Près d’un mois s’est écoulé depuis la sortie de Soul Calibur 6. Il était donc grand temps d’en faire sa critique. D’autant que Bandai Namco, l’éditeur, a été plus que clair sur l’avenir de la saga : si cet épisode ne marche pas, il sera le dernier.
Soul Calibur est une vieille saga qui pourrait donc s’arrêter avec ce 6ème épisode. De l’aveu même de son producteur, Motohiro Okubo, l’existence-même de Soul Calibur 6 ne tient qu’à son obstination personnelle. Bandai Namco a fini par céder, et le jeu est sorti le 19 octobre dernier. Et après donc pas mal d’heures de jeu, je suis plutôt heureux que ça se soit fait.
Père Okubo, raconte-nous des histoires
L’arrivée dans Soul Calibur 6 se fait par un menu sobre assez classique, qui offre le choix entre pas mal de modes de jeu. Et on note déjà la présence de deux modes histoires. Le premier, intitulé Balance de l’Âme, vous permet de créer un personnage et de le faire progresser dans une histoire originale. Loin d’être un enchaînement linéaire de combats, ce mode ajoute un petit côté RPG sympa.
On pourra changer d’armes, personnaliser notre personnage, effectuer des combats facultatifs pour augmenter notre niveau, se déplacer sur une carte, et quelques autres trucs comme la gestion de ressources (argent et nourriture). Le tout est construit pour capter l’attention des nouveaux sur la saga. De quoi vous occuper pendant près de 12 heures.
Second mode histoire, la Chronique des Âmes. Plus classique que le précédent, on y suit l’aventure de Kilik, Maxi et Xianghua dans leur quête de l’épée légendaire, Soul Edge. Mais ça ne se limite pas qu’à eux. En avançant dans cette histoire principale, on débloquera les points de vue des autres personnages. Un bon moyen de tester Cervantes, Voldo, Sophitia, et tous les autres, dans un contexte narratif. Comptez là quelques heures supplémentaires.
Hormis ces modes, on retrouve les catégories Duel (avec arcade, versus et entrainement) et Réseau (partie classée, partie amicale, classements et rediffusions). Et au-delà de ces modes de combat, on retrouve le Musée (biographies, bibliothèque, galeries, leçons de combat, musique, astuces). Dans ce dernier on y retrouve un tas d’informations sur le lore de Soul Calibur et pas mal d’autres choses. Mais il faut aimer lire des pavés de textes, y compris pour apprendre les différentes attaques. Un peu dommage. On a enfin le mode Création sur lequel je reviendrai plus tard.
Bref, vous l’aurez compris, les développeurs de Project Soul ont mis le paquet pour occuper les nouveaux comme les anciens avec ces modes. Seul bémol, la manière dont les combats sont entrecoupés : des images fixes, et des dialogues… moyens. Je ne sais pas si c’est la traduction ou quoi mais c’est souvent pas terrible.
Autre chose assez décevante, les graphismes. Si le jeu est d’une fluidité sans faille (en tout cas sur la version PC que j’ai), visuellement, c’est pas dingue. Je n’ai pas vraiment eu l’impression d’avoir joué à un jeu de cette génération. Les backgrounds sont flous, et le rendu des personnages ne brille pas spécialement. Évidemment la fluidité prend le pas sur la beauté graphique, mais un petit effort aurait pu être fait.
Les musiques quant à elles sont à la hauteur de ce qui se faisait dans Soul Calibur 5, et j’imagine dans tous les précédents. Elles sont souvent épiques, mais manquent un peu de variété. En restant dans le domaine du son, on peut ajouter que les doublages sont sympas et on a le choix entre l’anglais et le japonais.
Geralt et les autres
Que serait un jeu de baston sans ses personnages tous uniques ? Bah… Pas grand-chose. Pour raviver la flamme des nostalgiques de la saga, Soul Calibur 6 signe le retour de certaines icônes d’anciens épisodes. Kilik, Taki et Xianghua reviennent, remplaçant leurs versions alternatives du 5 (respectivement Xiba, Natsu et Leixia). Sophitia aussi, absente dans l’épisode précédent où elle était remplacée par sa fille Pyrrha. Hormis ça, on retrouve les piliers : Mitsurugi le puissant samouraï, Siegfried le chevalier idéaliste et Nightmare sa version corrompue, ou encore Ivy, ce personnage à l’équipement si… spécifique.
Des nouveaux font aussi leur arrivée : Grøh et son épée double, Azwel le mystérieux antagoniste de la Balance des Âmes, et Tira, psychopathe à la lame en forme de cerceau (uniquement via un DLC). Mais c’est surtout Geralt, le héros de The Witcher, qui retient notre attention.
