2023 a été une année longue et chargée en grands jeux. J'aurais pu choisir de parler de Cities: Skylines II, ou de Baldur's Gate 3. Mais d'autres sur The Pixel Post s'en chargeront. Je voulais en revanche parler de Star Wars Jedi: Survivor, la suite de Fallen Order, qui représente probablement le renouveau des jeux Star Wars.
Objectivement, Jedi: Survivor n'est pas un GOTY. De bien meilleurs jeux sont sortis cette année et clairement ses problèmes d'optimisation à la sortie sont une tache sur un jeu qui aurait dû sortir dans un état bien plus solide, surtout quand on se souvient qu'il s'appuie sur l'Unreal Engine 4, la précédente version du moteur d'Epic, et sur ce qui a été fait pour Fallen Order, qui lui aussi souffrait de problème d'optimisations. Mais Respawn a réussi là où de nombreux développeurs ont échoué précédemment : proposer une aventure purement Star Wars sous forme de jeu vidéo. Je ne saurais vraiment mettre le doigt sur ce qui fonctionne si bien dans Jedi: Survivor, mais durant toute l'aventure (qui vous prendra une vingtaine d'heures) je n'ai pas un seul instant décroché. Nous n'avons pas été gâtés en contenu Star Wars ces dernières années : entre un Episode IX déplorable, des séries médiocres et un univers étendu plus préoccupé à mettre en place des choses pour les prochains films que de raconter des histoires, c'est difficile de se souvenir de pourquoi on aimait tant cette licence. Mais début 2023, nous avons peut-être vu la lumière au bout du tunnel pour la licence Star Wars. Entre une saison 1 de Andor qui osait enfin être politique et parler de quelque chose et ce Jedi: Survivor, Disney semble enfin avoir compris comment faire du Star Wars.
Le pouvoir de la Force
Dans Jedi: Survivor, nous retrouvons Cal Kestis 5 ans après les évènements de Fallen Order. Toujours accompagné de BD-1, le jeune Jedi s'est séparé de ses amis du précédent opus et parcourt la galaxie avec une bande de mercenaires pour effectuer des missions au nom de la rébellion. C'est durant l'une de ces missions que, bien évidemment, tout dérapera et que Cal se retrouvera sur la piste d'une mystérieuse planète cachée qui pourrait bien être un refuge pour tous les Jedis survivants et autres rebelles pourchassés par l'Empire. Jedi: Survivor reprend avec brio la formule de son prédécesseur : une poignée de grandes zones à explorer dans un gameplay clairement inspiré des jeux de FromSoftware. Et encore une fois, ça fonctionne parfaitement. Combattre avec Cal, c'est du pur plaisir sous forme vidéoludique qui vous injectera une bonne dose d'endorphine lorsque vous effectuerez cette parade parfaite suivie d'une utilisation judicieuse des pouvoirs de la Force. Respawn étant Respawn, les déplacements (et en particulier les wall jumps) sont bien sûr l'une des briques de gameplay principales du titre. Les niveaux sont extrêmement verticaux et labyrinthiques, sans vous perdre comme ça pouvait être le cas dans Fallen Order. En revanche, la carte reste à peine lisible, mais c'est moins gênant puisque les niveaux s'inspirent bien plus des jeux de FromSoftware avec des éléments visibles de quasiment partout pour vous donner des points de repères.
Narrativement parlant, Jedi: Survivor propose également quelque chose de plus solide. Sans être nulle, l'histoire de Fallen Order était quelque peu convenue et ne tenait que grâce à son casting solide. S'inspirant de L'Empire contre-attaque, ce second opus est plus sombre. Respawn a bien compris comment est censée fonctionner une trilogie Star Wars : un premier épisode optimiste introduisant notre héros et son équipage, suivi d'un second épisode qui verra le héros faire face à ses défis les plus difficiles et qui se terminera peut-être de manière ambiguë, ni victoire, ni défaite. Un second acte qui sera suivi d'un climax avec un troisième épisode confirmé du bout des lèvres par certaines personnes impliquées dans le développement (dont l'acteur de Cal Kestis, Cameron Monaghan). Dans Jedi: Survivor, nous retrouvons donc tout le monde : Cere Junda, Greez et compagnie. Mais, ils ont tous pris des chemins différents, ce qui donne au titre une ambiance de réunion de vieux amis qui ne sont plus vraiment en phase entre eux. Parmi ce casting, c'est surtout la Nightsister Merrin qui tire son épingle du jeu. Introduit à la toute fin de Fallen Order, le personnage n'avait que peu de temps d'écran et nous en voulions plus une fois le générique atteint. C'est chose faite, car Merrin est ici un personnage capital dans l'aventure de Cal. Tina Ivlev joue à la perfection cette sorcière parfois terrifiante, mais lui insuffle quelque chose de plus léger et c'est un plaisir de voir Cal et Merrin interagir.
Star Wars Jedi: Survivor est le jeu Star Wars qu'on attend depuis 2012. Bien que se déroulant encore dans une période explorée jusqu'à l'écœurement par Disney, nous sommes face à des évènements qui n'ont que peu de liens avec les Skywalker et le jeu se concentre sur ses personnages sans essayer de raccrocher les wagons avec quoi que ce soit de connu. La galaxie est certes lointaine, mais également grande, et ça fait du bien de voir autre chose que les quatre mêmes personnages. Mention spéciale par ailleurs au lien que fait le jeu avec la Haute République, la nouvelle ère que Disney développe dans l'Univers étendu depuis 5 ans. Hâte de voir ce que Respawn va faire pour la suite.
Mentions honorables
Comme l'année 2023 a été riche en jeux de qualité et qu'on ne peut pas parler de tout, voici quelques autres titres qui m'ont aussi marqué.
Mon GOTY qui fait peur : Dead Space est un remake de qualité. Comme System Shock (que je n'ai hélas pas eu le temps de faire), c'est un jeu qui arrive à donner la sensation de jouer à ses souvenirs de l'original.
Mon GOTY qui fait vroom : Forza Motorsport. J'adore les Forza Horizon, je pensais que l'angle plus simulation des Motorsport ne me plairait pas. Mais fort heureusement, Turn 10 et Microsoft ont offert des options d'accessibilité et de difficulté foisonnantes qui rendent le jeu accessible à tous.
Mon GOTY qui va hardiment là où personne n'est allé auparavant : Star Trek: Resurgence est un jeu narratif à la Telltale par des anciens du studio. Niveau gameplay, ça n'ajoute rien, par contre, c'est un jeu qui exploite à la perfection l'univers Star Trek et se permet même le luxe de se baser sur un obscur épisode de The Next Generation.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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