premier jeu que j’ai demandé pour The Pixel Post. Il m’a fait passer du (parfois sombre) côté des correcteurs au monde ouvert des rédacteurs du site, me permettant à la fois de découvrir des projets merveilleux et de me prendre la tête sur des jeux ridiculement pénibles. J’ai vu une première fois le trailer en septembre 2020, et c’est devenu instantanément une obsession. Parce que ce titre de Navegante Entertainment rassemble tout ce que j’aime dans le jeu vidéo : un univers coloré, une direction artistique marquante, des personnages mignons et un univers bien construit. Greak avait donc tout pour me plaire, et après avoir été repoussé plusieurs fois, c’est avec un mélange de hâte et d’appréhension que je le lançais, celui que j’attendais plus que tous les autres cette année. Comprenez bien, il était pour moi ce que Psychonauts 2 était pour Shift, hormis le fait que je l’attendais depuis quelques mois… La légende dit que le rédacteur des bonnes nouvelles attendait le sien avant même sa naissance.
Verdict ? Greak: Memories of Azur, pourtant loin d’être parfait sur certains points, tient la majorité de ses promesses, offrant aux joueurs un univers de fantasy sublime et cohérent.
L’union ne fait pas toujours la force
Vous l’avez bien compris, si pour l’instant qomp reste mon GOTY TPP 2021 (bien sûr que ce prix existe…), Greak restera probablement mon jeu de cœur. Celui où l’on reconnaît les défauts, on accepte les critiques qui peuvent lui être destinées tout en étant pour la majeure partie du temps d’accord avec elles, mais que l’on ne peut s’empêcher de défendre corps et âmes contre vents et marées. L’objectivité ne fera donc clairement pas partie de cet article que j’ai écrit avec des paillettes et des licornes plein les yeux, mais voilà, c’est un titre que j’attendais depuis des mois, qui m’a plu par plein d’aspects, tout en ayant, malheureusement, quelques défauts problématiques.
Dans Greak: Memories of Azur, vous vous retrouverez plongé dans le monde ravagé d’Azur, menacé depuis bien trop longtemps par les Urlag, une faction ennemie qui saccage tout sur son passage. Vous y incarnerez d’abord Greak, un jeune courine, une race qui fuit les gros méchants en se réfugiant dans des bâtiments en ruine, pouvant à la fois prendre soin des leurs et préparer des attaques pour repousser l’ennemi, mais surtout, gagner du temps pour prévoir une fuite à bord d’un aéronef. Votre progression sera motivée par la recherche d’un objet puissant qui permettra à cet énorme bateau de voler. Ce projet n’est pas un jeu de guerre ni de combats épiques, vous devrez aider votre peuple à fuir des ennemis que, vous le savez, vous ne pourrez jamais complètement abattre.
Votre petit personnage mignon, qui ressemble à la fois à un elfe et à un troll – ça fait pas rêver comme ça mais promis il est mignon – est le plus jeune d’une fratrie qui a été séparée. Vous retrouverez, et jouerez rapidement sa sœur, Adara, puis vers la fin, son grand frère, membre de la Garde, Raydel. Si Greak restera votre personnage principal, vous vous servirez également des autres personnages pour combattre, avancer, et résoudre des énigmes et puzzles en tout genre.
Chacun est individuellement agréable à prendre en main, le jeu ayant bien pris soin de bien les différencier : le plus jeune de la fratrie se bat avec une épée et un arc, il est plus rapide, plus agile, mais peut difficilement se déplacer sous l’eau. Adara est une mage envoyant des petites boules de feu mauves, elle est plus lente mais saute plus haut et plus loin, elle peut se déplacer plus longtemps dans l’eau. Raydel est un guerrier : il fait plus de dégâts, mais la lourdeur de son armure se fait sentir au niveau des déplacements. Il ne sait pas nager, mais peut se déplacer avec un grappin. Ce projet a fait le pari de proposer plusieurs personnages à jouer simultanément, tout en proposant une histoire et un gameplay bien spécifiques à chacun. Problème : ils sont tellement différents qu’ils deviennent impossibles à manier de façon simultanée, que cela soit pendant des combats avec des ennemis banals ou contre des boss. Il est également compliqué impossible de les faire bouger en même temps, chacun ayant sa propre vitesse de déplacement. On se retrouve donc soit à galérer quand nos petits êtres doivent sauter ou courir, ou à refaire plusieurs fois le même trajet avec les différents personnages. Dans ce dernier cas, le titre devient ridiculement difficile quand ennemis il y a, puisqu’il suffit qu’un des trois meure (sachant qu’ils peuvent se faire attaquer à n’importe quel moment) pour devoir revenir au précédent point de sauvegarde, ceux-ci étant cependant assez bien placés et bien dosés. Il n’en reste pas moins frustrant de devoir recommencer une partie du jeu parce que la coordination est bancale. Ce gameplay instable est le gros point noir de Greak: Memories of Azur, et rien que pour cela, il déplaira à un grand nombre de joueurs. Mais j’ai personnellement utilisé ce défaut pour prendre mon temps, et profiter ainsi au maximum des points positifs qu’il avait à m’offrir.
