Activision Blizzard à nouveau épinglé pour des pratiques antisyndicales

Il y a deux semaines, je vous parlais de la création d’un nouveau syndicat dans le secteur du jeu vidéo et je rappelais à cette occasion que ce type d’initiatives n’était pas toujours bien accueilli par les grands studios, notamment Activision Blizzard. Cette semaine, ces derniers ont décidé d’illustrer le propos en se faisant épingler par le National Labour Relations Board (NLRB) pour des pratiques qui s’apparentent à de la répression antisyndicale.

Depuis janvier de cette année, les employé·e·s du service QA de Raven Software se battent pour se constituer en syndicat et obtenir de meilleures conditions de travail. Nous vous en avons déjà parlé un certain nombre de fois (ici, ici et ici par exemple) et le processus n’a pas été simple, mais en mai le syndicat a finalement officiellement vu le jour sous le nom de Game Workers Alliance (GWA). Après une enquête du NLRB, « l’agence indépendante du gouvernement fédéral américain chargée de conduire les élections syndicales et d'enquêter sur les pratiques illégales dans le monde du travail » (Wikipedia), on découvre aujourd'hui que le groupe s'est livré à des pratiques qui s’apparentent à de la répression antisyndicale.

En effet, pendant que les employé·e·s s’escrimaient à se constituer en syndicat, Activision Blizzard a décidé de convertir les contrats de près de 1100 contractants en QA en contrats salariés à temps plein et d’augmenter le salaire minimum à 20 $ de l’heure pour tous les testeur·euse·s qualité, sauf celles et ceux de chez Raven Software, qui sont pourtant parmi les moins bien payé·e·s au sein du groupe. Activision Blizzard a tenté de se cacher derrière une loi dans le cadre du National Labor Relations Act (NLRA) qui interdirait de changer les salaires d’employé·e·s engagé·e·s dans le processus de formation d'un syndicat, prétextant que c'était la coutume et qu'après négociations d'autres politiques salariales seraient de toute façon mises en place. Suite à une plainte de la GWA, le NLRB a enquêté et conclu que ce procédé était illégal. Il s’agit d’une victoire relativement symbolique, mais qui offre un peu de munitions et de légitimité au tout nouveau syndicat dans ses négociations avec Activision Blizzard.