Cette fois-ci dans Partie Rapide, Bob vous parle de Where the Bees Make Honey, un jeu d’énigmes déroutant, et Murray de Golf Peaks, un gentil puzzle game qui vous donne l’impression d’être fort au minigolf sans aucun talent physique.
Where the Bees Make Honey
En mal de jeu de réflexion dans un univers des années 70-80 façon LSD malaisant ? Where the Bees Make Honey est fait pour vous. On suit les errances d’une jeune femme que sa vie professionnelle ne passionne plus, et qui décide de revivre son enfance à la suite d’une coupure de courant à son bureau. La joueuse ou le joueur se voit donc plongé(e) dans une succession de tableaux pseudo-oniriques sans queue ni tête (oui, c’est le principe de l’onirisme, MAIS ! Il y a des limites) dans lesquels il faut parfois collecter des rayons de miel, sans raison apparente.
La drogue, c’est mal
Il faut reconnaitre que la livraison de Where the Bees Make Honey a été rapide. Validé par une campagne Kickstarter ayant eu lieu du 7 novembre 2018 au 7 décembre 2018, Brian Wilson s’était engagé à rendre sa copie pour mars 2019, et le pari est tenu. Mais de quel contenu parle-t-on vraiment ?
Celui de se promener par l’esprit dans l’enfance d’une jeune femme blasée ? Ou celui de jouer à un jeu qui vous replonge direct dans tout ce qui était horrible dans les années 80 ? Entre les couleurs criardes et mal assorties du logo, la musique qui met mal à l’aise, et les images… Je ne sais pas, je crois qu’on appelle ça des images subliminales, non ? Ces espèces de flash d’images cheloues de gens non identifiables qui bougent sans qu’on ait le temps de comprendre ce qu’on vient de voir, tellement l’apparition a été de courte durée et totalement hors de propos par rapport au scénario… Parce que ça arrive souvent, dans ce jeu, une fois qu’on a fini ce qui s’apparente à un niveau.
C’est un peu comme si vous étiez tombé dans l’un des bunkers de Lost : Les Disparus, mais qu’au lieu d’avoir une vidéo d’orientation des années 70 à regarder, vous aviez ce jeu ahurissant entre les mains. Je dis ahurissant, mais ce n’est pas le terme exact. Déconcertant serait peut-être plus approprié. Dans le mauvais sens du terme. Peut-être a-t-il été livré trop tôt ? Trop vite ?
Oh, je n’ai pas rencontré de bug significatif. Non, non. C’est juste qu’il y a trop de points négatifs qui freinent complétement l’envie de s’amuser ou de s’immerger dans l’univers.
Un jeu pour anglophones uniquement
Déjà, si vous ne connaissez pas bien la langue de Shakespeare, passez votre chemin. Tout est en anglais, rien n’est traduit, même pas sous-titré. Ce qui est dommage quand on stipule que le jeu sera disponible dans le monde entier. Parce que c’est un peu se moquer du public non anglophone. Des sous-titres, c’est quand même pas la fin du monde.
Pire : il n’y a pas moyen d’accéder aux commandes. Il faut donc maîtriser le clavier QWERTY et rester en mode fenêtré. Et pour rendre les choses encore plus difficiles dans la prise en main : il n’y a pas vraiment de tutoriel, et rien pour vous rappeler les commandes, si vous quittez quelque temps et revenez dessus ensuite, ou si vous n’avez tout simplement pas compris comment bouger.
Ainsi, quand vous arrivez dans un niveau où vous devez interagir avec le paysage disposé façon Rubik’s Cube, le challenge sera d’autant plus grand que vous ne savez pas bien ce qu’il faut faire. Alors, attraper les rayons de miel, ok, vu. Mais à l’heure où je vous parle, je n’ai toujours pas compris l’intérêt. Oui, la jeune femme aimait s’habiller avec son costume de Maya l’Abeille quand elle était petite, et elle avait l’impression d’avoir des supers pouvoirs avec, mais… Et alors ? Ses super pouvoirs l’aidaient à récolter des rayons de miel ? Avec cet horrible bruitage, j’insiste, parce que vraiment, il ne faut pas faire ça. Il ne faut pas utiliser le pire des années 80 pour faire un jeu. Non non non.
L’onirisme a bon dos
Et puis, oh ! L’onirisme a bon dos. Passer de ces niveaux Rubik’s Cube à des niveaux en vue du dessus, ou vue à la première personne, sans transition, selon le bon vouloir du concepteur… A un moment donné, ça fait mal à la tête, et on ne comprend plus rien. Il faut un minimum de cohérence pour que les gens adhèrent à une histoire.
Ça partait pas trop mal, pourtant : une femme malheureuse de travailler pour un centre d’appels, et qui est plongée dans ses souvenirs à la suite d’une panne de courant. Bah oui, elle va remettre le courant, et le hasard comme par hasard, quand elle ouvre la porte pour revenir au bureau, nous nous retrouvons dans un tableau de son enfance. Aurait-elle eu une électrocution ? Un burn-out ? Je ne le saurais jamais.
