Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali vous parle de Light Fall, un platformer hardcore québécois, et Fanny de Deep Sky Derelicts.
Light Fall
Light Fall est un bon platformer hardcore. J’aurais presque envie de m’arrêter là et d’ajouter « jouez-y si vous aimez le genre » : tout le reste de ce que je vais ajouter sur le jeu des québécois de Bishop Games est un peu triste mais tient en peu de mots : Light Fall est un jeu qui ne sort pas au bon moment.
Sauver le monde, plate-forme par plate-forme
Quelques mois à peine après l’ouragan Céleste, un an après l’incroyable Cuphead, l’horizon d’un jeu de ce type semble aussi compliqué que celui des 250 battle royale qui vont polluer et saturer le marché les prochains mois. Mais juger un titre au seul critère de sa concurrence ne serait ni juste ni très intéressant. Concentrons-nous sur l’essentiel : Light Fall est, donc, un bon jeu.
Dans ce jeu narré par une profonde et (hélas) omniprésente voix de conteur québécois, vous incarnez un petit personnage nommé Nox, qui doit voler au secours le sinistre pays de Numbra, plongé dans une obscurité constante qui évoque le souvenir d’un titre comme Limbo. Rapidement doté d’une capacité à courir très vite et du pouvoir de créer une plate-forme repositionnable, Nox devra découvrir son passé, l’Histoire du pays, et identifier le danger qui menace l’ensemble du continent. Une histoire anecdotique pour une ambiance travaillée : Bishop Games n’a pas lésiné sur le soin apporté à son univers. Light Fall est beau, et sa (très courte) histoire se traverse avec plaisir.
Juste un bon jeu, mais un bon jeu quand même.
Bref mais intense, Light Fall se distingue par la beauté à couper le souffle de ses environnements, et la variété étonnante des énigmes et des challenges proposés. Son petit plus, son gimmick qui le distingue de la litanie des titres du genre (Teslagrad, Samsara, Super Meat Boy et autres…) c’est son rapport à la vitesse, davantage que cette plate-forme carrée que vous pouvez créer pour divers usages. Light Fall, c’est gotta go fast à tous les étages. Votre personnage court vite, alors vous allez courir, bondir et rusher dans tous les sens. Et tout reste toujours parfaitement lisible : Bishop Games a particulièrement travaillé la lisibilité de l’action et le rythme de jeu.
Hélas, l’expérience reste modeste. Plus modeste que d’autres titres cités plus haut : l’incroyable Celeste en premier lieu, le dépasse en tout point, et présente un univers bien plus malin et original. Light Fall est « juste » un bon jeu, dans un style platformer-hardcore très concurrentiel en jeux fort mémorables ces deux dernières années. Souffrant de quelques petites imperfections (certains tableaux moins réussis, un design beau mais pas particulièrement singulier ni attachant, une narration parfois lourdingue…), et vendu pour une quinzaine d’euros sur PC et sur Switch, Light Fall risque bien de passer un peu inaperçu. Il me laissera cependant, à titre personnel, un agréable souvenir.
Deep Sky Derelicts
La première fois que j’ai vu Deep Sky Derelicts, ma pensée a été « oh tiens on dirait Darkest Dungeon dans l’espace et avec des dessins façon BD ». Alors je n’avais pas tout à fait raison mais j’ai quand même donné sa chance à ce jeu encore en early access de Snowhound Games.
Un bon jeu à podcast
J’ai une catégorie toute personnelle de jeux vidéo : les jeux à podcasts ou à série, c’est-à-dire ceux qui ne demandent jamais une attention complète et que l’on peut faire en regardant autre chose en même temps. Deep Sky Derelicts en est un très bon exemple tant son principe est simple : vous avez une équipe de trois personnages et vous allez explorer des épaves de vaisseaux spatiaux pour trouver des informations afin de résoudre votre quête principale (tellement peu intéressante que je ne sais même pas en quoi elle consiste). Pour cela, vous aurez besoin d’une ressource essentielle qui est l’énergie, que vous pouvez recharger à la station et acheter auprès d’un marchand pour pouvoir en avoir sous la main pendant vos explorations. Celle-ci sera utilisée à chaque fois que vous scannerez une épave pour voir les pièces à explorer, pour vous déplacer et lors des combats et ne plus en avoir signifie perdre de la vie à chaque pas jusqu’à la mort et le game over, qui vous fait juste recharger votre sauvegarde précédente.
Mais là où j’avais tort en le comparant à Darkest Dungeon, c’est qu’il est beaucoup moins impitoyable. Un de vos personnages est vaincu lors d’un combat ? Retournez à la station et payez pour le soigner. Plus d’énergie ? Pas de souci, il suffit juste d’en garder assez pour retourner à son vaisseau, aller à la station, se recharger et repartir explorer ce qu’il reste à explorer. Ce jeu présente très peu de véritable challenge. Quelques combats sont un peu rudes mais rien de bloquant, il suffit d’éviter cette salle, d’avoir un équipement un peu meilleur ou de réessayer en modifiant un peu sa stratégie ou en priant pour avoir de la chance. Car oui, avoir de la chance peut changer pas mal de choses. Le système de combat est au tour par tour et les attaques/buffs/débuffs sont représentés par des cartes, qui sont piochées aléatoirement par le jeu à chaque tour. Il suffit donc qu’une fois vous ayez assez de cartes pour recharger votre bouclier ou pour lancer une attaque puissante pour qu’un combat ardu se transforme en balade de santé.
Mais un jeu moyen en général
J’aime bien avoir ce genre de jeux qui traînent quelque part dans ma bibliothèque Steam, pour m’accompagner pendant que je regarde quelque chose. Mais dans son état actuel, je ne sais pas si Deep Sky Derelicts sera relancé. On sent que c’est un Early Access dans ses bugs, comme la fois où l’un de mes personnages n’arrivait pas à passer son tour dans un combat en particulier et qui s’est débloqué à force de redémarrer le jeu ou encore les crashs, pas si fréquents que ça mais présents quand même. Je me suis également retrouvé bloquée lors de l’exploration d’une épave, sans trop savoir si c’est un bug ou une limitation de l’Early Access (mais je penche pour le bug). L’une des pièces était fermée et était censée s’ouvrir en parlant à l’une des machines du vaisseau, à qui j’ai pu parler une fois, qui ne m’a pas débloqué la pièce et qui a tout bonnement disparu. Impossible donc de continuer mon exploration de cette épave et la quête principale, alors que les autres épaves du même niveau ne présentaient aucun souci. J’espère donc sincèrement que ce n’était qu’un bug et qu’ils n’ont pas décidé de bloquer la progression de cette façon barbare, alors qu’il était plus simple de ne juste plus donner de quête au bout d’un moment.
Je ne doute pas que Deep Sky Derelicts sera un bon jeu lors de sa sortie définitive en septembre. Les développeurs ont l’air de vouloir faire pas mal de choses sympas, comme expliqué sur la page Steam du titre. Mais pour l’instant, il ressemble plus à l’enfant bâtard de Slay the Spire et Darkest Dungeon qui n’arriverait pas à exploiter tout son potentiel et à se mettre au niveau de ses modèles. Loin d’être un mauvais jeu, surtout pour le prix, je le conseille surtout à ceux qui veulent s’occuper quelques heures pendant la période sèche de sortie de jeux que l’on connait en ce moment, ayant assez de rejouabilité avec les différentes combinaisons de personnages possibles.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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