Cette fois-ci dans Partie Rapide, Veltar navigue dans les eaux gelées du DLC de DREDGE, The Pale Reach, et Zali a vainement tenté de mener l'enquête dans Forest Grove.
The Pale Reach
DREDGE est un très bon jeu, ça n’est plus à prouver. Un score metacritic de 80, des retours des joueurs et joueuses dans ce même ordre d’idée, bref ça n’est pas juste un ressenti personnel. Un jeu de base de grande qualité, qui s’est vu agrémenté de plusieurs mises à jour sympathiques et qui devait en cette fin d'année accueillir un important DLC, The Iron Rig.
Les développeurs de Black Salt Games ont cependant dû faire face à quelques problèmes puisqu’ils ont décidé, fin septembre dernier, de décaler à 2024 la sortie de celui-ci. Ce qui ne les a pas empêchés de livrer un peu de contenu pour nous faire patienter, à savoir le DLC The Pale Reach.
Briser la glace
Ce contenu supplémentaire nous ramène donc dans DREDGE pour du nouveau contenu, mais pas pour prolonger l’histoire principale. Il s’agit en réalité d’une quête secondaire, accessible à tout moment, que vous ayez fini le jeu ou non. Pour le contexte, on découvre une zone glacée au sud, La Lisière pâle (traduction retenue pour The Pale Reach), encore inexplorée, qui vient s’ajouter aux cinq autres principales. La marchande ambulante, PNJ déjà essentielle dans le jeu de base, s’y est amarrée et sera notre point de départ pour tenter de percer les mystères de cet endroit qu’on pense au départ inaccessible. Et quand je dis percer c’est aussi parce que le premier objectif est de récupérer les morceaux d’un brise-glace, afin de l’attacher à notre chalutier et de se frayer quelques chemins et raccourcis bien utiles.
Plus généralement, on repart sur les mêmes bases du DREDGE qu’on connaissait : des espèces à pêcher, éviter d’abîmer son bateau en naviguant trop rapidement, et suivre une petite quête qui sert de fil conducteur pour explorer la zone. Celle-ci nous amène sur la piste d’un équipage perdu, dont on reconstitue peu à peu le parcours et le destin. Une quête un peu timide dans sa conclusion, mais qui ne manque pas d’ajouter une dimension toujours plus lovecraftienne au titre. D’ailleurs, j’aurais tendance à vous conseiller de vous rendre dans la zone de The Pale Reach en cours d’aventure plutôt qu’après avoir tout fini, car on y obtient de l’équipement qui peut s’avérer utile pour le reste du jeu.
Qui dit nouvelle zone dit aussi nouveau biome, en l'occurrence la glace. Un peu à l’instar de ce qu’on avait dans les Falaises de Soufflevent et ses passages resserrés, il faut parfois se déplacer avec minutie dans les espaces réduits de la Lisière pâle, mais rien de trop compliqué non plus, surtout une fois le brise-glace installé. La vraie menace de The Pale Reach est constituée par un ennemi qui rôde dans la vaste zone centrale, un imposant narval, parfois agressif, qui nous poursuit inlassablement. On apprend toutefois vite à s’en débarrasser en le nourrissant grassement grâce aux nombreux bancs de poissons disponibles. Et puisqu’on parle de poissons, de nouvelles créatures marines propres à cette zone sont évidemment à capturer afin de compléter l’Encyclopédie (le “pokedex” du jeu). De quoi plaire au maniaque de complétion qu'il m'arrive d'être sur ce type de jeu.
The Pale Reach a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il nécessite le jeu de base et est disponible sur PlayStation 4 et 5, Nintendo Switch et Xbox Series.
The Pale Reach est une agréable addition à DREDGE. Un contenu qui vous fera replonger une heure ou deux dans l’univers du titre de Black Salt Games grâce à une quête qui inscrit encore un peu plus le jeu dans une ambiance lovecraftienne. Certain(e)s trouveront peut-être que c'est un peu maigre pour les six euros que coûte ce DLC, mais pour ma part, j'y ai trouvé ce que je voulais : une raison de relancer DREDGE.