C’est devenu récurrent de faire venir des personnages invités dans Soul Calibur. Et force est de constater qu’il s’intègre parfaitement à l’univers, et trouve même son propre style de combat. Une bonne nouvelle pour les adorateurs du Sorceleur. Un nouveau personnage est prévu pour bientôt. Il s’agit de 2B, l’androïde de NieR Automata. Des premières images et un trailer semblent montrer que le même soin a été apporté à celle-ci qu’à Geralt. Reste à savoir quand elle sortira. Et son prix, bien sûr.
Et puisqu’on parle de personnages, c’est, je pense, le bon moment d’aborder l’outil de création. Marque de fabrique de la série, il permet pas mal de fantaisies. Pour celles et ceux qui trainent sur Twitter, vous avez d’ailleurs peut être vu le fameux #CreateASoul. Un rapide tour dessus permet de constater la créativité de certains. De Ronald McDonald à Wolverine, en passant par Sonic, il y en a pour tous les goûts. La ressemblance est parfois douteuse mais on a aussi le droit à de parfaits clones.
Très fan de ce truc, je me suis essayé à l’exercice et si mon Gandalf (Gandoulf) et mon Legolas (Degolas) ont tout de contrefaçons hongkongaises foireuses, je suis plutôt fier de mon Arthas. Je vous ai laissé en image au-dessus le détail pour celles et ceux qui voudraient le faire chez eux.
Sur un aspect plus général, le mode reste trop limité s’agissant des équipements de base. Il faut donc ruser en utilisant des éléments supplémentaires et jouer avec les couleurs. C’est un peu dommage, surtout en ayant le jeu sur PC. Le Workshop de Steam se serait parfaitement prêté à la personnalisation infinie via pleins d’éléments téléchargeables.
Âmes et armes
Reste à parler du cœur de Soul Calibur 6, à savoir son système de combat. La saga a toujours été spéciale par la présence d’armes. Armes qui ont une incidence sur la portée, les dégâts mais aussi plus globalement le gameplay. Et cette fois, sans révolutionner la série, les changements dans le système de combat modifient malgré tout quelques trucs.
On note ainsi l’exemple du système de contre, et celui de certaines attaques spéciales.
Le système de contre déjà. Appelé Reversal Edge, le contre entraîne désormais l’activation d’un pierre-papier-ciseau en slow-motion. Façon de parler évidemment. Mais c’est comme ça qu’on peut le mieux l’expliquer, puisque le temps se stoppe, et vous devez choisir une attaque. Pour remporter le contre, votre attaque doit être prioritaire sur celle de votre adversaire.
Autre nouveauté, la fin du combo nécessaire pour exécuter le Critical Edge, l’équivalent de l’ulti, en gros. Dans l’épisode 5, il nécessitait 2 quarts de cercle, suivi par A+B+K (ou une gâchette, bien plus simple à effectuer). Désormais, exit les quarts de cercle. La simple pression de la gâchette, ou de tout autre bouton qu’on a choisi pour A+B+K, suffit.
L’objectif derrière ces modifications : simplifier pour faciliter la prise en main, sans pour autant nuire aux joueurs et joueuses qui espèrent du défi. Dans cette même optique, si vous souhaitez progresser plus rapidement que juste en jouant au jeu, je conseille les vidéos tutos sur Youtube de Hayate EIN , ça vous permettra de vous préparer correctement au mode en ligne.
Quelques mots dessus d’ailleurs. Des quelques matchs que j’ai fait, j’ai eu deux cas de figures. Le cas basique où le match se déroule bien, et le cas trop récurrent où la connexion est dégueulasse. Je ne sais pas si c’est spécifique à la version PC mais c’était très désagréable, même lorsque cela se passe en ma faveur. Espérons que ça puisse se régler rapidement.
Soul Calibur 6 a été testé en version PC via une clé fournie par l’éditeur
Alors c’est quoi l’avis final pour Soul Calibur 6 ? Eh bien, c’est un bon retour en force. J’aime beaucoup le travail réalisé sur le mode solo. J’imagine que les problèmes avec le online finiront par être réglés. J’attends aussi de voir si l’intensité du versus contre des potes sera la même que dans le passé !
Reste l’interrogation majeure : quel avenir pour la saga ? Difficile à envisager pour l’instant. Des DLC sont prévus pour étendre les gains au maximum, mais il faut espérer que ça ne vienne pas étouffer le jeu. Les ventes n’ont pas été dingues au Japon, et il faudra sans doute attendre les fêtes de fin d’année pour se faire un avis plus précis.
Veltar
Joueur de jeux vidéo qui aime la politique. Du coup j'écris surtout des trucs qui parlent des deux. Stratégie, Outer Wilds, Metal Gear Solid et indés en pixel art.
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