J’ai commencé Bladed Fury avec l’envie d’avoir un petit jeu sympa à tester. Son contexte dans la Chine médiévale, ses graphismes atypiques et le gameplay présenté par les trailers présageaient d’une expérience agréable… Au final j’ai juste eu un jeu. Pas un bon jeu, mais pas un mauvais jeu non plus.
Développé par NEXT Studio, créateurs entre autres de Death Coming, Bladed Fury se présente comme un beat’em all, et comme un hommage à Muramasa the Demon Blade de VanillaWare (ça me rappelle quelque chose…). On y incarne Ji, la fille d’un seigneur chinois, qu’on nous accuse d’avoir tué. De plus, l’homme que nous soupçonnons d’être le véritable meurtrier est promis en mariage à notre sœur, et tente de contrôler le pays par la terreur. Il n’en faut pas plus pour qu’on aille tenter de lui péter les dents et clamer notre innocence.
Scénario.txt
Tout n’avait pas trop mal débuté. Une musique d’ambiance un peu sympa, un dialogue qui nous pose les bases de l’aventure que l’on va vivre, un objectif qui nous est donné, et un boss qui nous introduit au gameplay. Rien de franchement innovant, mais pas de quoi s’alarmer. On m’a vite montré qui était le grand méchant que je devrais combattre tout au long de mon périple et très rapidement, j’étais dans le vif du sujet. Malheureusement, le sujet n’était ni épais, ni intéressant. Il était, c’est tout.
Maintenant je suis face à un dilemme. Je pourrais vous parler factuellement du jeu, mais ce ne serait pas très prenant à lire, et ça n’aurait pas grand intérêt. Sinon, je pourrais vous parler de mon ressenti mais vous l’avez déjà avec les quelques lignes plus haut : je ne pense pas grand-chose de ce titre. En fait, il m’a pas mal déçu, pas parce qu’il est mauvais, mais juste parce que les développeurs sont capables de mieux. En effet, NEXT Studio est à l’origine du très original Death Coming ou de Iris.Fall, un jeu d’aventure au visuel marquant. Bref ce sont des jeux, qui, s’ils ne sont pas géniaux, avaient au moins une âme.
Bladed Fury lui, ressemble un peu aux jeux de commande de PlatinumGames (Avatar ou Tortue Ninja par exemple). Le visuel cependant se démarque pas mal, mais ça en reste là. Le plus triste, c’est que la comparaison avec les jeux de Platinum peut aller plus loin, car comme les productions de commande des créateurs de Bayonetta, Bladed Fury essaie parfois (avec peu de succès) de diversifier son gameplay, alors que le besoin ne s’en faisait pas sentir. De plus, il souffre d’un scénario vu et revu, et d’aucune ambition vidéoludique d’aucune sorte. Le seul aspect qui aurait pu apporter une identité marquante au titre, c’était sa direction artistique : mais à part l’aspect vieilles tapisseries chinoises du dessin, la DA est banale à souhait.
Le chapitre où le rédacteur perd patience
Bon, jusque là, je n’ai fait qu’effleurer la surface du problème, rentrons donc dans le vif du sujet. Bladed Fury se présente comme un beat’em all en 2D. Vous devez parcourir des niveaux pour parvenir à chaque fois jusqu’au boss et vous aurez une épreuve différente par niveau. Par exemple, dans le troisième, vous devrez réunir des tablettes afin de créer de nouvelles salles pour pouvoir avancer. Vous aurez aussi droit à des passages où vous devrez tuer des vagues d’ennemis pour vous permettre de continuer votre progression. Bref rien de bien nouveau, mais rien de bien mauvais non plus. Le gros problème du jeu vient à partir de la fin du niveau 4.
Ce niveau est assez simple, on a des portes qu’on doit ouvrir en passant par quelques chemins détournés, on nous expose un peu de background inintéressant et inutile car jamais exploité plus tard, et on arrive au boss. Et là tout bascule. Pour information, j’ai joué au jeu simplement en mode normal, mais à partir de ce quatrième niveau, tous les boss sont devenus incroyablement durs. Limite infaisables pour certains. Spécifiquement, celui du quatrième va trop vite, fait trop mal et peut faire un enchaînement illimité si l’humeur lui en dit. Ah et c’est un sac à PV increvable aussi, parce que ce n’était pas assez difficile comme ça…
Et ça va de mal en pis. Le niveau suivant s’essaie à la plateforme et au shoot’em up, avec aucun succès, les déplacements étant trop peu précis, et le shmup étant beaucoup trop dur pour une simple phase qui veut diversifier le gameplay. D’ailleurs, ce fameux 5ème niveau est le plus dur de tout le jeu. D’une part, l’intro nous oppose à de nouveaux ennemis beaucoup trop coriaces qui font aussi mal qu’un boss, et sont presque aussi résistants. D’autre part, après la purge qu’est la partie shmup, on se retrouve face à de nouveaux adversaires littéralement plus violents que certains boss. Et le jeu se finit sur un dernier niveau, qui ne consiste qu’en un boss rush, et un dernier boss débilement difficile et frustrant au possible.
L’équivalent d’un resto universitaire du jeu vidéo
C’est la comparaison qui me paraît la plus adéquate. C’est ni bon, ni mauvais, ce n’est juste pas inspiré. En cherchant à droite et à gauche, j’ai vu que pas mal de gens l’aimaient bien, et, à part les tous derniers niveaux, le jeu n’est pas mal dans l’ensemble. Le système de pouvoir n’est pas trop mal pensé, et les ennemis, bien qu’il y en ait peu de différents, fonctionnent bien question gameplay. Le level design en dehors du niveau 4 n’est pas trop mal non plus, et si l’histoire de la Chine ne m’intéresse pas outre mesure, j’imagine qu’un amateur y trouvera son compte.
Bien que j’ai utilisé la majorité de cet article pour exprimer à quel point j’ai été déçu, que ce soit par rapport au passé des développeurs, ou même par rapport aux ambitions premières de ce soft, je dois reconnaître les qualités de celui-ci, et je suis obligé de dire que non, ce n’est pas un jeu catastrophique. Le système d’upgrade du personnage permet de personnaliser un peu l’expérience, et d’avoir un bon sentiment de progression. En plus, les animations étant extrêmement bien faites, les combats contre beaucoup d’ennemis ont un côté épique bienvenu. D’ailleurs tout ce qui touche aux mécaniques de beat’em all est très bien rodé, il n’y pas de grosses innovations, mais tout fonctionne parfaitement bien. De même, l’histoire, si elle n’est pas originale, se laisse au moins suivre jusqu’au bout.
Jeu testé sur PC via une clé envoyée par l’éditeur.
Pour conclure je dirais que même s’il est oubliable, Bladed Fury n’est pas un mauvais titre. Graphiquement très joli, musicalement assez propre aussi, et avec un cœur de jeu bien rodé, on peut prendre du plaisir à le parcourir. Donc pour peu que le style vous plaise vraiment, vous pouvez y jouer si vous souhaitez, mais c’est un jeu vraiment dispensable.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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