Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray se confronte à l'addiction des puzzles de Wilmot Works It Out et Shift a affronté l'anxiété estudiantine de Looking Up I See Only A Ceiling.
Wilmot Works It Out
Bonjour, je m'appelle Murray, et ça fait une semaine que je n'ai pas construit un set de Lego. Le dernier, c'était Mario et Yoshi, il y a un petit mécanisme sympa qui fait bouger les personnages. Mais ça va bien, je peux me retenir, vous savez, j'ai le contrôle ! Du moins jusqu'au mois prochain, il y a les nouveaux sets qui vont sortir…
Tranquille, on n'est pas aux pièces !
Wilmot, il est comme moi, il a une passion dans la vie : les puzzles. Alors, il en achète tout le temps. Je suis d'ailleurs curieux de savoir quel est son budget mensuel parce qu'il reçoit un nouveau puzzle toutes les semaines et que je n'ai toujours aucune idée de ce qu'il fait dans la vie, tant il semble préférer rester chez lui, n'ayant de contact direct qu'avec sa factrice. Elle profite bien de chaque livraison pour lui parler un peu d'elle et du voisinage, mais Wilmot est un grand taiseux, il est là pour faire des puzzles, les accrocher sur ses murs et voilà.
Que voulez-vous, j'ai du mal à lui en vouloir, je fais pareil avec mes Lego. Mais, du coup, je ne vais pas vous mentir, si vous n'aimez pas ça, Wilmot Works It Out n'est pas fait pour vous. Le jeu est divisé en huit chapitres, de quoi tenir 5/6 heures, qui consistent tous en la même chose : discuter avec la factrice, recevoir un colis, faire le puzzle, l'accrocher au mur, discuter avec la factrice, recevoir un nouveau colis, faire un nouveau puzzle, l'accrocher au mur, etc. Tout ça jusqu'au dernier puzzle du chapitre qui permet de débloquer une nouvelle pièce dans votre maison… où accrocher vos puzzles.
Rapidement, vous allez découvrir que toutes les pièces reçues dans un colis ne correspondent pas au même puzzle. Il faudra alors les mettre de côté et commencer à les assembler en attendant d'obtenir le reste d'ici la fin du chapitre. Bien sûr, certains puzzles se ressemblent dans certains éléments ou certaines couleurs, vous faisant perdre un peu de temps. Mais Wilmot Works It Out reste un jeu assez simple où vous ne serez jamais bloqué très longtemps.
Pour ce qui est de la façon de jouer (même si je ne doute pas un instant que vous sachiez comment faire un puzzle), il faut savoir que Wilmot est un petit carré qui fait la taille d'une pièce. Il peut donc prendre une des nombreuses pièces à côté de lui (toutes dans le bon sens, il en a de la chance), et il lui suffit de la poser à côté de sa voisine dans le puzzle pour que ces dernières se collent l'une à l'autre. Wilmot peut ensuite prendre l'ensemble des pièces pour déplacer le puzzle en construction dans un coin de son salon et faire ainsi un peu de place, parce que mine de rien ça prend de la place toutes ces choses (même si ça fait beaucoup moins mal de marcher dessus par rapport à un Lego).
Je dois reconnaître que c'est un coup à prendre. Habituellement, dans un jeu où l'on fait des puzzles, on dirige directement la pièce, pas la personne qui va tenir la pièce. C'est une gymnastique supplémentaire, mais on finit quand même par s'y faire assez rapidement, même si quelques erreurs de manipulation arrivent encore à l'occasion.
Et voilà, c'est à peu près tout ce que j'ai à dire sur Wilmot Works It Out. Il y a bien un mode marathon qui permet de recevoir beaucoup de puzzles en même temps pour tous les faire d'un coup. Mais, malheureusement, ce sont les mêmes que dans le jeu de base, limitant l'envie de se relancer dedans. Sinon, je ne peux que vous conseiller de vous limiter à un chapitre par jour, environ 45 min de puzzles pour penser à autre chose durant votre journée. Ah si, je peux dire une dernière chose : autant la traduction du jeu en français a l'air correcte, autant celle des menus semble avoir été réalisée par ce bon vieux Google Translate. Faites donc vos réglages en anglais.
Wilmot Works It Out a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Wilmot Works It Out est "un jeu de construction de puzzles où vous complétez de jolies images avant de décorer les murs de votre maison". Ceci est le résumé du jeu sur Steam et il n'y a pas plus complet et honnête. N'en attendez rien de plus, rien de moins. Mais sachez qu'il le fait bien, en donnant envie au joueur de connaître ce qui se cachera derrière le prochain puzzle. Et pour moi, il m'a évité de penser à mon prochain set Lego, ça fait toujours quelques économies.
