Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray s'ennuie ferme devant l'early access de Bare Butt Boxing et Shift trottine dans la station spatiale cyberpunk d'ArcRunner.
Bare Butt Boxing
À la rédaction de The Pixel Post, on aime se mettre (virtuellement) sur la gueule. On ne compte plus les heures passées sur Gang Beasts (on a même eu l'occasion de vous le montrer en stream), certains font vibrer leurs murs à force de crier en jouant à Spiderheck et l'un de nous considère que Rocket League n'est pas un jeu de football mais de destruction. Autant vous dire que quand Tuatara Games a annoncé l'arrivée en early access de Bare Butt Boxing, un jeu de combat en multi (avec petites fesses apparentes), on préparait déjà avec joie notre meilleure mauvaise foi.
Bare Minimum
Bon, ne tournons pas autour du pot, c'est un peu la douche froide. J'aurais bien voulu mettre ça sur le dos de l'early access mais on est plus proche d'une ébauche de jeu que d'une vraie early.
Bare Butt Boxing est un jeu qui se veut simple : plusieurs joueurs (j'avoue ne pas savoir jusqu'à combien, nous avons joué à 3, j'ai vu des parties jusqu'à 6 joueurs mais je n'ai pas trouvé le chiffre maximum possible) dans une arène avec pour but de boxer ses camarades pour les envoyer dans les portails se trouvant sur le terrain et ainsi marquer des points. Celui ou celle qui a le plus de points à la fin du temps imparti gagne.
C'est simple, ça aurait dû être efficace et pourtant nous n'avons pas réussi à être emportés par le concept. La faute, déjà, à un manque d'explications puisque nous avons dû faire quelques essais pour comprendre le système de points. Si vous mettez quelqu'un dans un portail, vous gagnez 3 points, et si vous tombez dedans par votre propre faute (ou par celle de vos adversaires), vous en perdez 1. Aucune variation possible à cette règle n'existe (tout du moins pour le moment).
Ensuite, le titre pèche par un manque de gameplay. Vous pouvez donner un direct du droit, un du gauche, charger votre coup pour envoyer vos adversaires plus loin... et c'est tout ! Alors, à force de donner des coups, vous allez remplir une jauge vous permettant de passer temporairement en mode frenzy et ainsi de pouvoir envoyer plus loin vos adversaires, mais pas de quoi rendre les parties vraiment plus folles. Il existe aussi quelques objets, mais ils vont du très anecdotique pot de fleurs à la beaucoup trop cheatée télécommande qui permet d'aspirer tout le monde vers l'intégralité des portails de la carte (sauf à être pile dans un angle mort ou au milieu du niveau).
Sur les parties que nous avons pu faire, et contrairement aux autres jeux du genre, à aucun moment nous n'avons eu l'impression de nous améliorer ou que la victoire de l'un était due à une meilleure maîtrise du jeu et de ses mécaniques. C'est bien simple, j'ai gagné une partie avec plus de 60 points sans savoir comment j'avais réussi à en obtenir autant, alors que je pensais être tombé dans autant de portails que mes camarades.
Ah, et avant que j'oublie, pour le moment, outre le faible nombre de niveaux (3 et bon, y a que le décor qui change quoi), le multi est non seulement exclusivement en ligne, mais en plus vous ne pouvez pas créer une room pour ne jouer qu'avec vos amis. Alors cela n'a pas été trop embêtant parce qu'il n'y a (pour le moment au moins) pas grand monde sur les serveurs, mais on espère que quelque chose sera rapidement fait pour éviter de ne pas pouvoir jouer avec ses camarades.
Bare Butt Boxing a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Comme je le disais, Bare Butt Boxing est en l'état plus une ébauche qu'une early access. Si ses développeurs ont indiqué avoir une feuille de route qui leur permettra de rajouter, durant l'année que doit durer l'early, des niveaux, des modes de jeu et des personnages supplémentaires, je ne peux vous conseiller de prendre le jeu pour le moment tant il nous est rapidement tombé des mains. Et pourtant, il y a un squelette avec des petites fesses...
ArcRunner
Écoutez, ça s’appelle ArcRunner, je ne pense pas avoir besoin de vous faire un dessin : toute la panoplie esthétique du cyberpunk est là, des néons violets à la ville futuriste dystopique, en passant par les prothèses robotiques et les machines dissidentes. Manque une fois de plus le propos politique du genre, mais le reproche ne s’adresse pas tant à ArcRunner et son studio, Trickjump Games, qu’à toute la vague moderne de jeux cyberpunks qui, de Ghostrunner à Cyberpunk 2077, n’ont pas grand-chose de pertinent à raconter sur le sujet. ArcRunner, lui, ne fait au moins pas semblant et n’en retire que l’aspect visuel.
