Le saviez-vous ? Il existe un compte Twitter recensant les cascades du jeu vidéo et surtout ce que l’on peut trouver derrière. Trésors, niveaux cachés, raccourcis : tout est possible et c’est toujours un plaisir pour un joueur de trouver quelque chose derrière un de ces fameux rideaux aquatiques. Le rapport avec Kena : Bridge of Spirits ? Bah attendez deux secondes je vais y venir !
Kena : Bridge of Spirits (qu’on va appeler Kena c’est plus simple) est le premier jeu du studio Ember Lab, qui était à l’origine un studio spécialisé dans l’animation. Un premier jeu très attendu, la faute à des trailers magnifiques (ça aide d’être spécialisé dans l’animation) et la présentation de mignonnes bestioles accompagnant l’héroïne du jeu, parce que nous sommes toutes et tous faibles face aux mignonnes bestioles.
Beau comme un K(en)amion
Cela faisait quelques minutes que j’avais pris le contrôle de Kena, jeune guide des esprits qui aide ces derniers à atteindre leur prochaine vie, surtout quand ils se sont perdus en route. Après avoir commencé au milieu d’une grotte éclairée à l’aide de cristaux et avoir rencontré un de ces esprits masqués qui ne semblait pas vouloir de moi ici, j’étais enfin sorti à l’air libre au milieu de ce qui ressemblait à une (très belle) forêt.
Ce fut l’occasion d’y rencontrer deux esprits enfants bien plus amicaux, ainsi que mon premier Rot (à prononcer « Rote »), une boule de poils adorable (que l’on peut pet bien évidemment) et surtout que l’on peut collectionner puisqu’il en existe une centaine, tous plus ou moins cachés dans l’ensemble du jeu. Et ça tombe bien, puisque pour continuer mon tutoriel, le jeu m’a invité à en trouver 5. Si les 4 premiers étaient plus ou moins sur ma route, le cinquième était un peu plus dissimulé, après quelques sauts et doubles sauts, juste derrière une cascade. Et c’est à ce moment que mon obsession a commencé.
Voyez-vous, Kena est beau. Attention, pas juste beau, il est très très beau. C’est un jeu coloré, vivant (malgré le fait qu’on n’y trouve littéralement pas une âme qui vive) avec un grand village à sauver d’une sorte de corruption végétale, des forêts d’arbres dont on ne voit pas la cime, des champs à reverdir, des montagnes au milieu desquelles coulent des rivières… et des cascades. Beaucoup de cascades. Des petits cascades, des moyennes cascades et des très grandes cascades derrières lesquelles… il n’y a rien ?
Je sais ce que vous allez dire : mais enfin, le jeu ne s’appelle pas Cascades : Bridge of Spirits, c’est quoi cette fixation ? Ce à quoi je vais vous répondre : zut, laissez-moi tenter de traverser toutes ces cascades pour y trouver un objet caché ! Bon, il se trouve que pour pouvoir inspecter toutes ces chutes d’eau, il fallait que j’avance aussi dans l’histoire. Donc autant en parler aussi, mais ce n’est pas le plus important et vous le savez !
Après donc être arrivée dans le Village, hub central du jeu (qui manque cruellement de cascades), Kena comprend rapidement que son objectif d’atteindre la montagne sacrée va l’obliger à faire 2/3 détours pour libérer certains esprits en arpentant les autres zones du jeu. Des zones, vous vous en doutez déjà, bien plus prolifiques en magnifiques cascades à fouiller.
Kena la survivante
Manque de pot pour moi, Kena n’est pas qu’un jeu d’exploration (de chutes d’eau). Il faut aussi combattre. Heureusement, pour affronter ses ennemis, Kena a ce qu’il faut. Déjà, elle dispose de son bâton avec les classiques coups faibles et forts. Une arme qui va rapidement s’adapter pour devenir aussi un arc (très très pratique avec son petit effet ralenti toujours aussi agréable à la centième flèche tirée en plein saut). Et puis elle bénéficie aussi de l’aide des Rots, qui, en remplissant une jauge de courage, permettent non seulement d’occuper les ennemis pour mieux viser leur point faible, mais peuvent aussi venir augmenter la force de nos attaques. D’où l’intérêt de bien chercher partout, notamment derrière… je ne sais pas moi… de l’eau qui tombe en grande quantité, pour en trouver le plus possible.
