Partie Rapide : ONE BTN BOSSES et Arc Seed

Cette fois-ci dans Partie Rapide, Veltar a appuyé sur un unique bouton pour monter dans la hiérarchie spatiale de ONE BTN BOSSES et Zali est un peu dubitatif en montant dans les robots géants d'Arc Seed.

ONE BTN BOSSES

Un bouton pour les gouverner tous et dans les… euh, je voulais dire : la petite équipe de développeurs de Midnight Munchies s’est fait plaisir en résumant l’intégralité du gameplay à un unique bouton. Mais on s’éloigne vite d’un possible Cookie Clicker, puisque ONE BTN BOSSES c’est surtout, comme son nom l’indique, un jeu de boss fight.

Mise en orbite

On a donc un concept ultra-simple et qui s'accompagne en plus d'un petit lore bien sympa. En gros, dans le mode histoire, vous allez devoir remporter les Galactico Games, une compétition où chaque adversaire majeur est un boss à la fois au sens vidéoludique et au sens littéral. C'est-à-dire que chaque boss est certes un vaisseau dans l'espace avec des phases de combats et des attaques à esquiver, mais c'est aussi un représentant hiérarchique. On retrouve ainsi des boss qui déblatèrent des tirades sur le rendement, la valeur travail, et plus globalement tout le lexique à base de "corporate bullshit" et autres phrases très LinkedIn-esques. C'est décalé et ça fonctionne super bien avec l'idée de scores, de progression, et de rang à atteindre. Pour en savoir plus sur le lore de ONE BTN BOSSES, je vous invite à aller voir ici les explications en vidéo de Brin, designer du jeu.

À savoir aussi que cette montée dans la hiérarchie n'est pas faite que de combats contre des boss. On a des petits combats intermédiaires, souvent afin de faire découvrir des nouveaux schémas d'attaques qui vont être présents dans le boss qui arrive. Ça permet en plus d'engranger des points de "grind", notre juste rémunération d'employé. On en gagne à chaque affrontement remporté et cela nous fait progresser sur l'échelle de grind. Grâce à cela, on débloque de nouvelles palettes de couleurs, ce qui peut paraître peu important, mais en réalité : ça personnalise vraiment l'expérience, il y a des références à des drapeaux de la commu LGBTQIA+ et visuellement ça peut aider les daltoniens. C'est aussi, et surtout, un moyen d'accéder à de nouvelles compétences de mouvement (le dash et le reverse) de nouvelles armes (le pick-up, le laser, le reload, et le juggler) et des passifs (phaser, second wind, slower not weaker, faster not stronger, thick hull, et regenerator). De quoi vite changer de style de jeu, parce qu'au départ, on ne possède que le shooter comme arme, un tir qui s'intensifie, le turns en compétence de mouvement, qui nous fait changer de direction à chaque pression du bouton et aucun passif.

Justement, comment ça se passe concrètement une fois en combat ? Je vais être clair, ONE BTN BOSSES est très addictif. On orbite autour des boss en tirant en quasi continu et en évitant les différents patterns. Voilà. C'est tout bête, mais ça fonctionne à merveille. On gagne peu à peu en puissance et en maîtrise au gré de l'avancée et on ne se retrouve jamais vraiment bloqué par un boss coriace, car on peut les vaincre par une voie plutôt qu'une autre selon les combats qu'on préfère éviter. En plus de cela, il y a un moyen d'aller chercher des points de grind (et donc des "améliorations") par le mode rogue-like. Et là, l'addiction prend un nouveau tournant.  On choisit son arme de départ, sa compétence de mouvement, et ça démarre. Trois cartes qui proposent chacune une amélioration parmi une grande variété, ça peut être quelque chose de général comme augmenter la vitesse ou le nombre de cartes à choisir, ou de plus spécifique lié à votre arme ou votre compétence de mouvement. Vous avez ensuite cinq étages à franchir, chacun avec une arborescence d'événements et des boss aux patterns aléatoires. Là encore, il y a possibilité de battre son record et celui des autres, le tout avec une rejouabilité potentiellement infinie.