Ni donjon ni dragon, mais un joli univers tout doux
Greak, Adara et Raydel progressent dans un monde détruit, souffrant de la violence et des différentes guerres au fil des ans. Le jeu rassemble toutes les caractéristiques d’un projet de fantasy : des créatures inhumaines, de la magie, des châteaux et une bonne dose d’inspiration moyenâgeuse, tout en ayant le mérite de s’être construit un univers entier, avec une mythologie plutôt personnelle. Au fur et à mesure, vous pourrez en apprendre plus sur les différents peuples et sur leur histoire. Rien ne semble être laissé au hasard, tout est fait pour que le joueur prenne plaisir à progresser dans ce monde, en découvrant régulièrement des anecdotes historiques sur l’univers.
Greak: Memories of Azur est construit sur un principe de quêtes à effectuer, plus ou moins importantes, pour avancer. Elles apportent toutes quelque chose à l’univers, et il est difficile de ne pas chercher à toutes les faire une fois lancé dans l’histoire. Cela passe d’une quête indispensable à la survie d’Azur à des missions de combats pour gagner en technique, à la recherche d’une lentille pour le télescope de la plus haute tour du château afin d’observer les alentours. La difficulté bien dosée du titre pousse le joueur à prendre son temps et à explorer l’univers peu à peu, à son rythme.
Certains pourront déplorer un jeu trop facile, mais je pense qu’il est construit de façon à proposer avant tout un univers et une histoire intéressants.
On ajoute à ce petit monde qui tient la route une direction artistique sublime en 2D, avec des animations dessinées à la main, qui font tout son charme. Les jeux de lumière sont formidables, les couleurs également, les décors sont remarquables, et Navegante Entertainment a clairement eu le souci du détail, chose que l’on apprécie dans chaque magnifique tableau. Les paysages sont variés et c’est un réel bonheur pour les yeux de voir le décor changer au fil des heures passées sur Greak: Memories of Azur, avec, dans les oreilles, une B.O à la fois douce et épique, travaillée, qui correspond tout à fait à l’univers graphique mis en place.
Un espoir d’une suite ?
Si on peut regretter un gameplay bancal quand il s’agit de contrôler les trois personnages en même temps (ce qui peut faire perdre un temps considérable et le rendre plus difficile sans vraiment de raison), on regrette également le manque d’un mode coopératif, qui aurait pu offrir une chouette expérience partagée, notamment pour les combats et les différents puzzles à résoudre tout au long du jeu. On ne reste jamais bloqué longtemps sur les énigmes, leur résolution étant toujours satisfaisante, mais pouvoir les résoudre à deux joueurs aurait ajouté un peu plus de fun au titre. Greak: Memories of Azur aurait alors presque pris la forme d’un jeu de rôle, avec des quêtes à effectuer à deux ou trois joueurs, chacun pouvant avancer en même temps et se battre de différentes façons, en fonction de ses préférences. On espère donc voir apparaître un mode coop à l’avenir, soit sur Memories of Azur soit sur une suite, puisque la fin du projet semble aspirer à nous proposer un nouvel espoir pour le peuple des courines.
Greak: Memories of Azur a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Il est également disponible sur Nintendo Switch, et sur consoles PlayStation et Xbox.
Greak: Memories of Azur est imparfait, mais bourré de bonnes intentions. Si l’on déplore un gameplay bancal et une mauvaise utilisation des trois personnages, on ne peut être qu’émerveillé devant un univers complet et sympathique, et une direction artistique à couper le souffle. La difficulté, bien dosée, fait du titre un jeu accessible à tous, mais qui encourage à prendre son temps et à découvrir pas à pas l’univers qui nous est offert. En bref, Greak est un jeu doux et agréable, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui a réussi à s’emparer de mon petit cœur.
Chloé
Gameuse padawan depuis que j'ai découvert Céleste, j'espère un jour avoir le titre de maître Jedi grâce à TPP.
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