Parce que j’ai abandonné quand, après avoir résolu quelques énigmes et passé des tableaux plus loufoques les uns que les autres, je me suis incarnée dans un lapin polygoné perdu au milieu de roches et d’herbes, avec des bruits de grande surface pour ambiance sonore. A priori, la voix off m’a laissé comprendre que je revivais le souvenir de quand la protagoniste s’était perdue dans un magasin. Mais… POURQUOI UN LAPIN ??? J’étais une petite fille en costume de Maya trois secondes plus tôt !!! Une tentative désespérée de se la jouer Alice au Pays des Merveilles ? Je ne sais pas, et cela restera l’un des mystères de Where the Bees Make Honey.
Where the Bees Make Honey a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Personnellement, je sais où est fait le miel, je sais aussi comment, et je vais m’en mettre une cuillère dans ma tisane, parce que ce jeu m’a filé une migraine carabinée. Désolée, Brian Wilson, j’aurais aimé aimer ton jeu, mais je ne suis pas John Locke. A vous de voir, lecteurs et lectrices, si vous avez envie de tester l’aventure.
Golf Peaks
On vous a déjà largué alors que vous étiez très amoureux ? Vous avez l’impression d’être plus bas que terre, pas au niveau du reste du monde en tout cas, avec parfois l’impression de n’être qu’un moins que rien. Et puis sans vous en rendre compte, vous retrouvez quelqu’un. Ce n’est peut être pas la meilleure relation que vous avez eu dans votre vie mais ça fait tellement de bien, vous vous sentez à nouveau vivant… Je sortais tout juste de Baba Is You, piétiné par un genre que j’aimais tant, sans savoir si j’avais le niveau pour finir à nouveau un jour Grim Fandango, et puis Golf Peaks est arrivé.
Le sport sans effort
Le petit jeu du studio polonais Afterburn, d’abord sorti sur mobile en fin d’année 2018 et qui vient de débarquer sur Switch et PC, va vous permettre de jouer au minigolf sans les inconvénients de la météo, de la présence d’autres joueurs et même de votre manque total de dextérité. Dans chacun des 109 niveaux, votre objectif sera, comme vous l’imaginez, de faire rentrer votre balle dans le trou au drapeau. Mais contrairement aux jeux de golf habituels où vous devez jauger votre puissance, calculer vos angles, vous disposez ici de cartes vous indiquant les mouvements que votre balle pourra effectuer : avancer d’une, de deux ou de trois cases, avoir un petit effet lobé au dessus d’une ou plusieurs cases etc. A vous de trouver le bon enchainement de cartes pour arriver au bout du puzzle.
Le jeu va, de manière très classique (mais efficace) diviser ses 109 niveaux (en réalité 108, à vous de trouver le 109ème) en 9 mondes (9 niveaux par monde avec 3 niveaux bonus à chaque fois). Chacun de ces mondes va venir apporter sa mécanique particulière (sol glissant, tapis roulant faisant avancer votre balle toute seule dans une certaine direction, case boueuse sur laquelle votre balle ne devrait pas s’arrêter si vous voulez la garder…) et le jeu est assez prenant pour qu’on ne voie pas les niveaux s’enchaîner. C’est peut être finalement ici que se trouve son seul problème.
Golf sans Peaks de difficulté
Golf Peaks est court, terriblement court même. Est-ce que le fait qu’il suive Baba Is You et sa difficulté hardcore comparée à la sienne joue dans ce sentiment ? Sans doute. Mais ce n’est pas la seule raison pour autant. Prenons le déroulement classique d’un monde du jeu : sur les 3 premiers niveaux, on vous explique la nouvelle mécanique et ce qu’elle apporte (des niveaux du coup plutôt très faciles). Sur les 3 suivants, on corse un peu cette mécanique sans pour autant pousser les limites. Enfin, sur les 3 derniers, on commence à réintégrer les anciennes mécaniques déjà vues pour avoir des niveaux un peu plus difficiles. Alors oui pour chaque monde il y a aussi 3 niveaux bonus qui sont eux vraiment plus difficiles et méritent une réelle réflexion mais le jeu ne vous incite jamais à les réaliser, préférant plutôt, une fois les 9 premiers niveaux finis, vous inviter à passer au monde suivant.
J’aurais adoré qu’Afterbun aille un peu plus loin en rajoutant encore quelques mécaniques supplémentaires ou en agrandissant ses niveaux, pour obliger le joueur à choisir parmi une dizaine de cartes en début de partie. D’autant plus que le petit studio a très bien pensé son gameplay, le joueur pouvant d’un simple geste revenir aux différents choix de cartes précédemment effectués pour changer d’avis, et ainsi tenter une autre carte sans avoir à tout recommencer. Vous l’aurez donc compris, j’en veux plus !
Golf Peaks est une réussite. Malin, prenant, très facile à maîtriser, on ne peut que lui reprocher le fait de ne pas pousser un peu plus encore son concept pour rajouter de la difficulté à ses mécaniques. Et pour sa durée de vie ? Difficile de lui en vouloir à la vue de son prix (3 euros sur téléphone et 5 sur PC et Switch). Du coup je ne peux que vous conseiller de le savourer en vous limitant à un monde par jour, et ensuite d’attendre sagement une suite ou l’arrivée d’un éditeur de niveaux.
bob thebob
Mes parents ont trouvé ça drôle de m’appeler Bob, notre nom de famille étant Thebob. Ça vous en bouche un coin ? Moi pas. Pour une raison simple : je n'en ai pas, de coin. Du coup, même si je
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