Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali vous parle de Nioh, un Souls-like, et Fanny de Dead Cells, un jeu indépendant français en early access.
Nioh : Complete Edition
C’est comme Dark Souls. Voilà, c’est dit et comme ça c’est évacué, on peut parler d’autre chose. Sorti en février dans une relative discrétion sous nos latitudes, le simili Darquesoulz (assumé) à base de samourais découpant des monstres dans le cadre des premiers contacts entre le Japon et les Européens a pourtant eu une carrière commerciale exemplaire. Un million d’exemplaires écoulés en un mois pour la version PS4, le plus gros succès en Occident pour un jeu édité par Koei Tecmo, et des critiques plutôt ravies, en somme, une success story pour les développeurs de la Team Ninja dont les jeux des années précédentes oscillaient entre « ça passe » et « arrachez-moi les yeux » (c’est de toi que je parle, Ninja Gaiden Z).
Dans le gigantesque embouteillage des sorties de fin d’année, particulièrement brutal pour 2017, est sortie une version intégrale de Nioh sur PC qui passera sans doute encore davantage sous le radar. Mais il serait dommage de s’en priver, tant le portage est réussi en tout point. Le jeu tourne sans broncher en 60fps sur une configuration milieu de gamme, les commandes répondent au doigt et à l’oeil, et tous les DLC sortis au long de l’année sont là dans ce beau bébé de 80 gigas tout de même.
Un indispensable du genre
Soyons honnêtes, Nioh n’atteint à aucun moment le polish et la perfection de son modèle. L’épure extrême de la narration et du Gameplay d’un Souls n’est pas tout à fait là, la faute peut-être à un système de jeu qui cherche à en faire un tout petit peu trop, en multipliant les artefacts ludiques : du loot comme s’il en pleuvait, un arbre de compétence touffue, un système de craft et de magie, et des « stances », des poses hautes ou basses que vous pouvez adopter avec vos armes. Tout ceci nivelle un peu le côté très arcade et très instinctif des Souls pour l’orienter vers une expérience un peu plus cérébrale, et parfois un peu injuste, la faute à une caméra parfois capricieuse et à quelques imprécisions dans les commandes.
Chipotage cependant, tant Nioh : Complete Edition est un petit bijou. Le challenge est corsé, la direction artistique est splendide, le jeu fourmille d’idées fortes et dégage une très forte personnalité. Le côté foireux de son intrigue, avec son samouraï blanc et ses figures historiques disséminées ça et là dans un Japon sauce Halloween finit par prendre et soutenir l’aspect carnavalesque de l’ensemble. Si vous êtes amateur de souls-like et d’action-RPG exigeant, il serait fou de ne pas claquer vos étrennes durement gagnées dans une copie de ce jeu.
Dead Cells
Dead Cells fait partie de ces jeux qui m’ont fait de l’oeil en 2017 sans que j’arrive à me décider à y jouer. Mais à force d’en entendre parler en bien et les soldes Steam aidant, j’ai sauté le pas et, spoiler, pour mon plus grand plaisir.
De base, la description Steam pleine de buzzwords (action/plate-forme rogue-lite) ne fait clairement pas envie. Des tas et des tas de jeux de ce genre sont sortis ces dernières années et j’avoue que je commence à être lassée de cette mode qui gangrène les studios indépendants. La suite de la page du jeu est encore pire : RogueVania, 2D Souls-Lite Action, Early Access, tout plein de mots qui me donnent envie de fermer Steam et de ne plus jamais l’ouvrir. Mais les excellentes reviews se sont enchaînées, même de la part de gens qui n’aiment pas spécialement les roguelikes alors j’y suis revenue plusieurs fois, me demandant si Dead Cells serait LE jeu qui me réconcilierait avec tous ces genres barbares.
Trouver un sens à sa mort
Il se trouve que oui, car le titre a quelque chose en plus des autres. Tous les éléments s’assemblent parfaitement dans le gameplay, sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre ou devienne une corvée, gâchant le plaisir. Le côté plateforme est logique, juste et permet par exemple d’étourdir les ennemis en sautant à leur niveau, rendant les combats plus simples. La fluidité des animations et la variété des armes rendent le combat agréable alors qu’il s’agit juste de taper, taper, roulade, parfois utilisation d’une capacité spéciale, taper. Mais surtout, ce qui m’a immédiatement plu dans Dead Cells, c’est que la mort dans le titre ne veut pas dire tout perdre et recommencer à zéro.
Dans chaque niveau et sur les boss, vous aurez la possibilité de trouver des schémas d’armes, d’améliorations, mutations et autres. Finir le niveau sécurisera le schéma pour votre sauvegarde, qui sera constructible dans le temps grâce aux cellules trouvées sur les ennemis morts. Ce qui veut dire qu’au fur et à mesure des parties, et donc de vos morts, votre personnage aura accès à de plus en plus d’armes différentes, à des aides comme la potion de soin également améliorable et à des pouvoirs bien utiles (congélation mon amour). Et si le jeu semble dur au premier abord, les premiers niveaux deviennent vite une promenade de santé grâce à ces améliorations et à la force de l’habitude.
En constante évolution
Comme tout early access, Dead Cells n’est cependant pas exempt de défauts. Certaines mécaniques du jeu semblent tout simplement inutiles, comme les portes qui ne s’ouvrent que si vous êtes assez rapide et dont les récompenses n’arrivent que très rarement à égaler ce que l’on peut trouver en prenant son temps et en explorant à fond les tableaux. Certains niveaux sont tout simplement à éviter si vous n’êtes pas un ultra PGM de la mort ou si vous n’avez pas fini le jeu, tellement leur difficulté est supérieure au deuxième choix proposé, mais leur existence prend tout son sens pour ceux qui souhaitent un challenge supplémentaire après avoir débloqué tout ce qui était possible dans le reste du titre. Certains parlent aussi de gros bugs, comme le fait de perdre sa sauvegarde, ce qui est le risque dans tout Early Access. De mon côté, avec 15h de jeu, je n’ai rencontré aucun bug pour le moment, ce qui est bien mieux que la plupart des jeux « finis » que j’ai testé en 2017. Donc, à vous de voir.
Dead Cells fait désormais partie de ma routine quasi-quotidienne. Il n’est pas rare que je le lance pour une trentaine de minutes, un run étant relativement court si vous êtes un noob comme moi, afin de me défouler et me détendre un peu. Le prix du jeu va bientôt augmenter (ce n’est pas encore le cas à l’heure où j’écris ces lignes mais ça ne devrait pas tarder), passant de 16,99€ à 19,99€, ce qui est tout à fait honnête pour la qualité du titre. Toujours en Early Access, Dead Cells est appelé à évoluer dans le futur avec plusieurs ajouts mais est déjà un jeu très complet et plutôt joli. Je ne peux donc que vous inviter à soutenir Motion Twin dans leur belle aventure.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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