Bienvenue dans l’Expresso. C’est ici que vous retrouverez un petit condensé de l’actualité de la journée, rédigé par un rédacteur différent à chaque fois. Le rédacteur du jour choisit jusqu’à 5 news qui l’ont marqué et vous donne son avis sur chacune d’entre elles. Aujourd’hui sort Metal Gear Survive, l’occasion pour moi de revenir sur un autre jeu qui sort bientôt (et autrement plus intéressant) : Mulaka.
Mulaka, un jeu engagé
Voilà une production assez atypique. Mulaka est le second jeu vidéo mexicain (voilà qui fait plaisir à dire) de Lienzo, un studio à qui l’on doit Hunter’s Legacy sorti en 2016. Cette production indé, malheureusement synonyme d’anonymat (comme bien souvent), n’a donc pas vraiment connu un franc succès. Ce qui est assez regrettable, puisqu’il s’agissait d’un plateformer à l’ancienne qui nous proposait d’incarner un chat samouraï, le tout dans un enrobage somme toute assez drôle. D’ailleurs, son trailer d’annonce avait déjà le mérite d’être atypique et franchement appréciable dans le paysage vidéoludique autrement plus sérieux en temps normal.
Mais bref, je ne suis pas là pour vous parler de ce jeu mais de Mulaka, donc, qui est une production animée d’une toute autre ambition puisqu’il s’agit en quelque sorte d’un jeu patrimonial (avec tout l’engagement politique que cela sous entend). En effet, Mulaka adopte le thème des Tarahumara, un peuple mexicain vivant dans la région des « ravins du cuivre » (Barrancas Del Cobre) dans l’état de Chihuahua. État dans lequel officie justement le studio Lienzo. Dans Mulaka, le joueur aide un Sukurúame – chaman Tarahumara – à purifier ses terres du mal qui le ronge (double niveau de lecture, coucou), dans un monde ouvert 3D directement inspiré par la culture locale. Ce jeu d’action-aventure nous permettra donc d’explorer la Sierra Tarahumara, chaîne de montagnes et lieu de vie emblématique de ce peuple, intégralement modélisée à la main pour l’occasion (d’où les polygones).
Mais l’expédition ne sera pas de tout repos puisqu’elle sera ponctuée de puzzles environnementaux à résoudre, de combats avec des monstres issus de la mythologie Tarahumara et quelques autres surprises sur la route. Par ailleurs, le studio nous promet qu’en parallèle de nos activités nous en apprendrons davantage sur cette culture locale et ce pourquoi elle est si précieuse. Il faut dire que Lienzo semble avoir mené un vrai travail d’investigation pour le jeu, collaborant conjointement avec Enrique Servín (expert des Tarahumara) et un Rarámuri (membre de ce peuple recruté ici en qualité de narrateur). L’engagement du studio Lienzo est d’autant plus total que Mulaka est intégralement financé par l’ICHICULT, l’Institut de la Culture de l’état de Chihuahua.
Plus qu’un jeu, Mulaka est une tentative de sensibilisation à grande échelle d’une culture locale oubliée, appauvrie et donc en voie de disparition. La Sierra Tarahumara a beau être considérée comme un patrimoine à conserver, toujours est-il que l’état ne parvient pas à lui venir pleinement en aide. Et c’est la raison pour laquelle Lienzo consacrera 10% des gains obtenus sur la vente de chaque exemplaire (dématérialisé) aux ONG engagées dans la conservation de ces lieux. Donc pour résumer, Mulaka sortira à 20€ le 1er mars prochain sur PC, PS4, One… et même sur Switch ! Si vous aviez prévu de l’acheter, ça ne me paraît pas galvaudé que de dire qu’ici, le jeu en vaut clairement la chandelle.
Pour aller plus loin :
Yohan Belhadj
Sensible à l'image et aux divers procédés de narration. Je suis peut-être plus vidéo que jeu, mais je ne boude pas pour autant mon plaisir à tenir une manette dans les mains.
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