Un nouvel épisode dans la longue procédure menée par Microsoft pour faire l'acquisition d'Activision-Blizzard. Cette fois, la décision vient de l'Union européenne et celle-ci se prononce, avec une semaine d'avance, en faveur du géant de l'informatique. Évidemment, pas sans condition.
À peine trois semaines après un veto britannique par la CMA (l'autorité de la concurrence au Royaume-Uni) qui menaçait de faire échouer l'opération, la Commission européenne a choisi de valider la proposition de rachat d'Activision Blizzard par Microsoft. Là où les Britanniques voyaient un insoluble problème de concurrence, notamment vis-à-vis du marché du cloud gaming, les responsables de l'Union européenne ont estimé avoir eu les garanties nécessaires. L'engagement fait aux consommateurs européens des pays membres de l'Espace économique européen (les 27 pays membres de l'Union européenne et l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein) de ne pas avoir à payer de frais supplémentaires pour accéder aux jeux Activision Blizzard via d'autres services cloud que celui de Microsoft, le tout pendant 10 ans, fait partie des propositions qui ont su convaincre les décideurs européens de la bonne foi de Microsoft.
Cette focalisation sur le cloud gaming n'est pas anodine. S'il représente pour le moment une part plutôt faible du marché vidéoludique, c'est un segment en pleine croissance. Il suffit de voir l'importance pour des studios d'apparaître sur le Xbox Game Pass ou le PlayStation Plus, encore plus le jour même de la sortie. Et les récents changements marketing des différentes formules d'abonnement vont aussi dans ce sens. Or, Microsoft occupe à l'heure actuelle une position dominante sur le secteur (60% à 70% des parts de marché au Royaume-Uni, ce qui explique les craintes de la CMA). La Commission européenne a décidé de mener une enquête approfondie concernant le marché européen et est arrivée à la conclusion que cette domination du secteur n'était pas de nature à créer des problèmes de concurrence, ce que l'on retrouve dans les conclusions du communiqué de presse :
Compte tenu des réactions du marché, la Commission a conclu que l'acquisition envisagée, telle que modifiée par les engagements, ne poserait plus de problèmes de concurrence et apporterait en fin de compte des avantages considérables pour la concurrence et les consommateurs. La décision de la Commission est subordonnée au respect intégral des engagements contractés.
Mais cette validation n'est absolument pas la fin du parcours pour les équipes juridiques de Microsoft et d'Activision Blizzard. D'une part, parce qu'il reste à convaincre la Chine, même si cela devrait aussi être validé, et d'autre part, parce qu'il va falloir déposer des demandes d'appel auprès des autorités étasuniennes et britanniques. Or si cela échoue, Microsoft a de grandes chances de devoir dire adieu à ses rêves de méga-fusion. À savoir que, en cas de blocage uniquement au Royaume-Uni, Microsoft aurait alors une dernière possibilité, même si totalement improbable : quitter le marché britannique.
Veltar
Joueur de jeux vidéo qui aime la politique. Du coup j'écris surtout des trucs qui parlent des deux. Stratégie, Outer Wilds, Metal Gear Solid et indés en pixel art.
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