Mercredi 13 Février, je n’ai toujours aucun cadeau pour ma chère et tendre pour la Saint-Valentin. Des fleurs ? Non, notre appartement est une zone dangereuse pour tout ce qui est végétal. Des chocolats ? Je vais manger plus de la moitié de la boîte. Si seulement il y avait un jeu sympa à faire en coop… C’est à cet instant que Pode est arrivé. Un jeu à faire en amoureux pour renforcer la communication de couple. Et autant vous dire que vous n’aurez pas trop le choix parce que c’est pas le jeu qui va communiquer avec vous.
Sorti le 21 juin dernier sur Switch, le jeu de Henchman & Goon est passé complètement sous mon radar. Pourtant il a tout du type de jeu qui fait battre mon petit cœur : il est à priori mignon tout plein, il mélange puzzle et plate-forme et en plus, il peut se faire à deux sur la même console (chose devenue si rare à mon grand désarroi). Aussi, quand le studio a décidé de sortir un portage… mais sur PS4 (ça fait très bizarre je n’ai pas l’habitude dans ce sens-là) pour le 19 février, l’occasion était parfaite pour mettre les (quatre) mains dessus.
Pixar présente
Pode raconte l’histoire d’une petite étoile, nommée Glo, tombée des cieux sur une planète essentiellement rocailleuse et qui cherche à rentrer à la maison (décidément les jeux que je teste…). Elle est accompagnée dans sa quête par Bulder, un rocher tout aussi mignon qui semble bien connaître les lieux et lui indique la montagne la plus proche, parce que quitte à partir dans l’espace, autant le faire d’un point élevé.
L’objectif devient alors très simple : grimper tout en haut de la montagne en passant par différentes salles dont il faudra résoudre les énigmes pour atteindre le passage suivant. Le tout, bien sûr, dans la joie, la bonne humeur et en faisant régulièrement des petits « ohhhh » comme si un petit chaton/chiot apparaissait régulièrement à l’écran. Vous stressez rapidement en jouant à un jeu vidéo ? Aucun souci ici, il n’y a aucun timing à respecter et vous ne pouvez pas mourir, votre personnage ressortant magiquement du néant si jamais vous tombez (me laissant penser que la base de la montagne est faite de trampolines).
Pour pouvoir atteindre le sommet de cette montagne, vestige d’une civilisation disparue, vous allez devoir traverser 8 zones, elles-mêmes coupées en plusieurs salles/énigmes. Une épopée d’environ 5 heures qui sera facilitée par les différents pouvoirs dont disposent nos deux héros, qui sont renommés chez moi Lumi pour l’étoile et Dwayne the Rock Johnson pour le rocher (parce que seul le site des développeurs mentionne Glo et Bulder, le jeu ne le faisant à aucun moment).
Si Dwayne peut actionner des mécanismes grâce à son poids, faire pousser des cristaux grâce à son aura, avaler des blocs et même Lumi avant de la recracher au loin pour lui permettre d’atteindre des zones inaccessibles autrement, cette dernière, de son côté, peut faire repousser toute la végétation environnante grâce à sa lumière et va même apprendre à se téléporter plus tard dans l’aventure. Ah et j’oubliais le plus important : les deux personnages peuvent se tenir la main pour avancer ensemble. Cela en fait des possibilités, mais encore faudrait-il apprendre à s’en servir correctement…
Mais où est-ce que j’ai foutu la notice ?
L’une des très belles idées du jeu est sûrement aussi son principal défaut : il ne parle pas au joueur. Vous ne trouverez aucune ligne de dialogue tout au long de l’aventure, aucun narrateur viendra vous expliquer les aventures des deux héros. Le seul texte affiché sera le bouton de votre manette dans le didacticiel pour comprendre comment sauter ou actionner un de vos pouvoirs. A vous après d’aller partout, de faire pousser tout ce que vous pouvez et d’arriver au niveau suivant. Si certaines salles sont plutôt logiques, d’autres (notamment celles à la fin des différentes zones) amènent quelques maux de tête.
