Bienvenue dans l’Expresso. C’est ici que vous retrouverez un petit condensé de l’actualité de la journée, rédigé par un rédacteur différent à chaque fois. Le rédacteur du jour choisit jusqu’à 5 news qui l’ont marqué et vous donne son avis sur chacune d’entre elles. Aujourd’hui : State of Mind est à l’honneur. Déjà parce que c’est un grand timide et que les infos le concernant se font plutôt rares, mais également parce que l’actualité de la vieille fût particulièrement déplorable.
State of Mind
Alors que Les Piliers de la Terre a offert un point final à son format épisodique il y a de cela une semaine (dernière production à date pour le studio), voilà que Daedalic s’empresse de remettre State of Mind sur le devant de la scène.
Annoncé au cours de l’E3 2016 (eh oui, déjà), State of Mind, et ce plus que n’importe quelle autre production du studio, avait instantanément de quoi intriguer sous toutes ses coutures. Jusqu’ici, Daedalic nous avait habitué à du Point’n’Click pur jus, décliné sur une belle brochette de productions 2D au style cartoon et à l’humour plus ou moins prononcé. Bien entendu, le style années 2000 a peu à peu laissé place à une direction artistique plus fine et à imitation peinture à l’huile. Même chose concernant l’expérience de jeu, qui s’est progressivement débarassée d’artifices propres au genre pour aboutir dans le même temps à des aventures accessibles et immersives. Une transition sur laquelle Silence (2016) et Les Piliers de la Terre (2017-2018) se posent comme dignes représentants… à l’exception donc de State of Mind, avec lequel Daedalic franchit une étape supplémentaire.
Jeu d’aventure futuriste, en 3D, dans un style visuel en « low-poly » et pour un angle de vue à proximité du personnage (des personnages, même) que l’on incarne. En bref, voilà tout ce qui était encore étranger au studio depuis sa dizaine d’années d’activité. Et il faut dire que les thèmes que semble brasser State of Mind, bien que peu originaux, contribuent au caractère « inédit » du jeu : Nous sommes donc propulsés dans un Berlin dystopique de l’an 2048, et plus largement au coeur d’une humanité meurtrie par des maladies graves provoquées par une pollution de l’air et de l’eau, la guerre, la criminalité croissante, la surexploitation terrestre et, pour couronner le tout, la surpopulation. Un quotidien devenu insoutenable duquel les citoyens les plus riches tenteront d’échapper à coup d’immersion au sein de programmes virtuels leur offrant un univers sur-mesure et donc forcément désirable. Si j’étais mauvaise langue, je dirais qu’il n’y a pas besoin d’attendre 2048 tant 2018 fait déjà l’affaire.
Par conséquent, la technologie a plus que jamais pris le contrôle du monde, faisant naître de nouvelles classes sociales bâties sur la capacité de s’offrir ou non ses services. La surveillance de masse s’est forcément offerte une place de choix, ce que certains groupuscules se risquent encore à dénoncer. Ça et quelques affaires de corruption. C’est dans cette belle ambiance que l’on incarne un journaliste, Richard Nolan, devenu amnésique à la suite d’un accident et à la recherche de sa femme et son fils, tous deux disparus pour on ne sait quelle raison (originalité, quand tu nous tiens).
Mais c’est peut-être plus dans la structure narrative du jeu que State of Mind tente de tirer son épingle du jeu. Richard Nolan, à la différence des citoyens ordinaires, pourra non pas se projeter dans un univers virtuel, mais fera apparaître un alter-ego bien ancré dans le réel, et ce contre sa volonté. Dans le prolongement de l’enquête qui nous attend donc (à jouer les détectives en explorant des lieux, résolvant des énigmes et en analysant les conversations menées avec d’autres personnages), Richard Nolan aura la possibilité de s’exprimer à tout moment avec son double…. telle une matérialisation de son propre subconscient. Voilà qui s’annonce être une aventure plus torturée qu’on ne pourrait le croire de prime abord.
State of Mind sortira dans le courant du mois d’août sur PC (Steam, GoG à 29,99€) et consoles (Switch, PS4 et One à 39,99€).
Yohan Belhadj
Sensible à l'image et aux divers procédés de narration. Je suis peut-être plus vidéo que jeu, mais je ne boude pas pour autant mon plaisir à tenir une manette dans les mains.
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