Ace Combat revient 12 ans après le dernier épisode numéroté avec Ace Combat 7 : Skies Unknown. Fini les expérimentations Call of Dutesque d’Assault Horizon, c’est un retour aux fondamentaux de la licence.
Ace Combat aurait pu être le sujet de mon article nostalgie tant cette licence a marqué mon enfance. Mon beau-père est fan de simulation aérienne, mais surtout d’avions, et avait donc acheté une PS1 et 2 juste pour jouer à ces jeux. Gamin, j’ai donc principalement joué au 2, 3, 4 et 5. Je les ai bien sûr jamais finis, Ace Combat reste un jeu d’arcade exigeant. Car nous sommes professionnels au Pixel Post, j’ai décidé de faire mes devoirs et je me suis donc refait Ace Combat 5 ainsi qu’Ace Combat Zero, que j’ai découvert, pour me ré-imprégner de l’univers de Strangereal et de ses nations fictives qui semblent régler leur différents uniquement par la force des armes, et de préférence avec des avions de chasse. Dans Ace Combat 7, nous incarnons donc Trigger : d’abord pilote pour l’armée d’Osea, le jeune homme se retrouvera impliqué dans une guerre quasi mondiale entre Eurusea et Osea, passant de jeune premier à pilote d’une escadrille pénale et finissant, comme d’habitude, par être l’as des as d’une guerre qui ne peut se finir que grâce à lui.
« Et donc euh bah c’est la guerre voilà »
Soyons clair : le scénario n’est qu’un prétexte. Non pas qu’il ne soit pas divertissant avec ses envolées lyriques et métaphysiques, et certains de ses personnages sympathiques, mais au final on n’y comprend pas grand-chose. Contrairement au 5 ou au 0, on ne comprend même pas vraiment quels sont les acteurs engagés dans cette guerre, et j’ai dû rechercher sur Internet en plein milieu pour savoir de quel pays était mon personnage. Mais peu importe, on se surprend quand même à être pris dans l’histoire. Car au fond, tout ce que l’on veut d’un Ace Combat, c’est que notre personnage finisse par devenir le pilote le plus terrifiant pour l’ennemi et une inspiration pour ses alliés. Et c’est chose faite, Trigger rejoignant le panthéon de la licence auprès de Blaze et Cipher (mais pas Mobius 1, du 4ème épisode de la licence, faut pas déconner le mec était tellement fort qu’il représentait un escadron à lui tout seul).
Après Assault Horizon, qui avait déçu les fans en essayant de changer une recette qui n’en avait pas besoin (en particulier ce mode « dogfight » obligatoire qui verrouillait votre avion derrière l’ennemi pour adopter un angle de caméra « cinématique » et qui vous forçait à spammer les missiles pour vous débarrasser de votre opposant), Ace Combat 7 avait la lourde tâche de ramener les fans de la licence. C’est réussi. Pour avoir fait deux épisodes canoniques de la PS2 juste avant, je n’ai pas été une seule seconde dépaysé. C’est simple, en 15 ans rien, ou presque, n’a changé. Ça pourrait être un défaut, mais soyons honnête : le gameplay est limpide de simplicité. Ace Combat n’est pas un simulateur, c’est un jeu d’arcade pur avec tout ce qui va avec : contrôles simples, plaisirs immédiats, et challenges qui vous placent dans la Zone, ce moment où vous oubliez le monde autour de vous pour vous concentrer uniquement sur ce qu’il se passe à l’écran. Manette en main, le jeu est immédiatement satisfaisant, l’avion répondant au quart de tour, et la sensation de puissance et de vitesse est toujours l’un des points forts du jeu.
La campagne d’Ace Combat 7 s’articule autour de 20 missions. Il aurait été sympathique d’avoir un système de choix d’opérations, comme dans l’épisode 0, ou d’avoir peut-être des missions alternatives en fonction de ses actions, ou de son score, comme dans le 5ème opus. On y retrouve les classiques de la licence : les missions de scoring (particulièrement ardues, à cause du système d’amélioration, j’y reviendrai), les missions d’attaque au sol, la mission dans un canyon et bien sûr le final dans un tunnel. Sans être folle d’originalité, on a déjà fait ça dans 6 épisodes avant, la campagne propose quand même deux/trois moments de bravoure qui marqueront pour longtemps les fans de la série. Mention spéciale à cette mission dans une map composée de canyons étroits, en plein orage, qui finit en poursuite épique contre l’as des as ennemi. Et d’ailleurs, parlons de la météo. Ace Combat 7 ajoute une mécanique autour des nuages. Basiquement, en allant dans les nuages, vous arriverez plus facilement à semer les missiles verrouillés sur votre signature thermique, mais en contrepartie, vous ne verrez plus rien et votre avion finira par geler, impactant ses performances.
