Cette fois-ci, dans Partie Rapide, Tritri vous parle de Stellaris : MegaCorp, dernier DLC du 4X spatial de Paradox, et Un Rieur vous parle de The Vagrant.
Stellaris : MegaCorp
Si vous nous lisez depuis un certain temps, vous devez savoir qu’entre moi et les jeux des suédois de Paradox c’est l’amour fou, et que ma seconde obsession, ce sont les jeux spatiaux. En toute logique, Stellaris est donc mon titre Paradox favori. Sorti en 2016, le jeu était excellent mais souffrait de nombreux défauts, dont un milieu de partie un peu mou. Paradox oblige, tous ces défauts ont été corrigés par de nombreux patchs gratuits et des DLC plus ou moins indispensables. Après Utopia et ses mégastructures, Apocalypse et ses destructeurs de planètes, c’est donc MegaCorp qui débarque. Cette fois au programme, nous retrouvons une refonte de la gestion des planètes, un nouveau système économique, l’apparition du commerce, mais surtout un nouveau type de civilisation jouable : les MegaCorporations.
La Consommation c’est la Liberté
Le point fort de Stellaris a toujours été sa grande liberté de création d’Empire. La moitié du fun vient de cette étape où l’on sélectionne les traits de sa race et de son empire, pour ensuite jouer le rôle de cette civilisation à travers l’histoire galactique. Que ce soit une Fédération pacifique dont l’objectif est la découverte et l’unification de toutes les races sous sa bannière (toute ressemblance avec une Fédération fictive existante serait purement fortuite) ou une race d’ornithorynques génocidaires xénophobes esclavagistes voués à la conquête galactique, toutes les fantaisies sont possibles. Au fil des DLC, il est également possible de jouer des consciences collectives (soit pacifiques, soit vouées à l’assimilation de toute forme de vie, ressemblance, fortuite, tout ça) ou encore des civilisations de machines ayant exterminé leurs créateurs.
A ce tableau des possibilités manquaient donc les entreprises. Les space-Google et Tencent, qui auraient fini leur travail sur leur planète avant de s’étendre à de nouveaux marchés : la galaxie. Donc, dans MegaCorp, vous pouvez désormais jouer vos rêves de capitalistes les plus fous ! Plusieurs choix s’offrent à vous : soit une entreprise légale, qui opère en toute transparence (dans la limite des lois en vigueur, ça tombe bien, vous écrivez les lois), ou un empire criminel dont la spécialité est l’infiltration et la création de criminalité. Difficile de parler de ces nouveaux types d’empires sans évoquer le nouveau système de commerce et de gestion des planètes. Inspiré d’Europa Universalis, le commerce sera donc affaire d’orientation de flux vers votre capitale afin de récolter le maximum de puissance commerciale et donc d’argent. Attention aux pirates et aux empires rivaux qui soit vous voleront une partie de la puissance commerciale, soit la détourneront vers leur capitale. Fort heureusement ce n’est pas le seul moyen de se faire de l’argent en jouant une mégacorporation.
Découvrez notre nouvelle succursale planétaire !
Arrive donc la refonte complète des mécaniques de gestion planétaire. Comme lors d’Apocalypse avec le changement des déplacements, Paradox n’a pas hésité à totalement modifier un pan entier du gameplay. Adieu les cases à remplir de citoyens et de bâtiments pour récolter trois ressources, bonjour le système de district et une chaîne de production bien plus complexe qu’avant. Basiquement, désormais sur vos planètes vous pouvez construire deux types de choses : les districts, qui représentent la production des trois matériaux de base (énergie, minerais, nourriture) ainsi que les habitations, et les bâtiments, qui eux se chargent de convertir ces matériaux en ressources raffinées (par exemple les minéraux en biens de consommation, qui permettent de garder sa population en laisse par un mélange de drogues douces et de programmes abrutissants heureuse). Ce système est un brin complexe à comprendre, surtout quand on vient de l’ancien Stellaris, mais une fois qu’on a saisi les tenants et les aboutissants, c’est bien plus intéressant que le précédent qui se limitait basiquement à construire le bon bâtiment sur la bonne case.
Les megacorporations ont un troisième type de bâtiments, qu’ils peuvent construire sur les planètes adverses : les succursales planétaires. En gros, ça vous permet de vous faire de l’argent sur le dos des empires rivaux en détournant une partie de leur richesse. Que ce soit pour produire de l’argent ou des ressources, il faudra veiller à ce que vos succursales soient toujours les plus puissantes pour vous rapporter le maximum de bonus. Mais attention, les autres megacorps ne verront pas forcément d’un bon œil votre installation dans un empire voisin et n’hésiteront pas à vous attaquer pour faire valoir leur droit d’exploitation de ce pauvre empire pacifiste et xénophile.
Stellaris : MegaCorp a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur
Encore une fois avec Stellaris : MegaCorp, Paradox montre qu’ils n’ont pas peur de complètement changer des pans du gameplay pour tenter de proposer le meilleur 4X de SF possible. Foisonnant et toujours plus immersif, Stellaris reste donc tout en haut dans mon classement des jeux Paradox.