Plus marcheur que coureur de l'arche
Car ArcRunner n’est pas là pour raconter une histoire ou dérouler un propos : vous êtes un humain cloné et augmenté pour aller réinitialiser KORE, une IA corrompue ayant pris le contrôle d’une station spatiale ainsi que de tous les robots se trouvant à son bord. Nous sommes ainsi face à un scénario extrêmement prétexte pour justifier le déboulonnage d’ennemis robotiques par paquets de cent et mettre en place une structure de roguelite, chaque expédition dans l’Arc permettant de collecter des Nanites, une ressource qui servira à augmenter notre personnage.
Si ArcRunner débute sur les chapeaux de roues, nous catapultant dans une arène remplie d’ennemis en moins d’une minute et à peine dix répliques, son rythme se calme pourtant tout aussi rapidement. C’est là le problème majeur que m’a posé le titre : l’action est assez molle, particulièrement sur les premières runs. D’un point de vue tout à fait mécanique, je n’ai pas grand-chose ni à en dire, ni à lui reprocher, puisqu’il fait tout ce qu’on peut attendre à la fois d’un TPS – variété d’armes, capacités secondaires, gadgets en tous genres, attaques spéciales – et d’un roguelite – amélioration des stats au fil des parties, objets et armes à débloquer pour les runs suivantes – mais ne propose franchement rien de plus.
Ce n’est ni un compliment, ni un reproche : les trailers et la fiche de description annonçaient très précisément ce que je vous ai décrit ci-dessus. Ce qui compte, dans ce type de jeu, c’est encore et toujours ce fichu game feel. Et ArcRunner pèche sévèrement sur ce point. Les armes et impacts n’ont pas tellement de patate, notre personnage et ses adversaires se déplacent mollement, les arènes ont pour la plupart un level design très quelconque et chacune d’entre elles contient beaucoup trop d’ennemis, souvent du même type. Évidemment, plus les runs et les améliorations s’enchaînent et plus les ennemis de début de jeu sont rapides à éliminer, mais même avec une puissance largement augmentée, les trois vagues d’adversaires par niveau sont toujours trop longues à apparaître, trop longues à s’enchaîner et trop longues à passer. Contrairement aux boss de début de jeu qui finissent par s’expédier en douze secondes chrono.
Ce rythme pénible et ce game feel mollasson sont amplifiés par un nombre vraiment élevé de niveaux et de biomes. On ne pourra pas reprocher à ArcRunner de manquer de contenu et de temps de jeu – d’autant qu’il propose trois personnages jouables aux capacités et gameplays suffisamment différents pour avoir envie de les tester, ainsi qu’un mode coop – mais les parties finissent par durer si longtemps que j’ai parfois espéré perdre pour pouvoir aller faire autre chose de ma vie. Ce qui est encore pire que l’habituel écueil des roguelites : celui de ne pas donner envie de relancer une partie. ArcRunner s’enfonce en plus dans le deuxième défaut susceptible de rendre un roguelite répétitif, celui de ne pas proposer de synergies entre ses armes, gadgets et capacités, rendant l’aléatoire et le procédural assez caducs. Bref, tout marche correctement, mais on s'ennuie sévère.
ArcRunner a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Il est également disponible sur PS4, PS5, Xbox One et Series.
Il ne manque pas grand-chose à ArcRunner pour qu’il soit un chouette roguelite TPS : ses mécaniques fonctionnent, son contenu est conséquent, sa courbe de progression est satisfaisante et, si son esthétique commence à être gentiment éculée, elle n’en reste pas moins efficace. Quel dommage qu’il manque à ce point de nervosité et de rythme, que ses arènes soient aussi longues à vider et que ses éléments de gameplay ne synergisent absolument pas. Un rythme soutenu, des impacts percutants et j’étais bon pour y passer encore des dizaines d’heures.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
follow me :
Articles similaires
Partie Rapide : Robot Detour et Chicken Police - Into the Hive
nov. 07, 2024
Partie Rapide : Two Falls (Nishu Takuatshina) et Mirthwood
nov. 06, 2024
Partie Rapide : Wilmot Works It Out et Looking Up I See Only A Ceiling
oct. 24, 2024