Drone de guerre
Je mentionnais plus haut le système d’amélioration du jeu, qui est probablement son défaut majeur. Là où dans les précédents opus il suffisait d’acheter les avions débloqués au fil de la campagne avec vos crédits durement gagnés lors de vos missions, Ace Combat 7 vous impose de progresser dans un arbre technologique. Vous gagnez toujours des points de recherche à la fin de vos missions, mais vous devez impérativement débloquer toutes les améliorations avant de pouvoir avoir l’avion de vos rêves. Ca ne serait pas gênant si la progression n’était pas partagée entre le solo et le multi. Ce qui fait que si, comme moi, vous ne pouvez pas (j’ai eu le jeu en avance avant que les serveurs soient ouverts) ou ne voulez pas jouer en multijoueur, vous pourrez très vite rencontrer un mur de difficulté car vous n’avez pas débloqué certains avions nécessaires pour certaines missions. C’est ainsi que j’ai dû recommencer la campagne en passant en normal, après avoir bloqué sur la première mission de scoring, car je n’avais pas assez de points de recherche pour me payer un avion d’attaque au sol. Vous pouvez bien sûr refaire les missions individuellement pour améliorer votre score et gagner plus de points, mais il est au final très frustrant de ne pas avoir débloqué certains avions top tier à la fin de la campagne.
Ace Combat 7 propose donc la même chose que ses prédécesseurs. La clé de son efficacité ne repose pas sur son originalité, mais sur une difficulté pêchue, sans être impossible. Le jeu vous mettra toujours au défi de vous améliorer et jamais vous ne finirez dans une routine comme le 5 pouvait le faire. Chaque mission est différente, même si le début peut être similaire, et le jeu ne cessera de vous balancer de nouveaux challenges pour vous sortir de votre zone de confort. Le souci étant, encore une fois, son système d’amélioration qui peut parfois augmenter artificiellement la difficulté, vous forçant à exceller avec un avion moins bien que celui de l’adversaire, ou à refaire certaines missions pour pouvoir égaler l’ennemi. Et ce ne sont pas les modifications de vos avions qui simplifieront l’équation, n’étant pas particulièrement utiles au premier abord pour le joueur occasionnel mais prenant tout leur sens en multijoueur. Multi d’ailleurs sympathique mais qui manque de variété dans les modes, ne proposant que du match à mort en équipe ou chacun pour soi.
Petit point graphisme : le jeu utilise l’Unreal Engine et est donc vraiment très très joli. Facilité par son contexte (le jeu ne doit détailler que ses avions), nous sommes face à l’un des jeux les plus impressionnants graphiquement de sa génération. Détaillé, fin, Ace Combat 7 en met plein les yeux que ce soit par ses nuages volumétriques impressionnants, sa lumière super bien gérée, ou tout bêtement par les avions qui fourmillent de détails. Les Ace Combat ont toujours été des vitrines graphiques pour leurs consoles (le 5 et le 0 n’ayant à rougir de rien), et ne vieillissent pas beaucoup. Quant au portage PC, je n’ai rencontré aucun souci, le jeu tournant parfaitement sur ma machine, mais gardez à l’esprit que certaines personnes ont rencontré des problèmes. De plus, faites attention car il est possible que votre HOTAS favori ne soit pas compatible avec le jeu.
Jeu testé sur PC via une clé envoyée par l’éditeur.
Ace Combat 7 : Skies Unknown est un retour en force pour la licence. Beau, spectaculaire, immersif, c’est un plaisir d’à nouveau parcourir les cieux de Strangereal dans des avions plus beaux que jamais. Ses immenses qualités ne doivent pas pour autant faire oublier ses quelques défauts qui entachent quelque peu le bilan du jeu, tel que cet arbre technologique un petit peu enrageant. En espérant que Bandai Namco se rende compte qu’il y a un public pour sa vénérable licence, et que nous n’aurons pas encore 12 ans à attendre avant un éventuel nouvel épisode. En attendant, je pense que je retournerai avec plaisir sur Ace Combat 7 pour améliorer mes scores, et apprendre à briller en multijoueur.
Tritri
Paradox, trains, Paradox, city builder, Paradox, espace, Paradox. Je suis un homme simple, aux goûts simples. Paradox.
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