Les bonnes nouvelles de la semaine : Lightspeed LA, TYPE-MOON et Timbre Games

Quelle belle rentrée ! Pour celles et ceux qui aiment le capitalisme et le déni de démocratie. Sinon, pas ouf, il faut bien le dire. Côté jv ce n'est pas beaucoup plus engageant, puisque la rentrée vidéoludique était salement entachée par de nouvelles vagues de licenciements et fermetures de studios. Ça vous avait manqué ? Moi pas tellement, d'autant que tout ceci a lieu en cette semaine de reprise des bonnes nouvelles, et que toutes celles que je viens de citer n'en sont franchement pas. Contrairement au menu du jour : le studio Lightspeed LA signe un accord de protection contre l'IA générative, TYPE-MOON mène discrètement une œuvre caritative pour nourrir les enfants pauvres et le studio Timbre Games rouvre en tant qu'indépendant.

Lightspeed LA signe un accord avec le SAG-AFTRA

Peu de temps avant de partir en vacances, nous parlions du syndicat SAG-AFTRA, qui représente les acteurices, figurant·e·s et professionnel·le·s des médias, de son rôle dans l'industrie du jeu vidéo, et d'un vote en septembre 2023 autorisant les comédien·ne·s de doublage du jeu vidéo à se mettre en grève. Et cette grève, elle démarrait le 26 juillet dernier, après 18 mois de négociations infructueuses avec les principaux studios et éditeurs AAA. Le principal enjeu de cette contestation est évidemment le sujet de l'IA générative, qui, comme dans la plupart des milieux artistiques, est une menace directe pour les créateurices. Une grève massivement suivie, dirigée contre les plus gros studios (pensez Activision, Disney, Take-Two, EA, Warner, etc.), et dont les premiers effets commencent à apparaître.

La direction du studio Lightspeed LA, derrière l'open world Last Sentinel, a ainsi signé l'Interim Interactive Media Agreement avec le SAG-AFTRA le 4 septembre. Par cet accord (qui concerne autant Last Sentinel que les futurs projets de Lightspeed LA), le studio s'engage à respecter certaines règles concernant les comédien·ne·s de doublage, notamment des restrictions autour de l'IA générative, mais également des salaires minimums, conditions et temps de travail. En échange, le studio peut travailler avec des acteurices syndiqué·e·s, et ce même durant la grève. À noter que chez nous aussi, c'est la grève et bataille syndicale, puisqu'une partie des travailleurs·ses de Spiders (Greedfall, Steelrising), accompagnés par le STJV et rejoints par l'équipe de Kylotonn (Test Drive Unlimited Solar Crown), ont dénoncé leurs conditions de travail et le manque de transparence de leur direction. Une opération qui a porté ses fruits, puisque les équipes de Spiders ont finalement obtenu une hausse de salaires et une meilleure politique de télétravail.

TYPE-MOON mène une association caritative

TYPE-MOON (officiellement Notes Co., LTD), le studio derrière la série Fate, a monté en avril 2023 la Notes' Healthy Children Foundation (traduction non officielle depuis le japonais), une association caritative venant en aide aux children's cafeteria (des établissements qui servent des repas gratuitement ou pour une somme modique aux enfants pauvres) de la préfecture de Chiba. Alors oui, avril 2023 ça remonte, mais il se trouve que TYPE-MOON avait été relativement discret sur la question, et que les fans du studio ne s'en sont rendu compte que maintenant.

L'association (à laquelle appartient également le CEO d'Aniplex) soutient ainsi ces cafétérias en subventionnant leurs frais de fonctionnement, mais également en leur fournissant des mangas et jeux vidéo, afin que ces lieux soient aussi des espaces de sociabilisation et d'éducation.

Timbre Games rouvre en tant que studio indépendant

En juin dernier, la holding britannique Sumo Group (derrière notamment le studio The Chinese Room, ou le label Secret Mode qui publie entre autres des titres comme A Little to the Left, Deathsprint 66 ou Eternal Threads) suivait la même tendance merdique que le reste de l'industrie en réduisant sa masse salariale de 15%, sous prétexte de redondance. Ce sont les termes polis pour dire qu'on vire plein de monde pour gagner plus de pognon, et ce sont donc près de 250 personnes qui ont perdu leur emploi, dont la centaine d'employé·e·s du studio canadien Timbre Games, pourtant à l'ouvrage depuis trois ans sur un jeu qu'iels n'ont pu ni finir, ni même dévoiler.

Mais l'aventure n'est finalement pas terminée pour Timbre Games, qui, trois mois après cette fermeture dramatique, a pu rouvrir ses portes, cette fois-ci en tant qu'indépendant. Joe Nickolls, CEO du studio, explique que Sumo Digital (filiale de Sumo Group) leur a cédé la marque Timbre Games et les a assistés dans leur transition vers l'indépendance. Pas de précisions cependant sur les ancien·ne·s salarié·e·s du studio, ni sur les projets abandonnés au moment de la fermeture, que l'on espère récupérés par cette nouvelle structure.