Alors oui il y a parfois des dessins affichés sur les murs pour vous faire comprendre ce qu’il faut faire (notamment quand le jeu introduit une nouvelle mécanique) mais ils manquent parfois vraiment de clarté. Et une énigme peut vous bloquer pendant 10 minutes, aucune autre aide ne vous sera apportée.
Parlons un peu de la coopération : bien que très sympa, elle est malheureusement mal dosée. Durant le jeu j’ai joué essentiellement Dwayne pendant que ma joueuse n°2 incarnait Lumi (le jeu vous permet de switcher…enfin de PS4er d’un simple bouton et sans demander l’avis de l’autre joueur) et autant vous dire que sur certaines salles, je me suis bien ennuyé à attendre que la solution vienne de la petite étoile (l’inverse étant vrai, bien que moins fréquent).
Vous allez me dire qu’il suffit de jouer seul au jeu. Permettez moi d’abord de vous dire que je suis certain que vous trouverez quelqu’un, quelque part, un jour. Ensuite j’ai essayé la version solo (on est professionnel ou on ne l’est pas), et autant vous dire que c’est tout de suite beaucoup moins fun à jouer. Et c’est d’ailleurs en solo qu’on comprend l’intérêt de pouvoir tenir la main de l’autre personnage : en effet, cela permet d’éviter de faire deux fois le même chemin en passant d’un personnage à l’autre puisque sinon le personnage que vous ne contrôlez pas restera immobile, bien sagement. En y repensant je crois que je préfère encore le simple côté accessoire de la chose dans le mode coop.
Dernier point à aborder niveau gameplay : les sauts. Ils sont trop exigeants pour un jeu qui est avant tout un jeu d’énigmes. Certains sauts se jouent à trop peu de choses et il est rageant de devoir recommencer toute une série de manipulations parce que l’on a mal évalué la distance d’un saut. Une évaluation rendue encore plus difficile par une caméra souvent trop loin de l’action. Beaucoup de difficultés donc pour un jeu qui se veut pourtant reposant.
On n’est pas bien ? Paisibles…
D’accord vous avez déjà compris que le jeu est mignon, mais il est surtout beau, très beau même. Et mieux encore, c’est le joueur qui rend les environnements qu’il parcourt splendides. Chaque salle, à votre arrivée, n’est qu’un amas de pierres froides et ternes et c’est par l’intermédiaire des pouvoirs de Lumi et de Dwayne que vous allez pouvoir rendre des couleurs et de la vie à ces dernières. Fleurs d’un côté, cristaux multicolores de l’autre et parfois même l’alliance des deux. C’est d’ailleurs l’un des objectifs principaux du jeu puisque pour monter en haut de la montagne, il vous faudra faire pousser un arbre situé dans le hub central vous donnant accès aux différentes zones qui vous aideront, une fois finies, à le faire pousser encore plus.
Pour accompagner ces beaux tableaux inspirés par la culture nordique, Henchman & Goon a eu la chance de bénéficier de l’expertise musicale d’Austin Wintory. Celui qui a été plus qu’acclamé pour son travail sur Journey, et qui a récemment collaboré sur Abzu ou encore Absolver, livre encore une fois un très beau travail, tout en délicatesse et élégance. De quoi calmer vos nerfs lors d’énigmes plus difficiles qu’elles ne devraient l’être. Après tout, qui voudrait rester énervé contre Lumi et Dwayne ?
Pode a été testé sur PS4 (et en très bonne compagnie) via une clé fournie par l’éditeur
Pode est un jeu qui a voulu trop bien faire. S’il réussit à calmer le joueur avec son ambiance reposante et en évitant de le noyer sous des tonnes d’informations, il ne l’aide pas assez à comprendre comment il fonctionne et ce qu’il attend de lui. C’est bien dommage quand on voit la facilité avec laquelle on s’attache à nos deux héros muets et le plaisir que l’on a à faire apparaitre la vie partout où l’on passe.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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