Et comme Ember Lab a bien compris le potentiel de mignonnitude des Rots, le jeu vous invite aussi à fouiller partout pour trouver les différents chapeaux à poser sur les têtes de ces derniers, mais aussi les morceaux de cristaux qui permettent d’acheter en boutique ces mêmes chapeaux. Je suis d’ailleurs toujours surpris, après avoir fini l’aventure, que cette monnaie du jeu ne serve qu’à ça.
Vous aurez aussi bien évidemment compris que les combats permettent de libérer les différentes zones du jeu de la corruption, redonnant sa place à une nature verdoyante et permettant ainsi de mieux apprécier la vue des cascades à explorer… même si elles ne cachent toujours aucun trésor bon sang c’est pas possible vous n’avez pas pu mettre un secret que dans le tutoriel du jeu !
À noter cependant que si Kena est beau, fluide (comme l’eau qui ruisselle de ses falaises cachant possiblement un secret…) et mignon comme tout, la difficulté de ses boss est plutôt à l’image de la corruption qui hante la nature dans le jeu : elle détonne vraiment du reste du décor et on se demande ce qu’elle peut bien faire là, y compris en difficulté moyenne. Mais rassurez-vous, rien ne pouvait m’empêcher d’accomplir ma longue quête pour trouver quelque chose derrière une casca sauver la région de la corruption.
Des esprits mais sans âme ?
Au-delà de ses combats, Kena reste un jeu d’exploration parsemé de quelques énigmes assez simples (à résoudre notamment à l’aide des Rots, décidément ils sont plutôt bien utilisés). Mais attention quand même, de l’exploration en ligne droite. Oh, il y a bien quelques embranchements pour trouver des collectibles ou quelques-uns des très beaux points de méditation permettant d’augmenter votre santé max (oui, Kena sait qu’il est un très joli jeu, alors il en profite pour offrir de beaux panoramas tout en le justifiant habilement), mais vous ne serez jamais vraiment perdu dans une aventure où tout est (un peu trop) bien tracé. Même les cascades sont facilement accessibles, pour mieux vous briser le cœur ensuite.
Bon, je dois avouer avoir été touché à certains moments du jeu par l’histoire de ces esprits, ce qui m’a permis de penser à autre chose que ma déception face aux chutes d’eau désespérément vides de secrets. Les esprits que Kena va être amenée à libérer ne sont pas devenus de simples esprits perdus par hasard. La découverte de leur passé, que ce soit par leurs souvenirs disséminés à certains endroits ou leur libération par Kena, apporte toujours son lot de mélancolie et de larmes, et, à l’image du reste du jeu, est toujours bien accompagnée par une bande originale de haute volée.
À l’opposé de cette affection pour les esprits principaux du jeu se trouve Kena. Que j’aurais aimé m’attacher à elle ! Mais c’est difficile à partir du moment où l’on se retrouve avec une coquille vide. On ne sait jamais vraiment pourquoi elle se retrouve sur les terres désolées du jeu, quel est son réel but en plus d’être forcée par son statut de guide des esprits à libérer la région. Les quelques tout petits biscuits laissés à certains moments ne suffisent pas à s’attacher plus que ça au personnage. D’autant plus dommage quand c’est un personnage avec qui l’on passe une bonne grosse dizaine d’heures (et plus si l’on décide de trouver tous les Rots et chapeaux du jeu… et si l’on décide de perdre un temps fou à chercher derrière toutes les chutes d’eau).
Alors je ne doute pas un instant qu’avec le succès du jeu depuis sa sortie, un deuxième épisode va arriver et qu’il sera l’occasion de creuser plus profondément le passé de son personnage principal, mais pour ce qui est de ce premier opus, il manque clairement quelque chose… un peu comme derrière ces trop nombreuses cascades…
Kena : Bridge of Spirits a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur. Il est aussi disponible sur PlayStation 4 et PlayStation 5.
Kena : Bridge of Spirits est un premier jeu très réussi. Visuellement irréprochable, il se dote en plus d’un gameplay classique mais qui fonctionne parfaitement et a une histoire juste assez longue pour ne pas trop tirer sur la corde. On ne pourra au final lui reprocher que la difficulté de ses boss, son côté un peu trop dirigiste et son personnage principal pas assez exploité. Que des choses améliorables dans un second opus que je ferai avec plaisir. Ah et pour ce qui est de ma recherche derrière les cascades du jeu… J’ai bien vu vos regards moqueurs, alors je garde le résultat pour moi. Vous n’avez qu’à lancer le jeu et chercher !
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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