ONE BTN BOSSES a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.

ONE BTN BOSSES est fun, l'aventure propose un défi bien dosé en termes de temps comme de difficulté et le tout est agrémenté d'un humour aussi inattendu que bien senti. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a du scoring global et, évidemment, un mode rogue-like excellent. Le tout sur une bande-son synthwave qui, je n'en ai pas parlé, tabasse, et une personnalisation graphique qui laissera chacun libre de son combo de couleurs. Bref, c'est génial. Bravo Midnight Munchies.

Arc Seed

Derrière Arc Seed, qui entame son accès anticipé, on trouve les Portugais de Massive Galaxy Studios, connus en particulier pour LakeSide en 2022. Et comme je l'évoquais ici même, LakeSide, c'était déjà une sortie en cours de développement. Elle était arrivée beaucoup, beaucoup trop tôt dans le processus créatif, ce qui était un peu dommage. Deux ans plus tard, les revoici donc avec un concept quelque part entre le roguelite et le jeu de stratégie, mélange d'influences utilisant énormément des concepts et assets d'un autre de leurs titres, For The Warp. Le mélange n'est pour le moment pas très convaincant et, une fois encore, sort dans un état bien trop primitif.

Le sot de l'ange

Les Anges-Robots sont descendus du ciel pour éradiquer l'Humanité (Evangelion), vous, pilote de mecha, devez les combattre en ayant la chance de connaitre leur prochain mouvement (Into the Breach). À chaque étape, vous pouvez réparer et upgrader votre machine (Faster Than Light). Et pour agir, à chaque tour, vous devez tirer des cartes dans un deck (Metal Gear Acid). Le tout avec des compétences et des capacités en partie reprises de For The Warp. C'est cruel (Angel Thesis), mais ce paragraphe explique sans doute une grosse partie du manque de personnalité chronique d'Arc Seed. Tout a déjà été vu et revu ailleurs depuis 15 ans, et souvent en mieux.

Cela serait sans conteste moins un problème si cette version très anticipée du jeu était livrée avec le contenu minimum nécessaire pour se faire une idée cohérente de la vision du studio. Pour le moment, il n'y a vraiment quasiment rien à se mettre sous la dent. Ni mode histoire, ni choix du vaisseau, ni variations importantes dans les différents biomes : on a davantage l'impression de lancer une démo, voire une vertical slice destinée à convaincre un éditeur, qu'un jeu vendu une quinzaine d'euros.

Au début, on s'amuse un peu à évoluer dans des mégalopoles (fort jolies) en faisant exploser les robots adverses tout en évitant au maximum de causer des pertes civiles. Puis, on s'alarme un peu de la répétitivité, et enfin, on se rend compte qu'on se retrouve face à des IA aussi défaillantes que Chat GPT incapable de se souvenir de la liste des nombres premiers. Certaines catégories d'adversaires ont pour le moment un comportement complètement incohérent et erratique qui rend Arc Seed parfois involontairement comique.

Ainsi, il m'est par exemple arrivé de devoir poursuivre un boss qui semblait avoir renoncé à me combattre et se contentait de survoler la map sans aucun but, comme si je ne l'intéressais plus. Une autre fois, mes adversaires m'ont tout simplement tourné le dos pour dégommer des buildings dont les populations avaient déjà été évacuées, me laissant les frapper sans relâche. Je ne dis pas que ce genre de problèmes ne sont pas rares en début d'accès anticipé. Mais ici, il y a vraiment encore trop peu de contenu pour enrober le tout et donner le change. Difficile de ne pas remarquer la vacuité de l'expérience.

Arc Seed a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.

Joli, mais très vide, Arc Seed entame son accès anticipé avec le même problème que le précédent jeu du studio : on en fait le tour en quelques heures, et on peine un peu à dénicher un vrai potentiel fort là-dedans. Néanmoins, avec plus d'un an de développement devant lui, il se peut que le titre de Massive Galaxy Studio corrige un peu le tir et offre une expérience un petit peu plus stimulante qu'elle ne l'est actuellement.