Forest Grove
Il n'est jamais trop tard pour atterrir dans la liste des jeux les plus inexcusables de l'année. Et, croyez-moi, ça ne me fait jamais plaisir de défoncer une œuvre qui a sans doute demandé beaucoup de temps, de passion, d'argent et d'énergie à une équipe pour voir le jour. Dans le cas du studio Miga Games, j'ai tout de même un petit doute : est-ce que ses créateurs, ainsi que leur éditeur (Blowfish), pensaient que ça allait bien se passer en lançant un produit aussi cassé et peu abouti sur le marché ? Mystère, mais il faut faire avec ce que l'on a sous le nez.
Et en l'occurrence, ce que j'ai eu, c'est un brouillon de début d'idée pour un jeu d'aventure qui aurait pu être tout à fait sympathique s'il avait bénéficié de beaucoup plus de temps de conception, de réalisation et d'écriture. Ainsi que, cela va sans dire, d'une version qui ne plante pas sans raison toutes les dix minutes.
Enquête excluante
L'idée de Forest Grove n'est en effet pas bête, ressemblant par certains aspects à un certain Paradise Killer : une seule affaire à résoudre, et beaucoup de liberté d'action pour rassembler les indices et confronter les suspects. Petite particularité : vous êtes un policier du turfu et vous réalisez toute votre enquête dans une simulation en VR de la scène de crime.
Le crime en question, c'est celui de la disparition (et de la probable mort) de Zooey Kunstimatigaard, la jeune héritière de l'inventeur de la technologie d'enquête en VR (c'est pratique, tiens). Vous allez devoir passer sa maison au peigne fin, dans une version reconstituée de la nuit de sa disparition. Qui était là ? Qui a touché quoi ? Qui a téléphoné à qui ? Il faudra connecter les points et comprendre ce qu'il est advenu de la demoiselle. Petit bémol : si vous êtes un minimum à l'écoute de ce qu'on vous raconte, vous allez comprendre le fin mot de l'affaire en quelques minutes, et devoir tout de même vous enquiller les cinq heures suivantes pour prouver définitivement ce que le jeu vous dit presque littéralement.
Mais admettons. Un jeu policier a le droit de manquer de profondeur s'il se rattrape sur ses mécaniques d'enquête ou sur le brio de sa réalisation. Forest Grove ne nous offre ni l'un, ni l'autre. Déjà parce que toute l'aventure baigne dans une laideur rarement atteinte cette année. Ensuite, parce que si l'on passe autant de temps à regarder ces assets d'objets et de personnes grossièrement modélisées et grimaçantes, c'est parce que les mécaniques de récolte d'indice sont, elles, tout sauf immersives.
L'essentiel de votre temps sera consacré à examiner et étiqueter des objets, des sons ou des vidéos pour les organiser et les trier dans un tableau résumant l'affaire de la manière la moins ergonomique possible. Le tout en étant à la fois beaucoup trop guidé (la sensation de liberté s'estompe vite, puisqu'il est largement préférable de tout faire dans l'ordre suggéré) et extrêmement poussif. Et là encore, cela ne serait qu'un mauvais moment à passer si la principale caractéristique de Forest Grove n'était pas de planter absolument tout le temps. Freezes, retours au bureau, textures qui ne s'affichent pas, scripts qui ne se lancent pas : la totale.
Forest Grove a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Le jeu est également disponible sur PlayStation 4 et 5 et sur les consoles Xbox.
De manière évidente, Forest Grove a été commercialisé avant d'avoir été terminé. Ce n'est ni le premier ni le dernier jeu dans ce cas, mais c'est un des exemples les plus frustrants du genre en 2023, tant une version beaucoup plus travaillée et aboutie du jeu aurait presque pu donner un jeu d'enquête original, ou du moins un minimum impliquant. C'est certes vendu à petit prix, mais en l'état, c'est à fuir à toutes jambes.
Veltar
Joueur de jeux vidéo qui aime la politique. Du coup j'écris surtout des trucs qui parlent des deux. Stratégie, Outer Wilds, Metal Gear Solid et indés en pixel art.
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