Bienvenue dans l’Expresso. C’est ici que vous retrouverez un petit condensé de l’actualité de la journée, rédigé par un rédacteur différent à chaque fois. Le rédacteur du jour choisit jusqu’à 5 news qui l’ont marqué et vous donne son avis sur chacune d’entre elles. Aujourd’hui : Far Cry 5 dévoile un Story Trailer et présente son Season Pass, et très franchement c’est bien assez comme ça.
Far Cry 5 n’en a strictement plus rien à faire
Ca y est c’est décidé, avec Far Cry 5, Ubisoft va soit tenter de renouer avec la fraîcheur qui caractérisait Far Cry 3 lors de sa sortie en 2012 ; soit mettre au placard toute forme de cohérence scénaristique et de game design, au profit du fun, de la bêtise partout, tout le temps et jusqu’au bout des doigts. Et ce qui est drôle dans cette histoire, c’est que provoquer à nouveau cet effet de surprise d’antan est impossible… puisque ce ne sera plus vraiment une surprise. L’absurdité reste donc définitivement la meilleure option.
Pourtant, tout n’allait pas si mal depuis que la campagne promo du jeu faisait ses premiers pas, celle-ci particulièrement couillue pour le contexte de jeu qu’elle tentait de dépeindre : l’extrême droite américaine comme antagoniste principal, une région du Montana biaisée par une mauvaise lecture de la religion en guise de monde ouvert, et enfin des activités de jeu qui raisonnaient comme la liberté d’expression absolue que prône ce mouvement réactionnaire. Un discours vous dites ? Naaaaaaaann, en tout cas plus maintenant.
Une fois n’est pas coutume avec Ubisoft (si, en fait), les bonnes idées ne servent qu’à enrober les moins bonnes idées. Vous savez, celles qui consistent à dézinguer tout ce qui bouge, à améliorer tout plein de choses dont vous vous moquez en temps normal et avec un besoin maladif d’explorer des zones dont vous vous moquez aussi éperdument, en parallèle de remplir des objectifs de jeu totalement abscons. Voilà ce qui vous attend avec Far Cry 5, ce que le trailer du jour s’évertue à la fois à camoufler et à exposer au grand jour.
Ce décalage, presque sidérant, entre la pertinence du contexte et l’impertinence de nos activités relève à la fois d’un aveu de faiblesse et en même temps d’un vrai parti pris quant à cette image qui colle à la peau de la licence : « c’est n’importe quoi ? Normal, c’est Far Cry ». Résultat, le tout relèverait presque d’une certaine grâce, tel un heureux malentendu qui viendrait sauver la mise d’une direction artistique en roue libre totale.
Et comme si ce n’était pas suffisant, Ubisoft a tenu à en remettre une couche avant l’heure avec un Season Pass des plus improbables. D’ailleurs, le descriptif de son contenu a au moins le mérite d’aller à l’essentiel : « Vous affronterez des hordes de zombies, vous vous échapperez de derrière les lignes d’ennemis Viêt-Cong , et vous sauverez la Terre d’une invasion arachnide martienne. » Voilà, tiens, prends ça. Le rapport avec Far Cry 5 ? Aucun, tais-toi, ça va être fun. C’est pas formidable ? D’une certaine façon, je pense que oui, surtout si Far Cry 3 : Blood Dragon fait à juste titre partie de vos péchés mignons.
En bref, Far Cry 5 on l’attend et en même temps on ne l’attend pas, on l’achètera à sa sortie ou non mais on finira par y jouer quand même, et enfin on prendra tout autant de plaisir à l’aimer qu’à le détester. Et ça c’est beau.
Yohan Belhadj
Sensible à l'image et aux divers procédés de narration. Je suis peut-être plus vidéo que jeu, mais je ne boude pas pour autant mon plaisir à tenir une manette dans les mains.
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