Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali s'est confronté à l'accès anticipé du très peu inspiré Spiritfall et a enfin pris des photos de bestioles dans Alba : A Wildlife Adventure.
Spiritfall
Si je n'étais pas animé par l'immense flemme de me coller au chantier, je pense que j'aurais fouillé tout le site uniquement en quête de bouts d'articles à copier-coller pour constituer maladroitement cette critique de Spiritfall. Parce que cela serait sans doute le meilleur hommage à rendre à l'accès anticipé du jeu de Gentle Giant, un roguelite qui procède par empilement et accumulation de concepts ramassés ailleurs et assemblés dans un jeu bourrin et un peu maladroit.
Slay the Dead Cells
Imaginez : vous êtes un personnage muet, propulsé dans un donjon très dangereux, vous avez la tête en feu, et c'est ça l'histoire. Histoire que vous connaissez, puisqu'au fond, vous avez déjà joué à Dead Cells. Imaginez maintenant que votre voyage se déroule en différentes salles et qu'après chaque salle, on vous propose un bonus de statistique refilé par une des divinités du jeu. Là aussi, pas de mystère : vous avez essoré Hades. Imaginez enfin que chaque combat se termine par un choix sur une grande carte à embranchement destiné à vous amener lentement à un boss de fin de chapitre. Aucun souci, vous avez joué à Slay the Spire, Inscryption et Faster than Light.
Voilà, c'est ça, Spiritfall. Un jeu-monstre-de-Frankenstein qui va prendre de manière très littérale des éléments chapardés un peu partout et en faire un hack and slash excessivement monotone, consistant à tracer encore et encore dans un donjon constitué d'un ensemble de toutes petites salles remplies de monstres. Même pour un début d'accès anticipé, dont on excuse le côté déséquilibré et un peu cabossé, la promesse est un peu faible. Si on a déjà joué aux modèles, on a l'impression d'en parcourir une version discount. Si on n'y a pas joué, Spiritfall n'est pas une très bonne porte d'entrée.
Concrètement, il n'y a rien d'autre à faire dans Spiritfall que marteler les boutons dans tous les sens pour dégommer des variations des mêmes ennemis encore et encore en attendant des boss qui, eux, sont un poil plus motivants. Le système de combat tient heureusement la route (il est là encore piqué ailleurs) : on enchaîne coups forts, coups faibles, attaques à distance, dashs et coups spéciaux de manière fluide et sans ralentissements. C'est amusant pendant quelques heures, particulièrement quand le personnage commence à débloquer des armes et des bonus permanents qui rendent le début de partie plus simple.
Mais rien à faire, ça ne suffit pas. Quelques jolis décors et personnages, quelques petites surprises dans l'aventure et la promesse de beaucoup de contenu à venir lors des prochaines mises à jour n'y suffiront pas : Spiritfall n'a aucun défaut majeur, juste des dizaines et des dizaines de jeux meilleurs que lui dont il s'inspire un peu trop pour arriver à gagner une véritable individualité. Le plus ennuyeux étant sans aucun doute cette absence complète de level design nous conduisant à accomplir en boucle les mêmes combats dans les mêmes arènes, dans des variations carrées ou rectangles, rouges ou bleues. Les biomes tortueux de Dead Cells semblent si loin.
Spiritfall a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Dire que tous les jeux vidéo s'inspirent de ceux qui les ont précédés est un truisme particulièrement éculé. Mais entre l'inspiration et le clonage, il y a une frontière, que Spiritfall franchit de manière assez maladroite. Trop proche de modèles copiés certes avec une grande application, il voit son peu d'originalité diluée dans un ensemble de références et de systèmes de jeu dont ne se dégage aucune identité particulière. Bien sûr, tout peut encore évoluer lors de longs mois d'accès anticipé. Mais c'est mal engagé.
Alba : A Wildlife Adventure
Je suis fasciné par le concept de faux souvenir. Vous savez, ces trucs dont on s'autopersuade qu'ils sont arrivés au point d'effacer la réalité de notre mémoire pour la remplacer par notre imagination ? Eh bien, je me suis absolument persuadé qu'au moment de sa sortie, Murray avait livré une critique du fabuleux Alba : A Wildlife Adventure d'Ustwo Games, paru en 2020. Après avoir fouillé la base de données du site, cela se révèle absolument erroné : il est donc temps de réparer cette injustice faite à un chouette jeu.
À fond la faune
Alba a une dizaine d'années, et comme chaque été, elle se rend sur une petite île de la Méditerranée où vivent ses grands-parents et sa pote Inès. Sauf qu'avec le temps, le changement climatique et surtout le mauvais entretien de la réserve naturelle, les écosystèmes de l'île sont dégradés. Pire : les gens jettent leurs saletés partout et menacent de polluer les sols, et le maire envisage de bétonner une partie du marécage local pour attirer une clientèle touristique massive et luxueuse, à rebours des vacanciers paisibles peuplant habituellement les plages estivales locales.
Ni une ni deux, Alba, aidée par des citoyens locaux inquiets de la dégradation de la vie insulaire, va s'emparer de son appareil photo et partir en reportage. Son idée : prouver que les différents environnements de l'île sont habités par une faune à la richesse insoupçonnée, et convaincre un maximum d'habitants de soutenir la réhabilitation de la réserve naturelle plutôt que le projet de complexe hôtelier.
Dans Alba : A Wildlife Adventure, vous vous promenez dans un (petit) monde ouvert, avec comme objectif principal de photographier un maximum d'animaux différents. Oiseaux, crustacés, cétacés, chats, chiens : il y a de quoi faire, chaque zone ayant ses bestioles bien à elle. À mesure que vous complétez votre encyclopédie de la vie locale, basée sur la véritable biodiversité méditerranéenne, vous débloquez des zones et des quêtes annexes permettant de mieux connaître l'île et ses habitants. Faire le tour de l'ensemble du contenu ne vous prendra que quelques heures, mais ce n'est ni trop, ni trop peu pour dérouler un propos simple, mais essentiel : notre impact en tant qu'humains sur les écosystèmes.
On pourrait reprocher au titre d'Ustwo (dont une partie des bénéfices ont été reversés à des fondations et associations de protection de la nature) de proposer une vision de l'écologie beaucoup trop simpliste. Et pour cause, il s'agit d'un jeu présentant à gros trait les grandes problématiques de la préservation des écosystèmes à destination, entre autres, des enfants. Jeu accessible, drôle et très simple à prendre en main, il s'agit d'une très bonne initiation ET aux open worlds ET au concept de cause et de conséquence dans les politiques de préservation de la nature. Et en plus, on apprend le nom d'un tas d'oiseaux et de crustacés rigolos.
Alba : A Wildlife Adventure a été testé sur PC via une clé acquise par nos soins. Le jeu est également disponible sur PlayStation 4 et 5 et sur Nintendo Switch.
En présentant des concepts simples comme le concept d'aire biologique ou de réserve naturelle, Alba : A Wildlife Adventure est probablement la meilleure initiation vidéoludique à l'écologie de ces dernières années. Il s'agit par ailleurs d'une courte, mais magnifique fable sur le pouvoir collectif que peuvent acquérir des citoyens correctement informés, solidaires et mobilisés sur une question essentielle. En l'occurrence, la préservation d'un écosystème et du mode de vie attenant. C'est brillant, et ça ne devrait pas traîner dans votre backlog : jouez-y.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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