Looking Up I See Only A Ceiling
Il faudra un jour se pencher sur notre rapport à la durée d’un jeu vidéo et des attentes qu’elle implique. Sur pourquoi on est tant à se jeter sur le nouveau Atlus qui va absorber quasi 100 heures de notre mois d’octobre, mais pourquoi on est si réticents à accorder entre 30 minutes et 2 heures à un petit indé vendu 1 ou 2 euros (voire dispo gratuitement ou en prix libre sur itch.io). C’est en tout cas ce qu’il m’arrive avec des titres comme les Pixel Pulps, les Midnight Scenes ou, très récemment, Looking Up I See Only A Ceiling. À chaque fois, j’attends une bonne raison (souvent un papier pour The Pixel Post) pour me lancer dedans, comme si cette très courte durée impliquait un jeu sans impact ou sans grand intérêt (et quand bien même la quasi-totalité des jeux courts que j’ai pu faire ces dernières années m’ont beaucoup plu).
Looking Up I See Only A Backlog
Un coup d’œil rapide sur How Long To Beat m’avait prévenu : Looking Up I See Only A Ceiling se boucle en une petite demi-heure. Ceci est en partie un mensonge, et c’est très bien comme ça. En partie, car, effectivement, au bout d’une vingtaine de minutes, j’avais débloqué les deux fins de ce petit VN vaguement horrifique. Ça ne vole pas bien haut, avec ces monstres et évènements inquiétants matérialisant l’anxiété d’une étudiante face à la pression scolaire, mais le tout est suffisamment bien fichu pour m’avoir happé durant ces quelques dizaines de minutes. Le mélange de pixel art et illustrations est joli, les tableaux horrifiques ont suffisamment d’impact pour ne pas avoir besoin de recourir au jumpscare et le tout se parcourt de manière fluide et instinctive. Et, honnêtement, j’aurais pu en rester là. Le jeu n’apporte strictement rien aux genres ni de l’horreur ni du VN, mais il propose en moins de 30 minutes une histoire agréable à suivre et une esthétique sympathique.
Mais ce n’est pas tout. Après avoir fini l’histoire, on débloque un mode Exploration, qui permet de retourner dans l’appartement et interagir avec tous ses éléments, pour étoffer un peu le lore, trouver un easter egg rigolo : un sympathique épilogue de quelques minutes, en somme. Et ce n’est pas encore fini ! Car en fouillant correctement dans ce mode Exploration (et à condition d’avoir payé les 99 centimes du DLC The Relapse), la deuxième partie de l’aventure se déclenche. Enfin, à ce stade, on peut même parler de la véritable aventure qui commence après un sympathique prologue : The Relapse dure facilement le triple du temps du jeu original.
Plus de chapitres, plus de fins disponibles, plus de personnages, des objets à trouver, des séquences d’action chronométrées, un aspect point & click (très) légèrement plus présent que dans le jeu de base : cette extension donne l’impression d’avoir débloqué le jeu complet caché dans un mode Exploration optionnel. Et j’ai trouvé ça très agréable, cette sensation d’avoir (vaguement) cherché et fouillé un peu au pif dans cet épilogue bonus et qu’en récompense, le jeu m’a poussé dans un supplément d’une bonne heure de contenu. Contenu qui comporte quelques séquences horrifiques vraiment très efficaces graphiquement, qui, si elles ne racontent toujours rien de nouveau sur l’anxiété et le burn-out étudiant (sujet toujours important à traiter, cela dit), vont taper dans une esthétique quasi Silent Hill dans certains tableaux, tout en gardant une identité propre.
Plus que "jouez à Looking Up I See Only A Ceiling", j’ai surtout envie de conclure par : jouez à des tout petits jeux. Donnez une chance à ces minuscules expériences de quelques dizaines de minutes. Dans le pire des cas, ce sera trente minutes bof pour un ou deux euros, mais ce n’est pas pire que de perdre 2h20 devant Megalopolis au prix exorbitant du cinéma, si vous voulez mon avis. Et, la plupart du temps, vous allez tomber sur de très chouettes expériences, comme Wide Ocean Big Jacket, les Midnight Scenes, les Pixel Pulps ou ce Looking Up I See Only A Ceiling, et son indispensable DLC The Relapse. On a trop souvent tendance à oublier que le jeu vidéo peut se limiter à un petit bout de soirée passé devant une courte histoire.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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