The Vagrant
Vous savez, même si on ne se connaît pas assez car j’écris depuis peu sur le site, j’ai une confidence à vous faire… J’aime bien les jeux un peu nuls. Je les appelle même les jeux du dimanche aprem. Vous savez, ces dimanche aprem où vous avez la flemme de tout, et qu’il pleut, et que vous ne savez pas quoi faire… Ben The Vagrant c’est un peu ça, mais beaucoup plus aussi. Car contrairement à ce que j’ai dit plus haut, lui il n’est pas nul, il en a juste l’air. Même son prix dit qu’il est nul, alors qu’en fait non… Bref je reprends depuis le début.
C’est fou comme ça me dit un truc…
The Vagrant est le premier jeu du studio O.T.K Games. Greenlighté en 2015 (souvenez vous de Steam Greenlight les enfants), il est enfin sorti le 13 juillet 2018. La promesse du jeu est simple : les jeux du studio Vanillaware (Odin Sphere, Muramasa, Dragon’s Crown…) c’est de la bombe, mais il n’y en a pas sur PC, et pas assez tout court… Alors faisons-en un nous-mêmes !
J’admets que dit comme ça, l’idée a l’air stupide, voire suicidaire pour un jeune studio. Mais c’est que les gars derrière le projet sont loin d’être mauvais. Ils ont fait un financement participatif, puis un early access de deux ans (où ils vendaient leur jeu 1,50€. C’est aberrant de payer si peu cher un titre comme ça), et au fur et à mesure du temps, un scénario a émergé, la direction artistique s’est affirmée, et le gameplay s’est forgé. Petit à petit, ce qui semblait être un fan-game un peu boiteux est devenu un véritable hommage avec ses qualités propres.
Parmi les différents points forts du titre, celui qui saute directement aux yeux, c’est sa direction artistique. Largement inspirée des créations de Vanillaware, ça n’empêche clairement pas The Vagrant d’être très beau, et surtout de se démarquer dans le paysage vidéoludique : pas de gros pixels, pas d’hyper réalisme, juste de la peinture avec de grosses influences japonaises. Les décors sont bien animés, les différents endroits visités ont chacun une identité forte, et les personnages ont de vraies gueules, et donc sont bien charismatiques. Un seul bémol à l’aspect artistique : je ne suis pas fan de la tenue et des proportions de l’héroïne, elle jurerait presque avec le reste de la DA. Ceci mis à part, le côté visuel du titre est inattaquable.
Une aventure à base de grosses épées et de vilains monstres
L’intrigue qui vous attend se résume comme suit : vous incarnez Vivian, une femme qui a perdu toute sa famille et qui décide d’entamer un voyage pour découvrir ce qui est arrivé à son père. J’avouerais que le scénario, bien qu’intéressant, ne m’est pas trop resté en mémoire. Je me souviens que ça parle de trahison, de ne pas mettre sur un piédestal les gens dont on admire le travail, de se faire confiance et de savoir faire le deuil, mais malgré ces thèmes et une bonne écriture, notamment pour les persos, l’histoire n’est pas très mémorable. Ce dont je me rappelle par contre c’est du gameplay. Ça se prend en main facilement, deux boutons pour taper, un pour les attaques spéciales, on se promène dans de grandes zones très belles avec un level design assez bien travaillé et en plus le système d’upgrade et les mécaniques de RPG sont plutôt bien intégrés et compréhensibles. On est vraiment sur un travail de bonne facture, et même pas buggé, et encore une fois, pour un premier jeu, c’est très honorable.
Évidemment il y a quelques défauts ici et là : des boss qui sont des sacs à PV, quelques moments où le farm est obligatoire, et une difficulté mal dosée sur certains boss (trop faciles ou trop durs), mais ça reste secondaire. La question serait : pourquoi je vous parle de ce jeu ? En fait c’est surtout parce que The Vagrant est passé sous le radar de la scène indépendante. Personne ou presque n’en a parlé, même la communauté du jeu est très discrète, et O.T.K Games reste assez silencieux, et c’est super dommage. C’est d’autant plus triste que les développeurs n’ont pas l’air d’être des vétérans de l’industrie vidéoludique. Cela signifie que, contrairement à certains développeurs qui ont laissé tomber le monde du triple A pour devenir indés, mais qui n’ont au final sorti que des jeux moyens avec beaucoup de promesses (bonjour Mighty N°9), eux n’ont ni expérience, ni communauté derrière eux pour les soutenir financièrement, ni la visibilité pour faire des ventes confortables. Donc soyez curieux, et voyez si le soft peut vous plaire.
Même s’il ne dépasse pas ses modèles en terme de qualité pure, The Vagrant est un jeu très honorable. Sympathique, sans grands défauts, et cool à prendre en main, il se laisse parcourir tranquillement en une petite quinzaine d’heures. Si vous aimez les jeux de chez Vanillaware, ou simplement les jeux 2D qui mêlent aventure et beat’em all, il n’y a pas de raison pour que vous ne l’appréciez pas. Du reste, même si vous êtes curieux, ce n’est pas le prix qui va sabrer votre budget. Donc essayez-le si vous le souhaitez, d’autant que ce n’est pas une expérience de gameplay et artistique courante ces derniers temps sur PC.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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