C’est un nouveau lundi miteux qui se dessine, et pour ne pas céder à la morosité du début de semaine, l’indé matin met en lumière un jeu indépendant, tout juste ou bientôt sorti, qui nous a tapé dans l’œil. De quoi repartir du bon pied, avec curiosité en bandoulière et foi en l’humanité. Aujourd’hui, avec un grand verre d’eau, Pill Baby.
Suivant une poignée de titres mobiles et Flash, les deux frères derrière Kayabros avaient tenté l’aventure du jeu de survie minimaliste avec l’intriguant Soul Searching. Cinq ans plus tard, le studio turc publie Pill Baby, hack’n’slash lui aussi à tendance introspective, mais cette fois tête la première dans une bizarrerie a priori pas que métaphorique.
Tout juste établie dans un nouveau pays, Anna doit trouver un travail. Sans parler la langue locale, l’affaire est corsée. Un passage piéton plus tard, elle se retrouve embauchée comme bastonneuse de monstres dégueux, obligée de carburer à des pilules douteuses avant de commencer ses missions. Et comme il y a tout de même une vie en-dehors du travail, il va également s’agir de sociabiliser. Au moins un peu, allez.
Si certains titres dévoilent l’essentiel de leurs arguments dès le trailer, quelque chose nous dit que Pill Baby en cache au contraire pas mal sous le tapis. Certes, il faudra accrocher au style dessiné brut pour se lancer, mais le jeu semble justement en faire un usage intéressant, jouant sur l’étrangeté inhérente à son trait pour propager l’incertitude et le dégoût, de combats contre des parasites informes en scènes moroses de la vie quotidienne. Sur ce point, les passages cinématiques évoquent la liberté de mise en scène malgré un manque de moyen du surprenant Rainswept, et on espère que la narration s’avérera aussi prenante que ce modèle. Le pendant bagarreur ne semble pour autant pas en reste, et parait compenser des animations malingres par une bonne dose de dynamisme. L’habillage musical devrait quoi qu’il en soit donner du corps à cette virée en corps étranger, avec pas moins de cinq groupes au générique – l’ensemble des pistes rassemblées pour le jeu est d’ailleurs à retrouver dès à présent ici, si c’est pas du bol.
Pill Baby est disponible depuis le 25 mars sur itch.io et Steam. Une sortie est également prévue prochainement sur Switch.
Bonus. Et comme c’est dur de faire un choix excluant, on vous signale également les sorties de The Upturned (23/03, PC), jeu d’horreur en 3D dégueu, vous commencez à connaitre, mais ce coup-ci versé dans l’humour, tout au long de l’exploration d’un hôtel, GrubDash Driver: Food Delivery Driver Simulator (23/03, PC), réappropriation de l’esthétique d’EarthBound façon satire à l’air bordélique, Cursed Quest (23/03, PC), de la plateforme physiquée sur des terres peu accueillantes (et français, s’il vous plaît), Super Rolling Heroes (23/03, PC), dans lequel il faut détruire des trucs le long d’une pente avec des personnages tout ronds, ou de Tentacular (24/03, PC), jeu VR de Devolver où une pieuvre fait ce qu’elle peut de ses tentacules pour s’intégrer à une petite île.
Sont également sortis Chromosome Evil (24/03, PC), RTS d’horreur vu du dessus avec là aussi des tentacules mais en moins sympa, Planet Crafter (24/03, PC), de la terraformation de planète au pistolaser ou quelque chose du genre, Imp of the Sun (24/03, PC), plateformer 2D inspiré de la culture péruvienne qui nous a fait le plaisir d’une sortie surprise (on n’aime pas trop ça), ou encore Devastator (25/03, partout), twin-stick shooter en arène et en néons avec ce qu’il faut d’effets lumineux.
Seastrom
C'est la Loire qui coule dans les veines de Seastrom, mélangée aux subtilités de la vaporwave. Possibilité de l'amadouer en lui parlant indés et D&D (Dreyer et Digimon).
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