Il faut croire que Nintendo aime bien donner des nouvelles lors de mon jour de rédaction. Cette fois, ce n’est pas tant de leur fait que de celui de l’association UFC-Que Choisir, qui a décidé que l’entreprise nipponne ne prenait pas assez sérieusement en compte le problème du Joy-Con Drift. C’est donc via la justice que l’association compte remettre les pendules à l’heure.
Après le class action (un procès intenté par un groupe de personnes contre quelqu’un) américain lancé l’an dernier à cause du Joy-Con Drift, c’est au tour de notre pays d’entamer une procédure judiciaire contre Nintendo à ce propos. Si vous ne possédez pas de Switch ou bien êtes épargnés miraculeusement par le destin, voici le souci : le Joy-Con Drift est un dysfonctionnement qui arrive en général après un an d’utilisation de la manette de la Switch (même si parfois ça arrive plus tôt), où le contrôleur enregistre des mouvements fantômes sur le joystick. Concrètement, c’est ce qui fait que je me mange tous les murs gauches dans Mario Kart parce que ma manette me fait tourner sans que je la touche.
Ce problème étant dénoncé depuis la sortie de la console, et n’étant toujours pas réglé, il n’est pas étonnant qu’une association comme UFC-Que Choisir s’y soit intéressée. Déjà en novembre, l’association dénonçait Nintendo sur ce point, ce qui a probablement poussé l’entreprise à s’engager en janvier à réparer les Joy-Con défectueux gratuitement, même s’ils étaient hors garantie. Cependant, UFC a continué de recevoir des plaintes de consommateurs (5000 en 48h d’après le communiqué officiel), et, devant l’ampleur du problème, a donc décidé de faire expertiser des manettes. Le bilan de l’expertise est assez simple : les plus récentes manettes (datant d’il y a quelques mois) ont bien été modifiées par rapport aux plus anciennes, néanmoins cette modification n’est pas liée au Drift. Ensuite, la cause du problème a été identifiée par l’expertise : elle peut soit être liée à une usure prématurée des circuits imprimés, soit venir d’un défaut d’étanchéité.
Forcément, l’addition du fait que Nintendo est au courant pour le Drift depuis 3 ans, qu’ils n’ont réagi que mollement en ne proposant qu’une réparation gratuite des appareils défectueux, et que les manettes sont vendues à un prix très haut (70 balles la paire de Joy-Con), tout ça a poussé UFC-Que Choisir à considérer que le Drift est une tactique d’obsolescence programmée. Pour rappel, on parle d’obsolescence programmée lorsqu’un produit est conçu délibérément avec un défaut de fabrication afin qu’il se dégrade vite et pousse ainsi l’utilisateur à l’achat d’un nouvel appareil. Nintendo n’est pas étranger à la notion car la NES avait déjà fait l’objet d’accusations d’obsolescence au niveau de son lecteur de cartouche ainsi que pour la version japonaise de la console (la famicom), qui avait les manettes soudées à la console, ce qui signifiait que si la manette était cassée, il fallait racheter une console.
Vous l’aurez peut-être deviné, je suis très content de cette nouvelle. Malgré toute la sympathie que je porte aux jeux de Nintendo, je reste très critique vis-à-vis de leur politique commerciale, et je trouve toute l’histoire du Joy-Con Drift scandaleuse. Je ne sais pas à quelles sanctions pourrait être condamnée l’entreprise, cependant j’espère que ça impliquera la réparation des manettes même sans preuve d’achat, ou alors un dédommagement pour les consommateurs. D’ailleurs, si vous êtes victime de drift sur votre manette, voici une notice de ce qu’il faut faire pour pouvoir la faire réparer par le SAV de Nintendo.
Un Rieur
J'aime tous les jeux, surtout les jeux un peu nazes ou cassés. C'est pas parce que c'est nul que c'est pas bon, et puis j'aime aussi la bouffe, et le JDR
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