Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray vous parle de Chessplosion, un mélange original entre échecs et Bomberman, et Zali de l’early access de Potion Craft : Alchemist Simulator, un simulateur de boutique alchimique médiévale.
Chessplosion
L’être humain ne cessera jamais de me surprendre, en mal à peu près quotidiennement ces derniers temps, mais aussi parfois en bien. Il y a 2 ans maintenant, What the Golf ? révolutionnait la formule classique du minigolf en y ajoutant une folie ininterrompue et aujourd’hui c’est C.T Matthews qui vient bousculer les codes des échecs, pour notre plus grand plaisir.
Le jeu de la Damn it !
Dans le monde du développement de jeu vidéo, il y a deux types d’utilisation de bonnes idées. D’un côté il y a les studios qui exploitent à peine ces dernières, préférant se concentrer sur leurs bases, quitte à faire une/plusieurs suites pour aller plus loin après (et revendre surtout des jeux). De l’autre, il y a ceux qui prennent leur idée originale et pressent celle-ci le plus possible d’un coup pour en obtenir un jeu le plus complet possible. Et ça tombe bien, Chessplosion fait partie de cette deuxième catégorie !
Vous ne connaissez pas grand-chose aux échecs ? Ce n’est pas bien grave, Chessplosion ne fait qu’exploiter le plateau et les pièces du jeu (et vous explique le tout dans un tutoriel très simple mais efficace). Des pièces auxquelles il rajoute une mécanique que l’on pourrait qualifier de bombermanienne, puisque ces dernières explosent dans un pattern semblable à leurs mouvements classiques sur l’échiquier.
C’est ainsi que la Tour cause des explosions en ligne droite verticalement et horizontalement (le Fou faisant de même mais avec les diagonales), le Cavalier attaque tout ce qui se trouve au bout de ses déplacements en L, la Reine envoie des boules dans toutes les directions et le Roi explose tout autour de lui dans un rayon d’une case (mais compense ce manque de portée par une activation plus rapide). Mieux encore, si une pièce est touchée par l’explosion d’une autre, elle active directement son pouvoir, transformant parfois ainsi l’échiquier en zone non habitable.
Vous vous souvenez quand je parlais d’idée pressée au maximum ? Chessplosion utilise ce mélange entre échecs et Bomberman et la développe grâce à ses nombreux modes de jeu. Si vous aimez l’action, vous allez être servis. Le mode Aventure vous permet d’enchaîner des niveaux dans différentes configurations (8 mondes avec 13 niveaux chacun + 1 boss), pendant que le mode Survie vous demande de rester en vie pendant un temps donné, le plateau se transformant alors parfois en véritable bullet hell. Le jeu propose même un mode Arcade avec un enchaînement de combats qui rappellera des souvenirs aux fans de Street Fighter.
Si en revanche vous avez une préférence pour la réflexion, le mode Puzzle vous proposera plus d’une centaine de tableaux dans lesquels vous devrez détruire des cibles avec un nombre de pièces limité. Ajoutez à cela un mode multijoueur (hors ligne et en ligne, mais celui-ci n’aura d’intérêt que si les joueurs sont bien sûr au rendez-vous) dans lequel vous pouvez affronter vos amis seul ou en équipe, et vous obtenez un jeu plus que complet.
Allez, il faut bien trouver un reproche à faire à Chessplosion, alors parlons de son côté parfois un peu brouillon. Parce que oui, quand on est encore en phase d’apprentissage des pièces et de leurs effets, on a parfois tendance, face à plusieurs ennemis, à en poser 3 à la fois et à fuir vite à l’autre bout du plateau en espérant ne pas être touché par quoi que ce soit. Si cette solution marche plutôt bien dans les modes les plus faciles, seuls du calme et de la stratégie vous permettront de réussir les niveaux les plus difficiles (spoiler : vous n’aurez pas toujours le calme face à 2 Reines).
Chessplosion a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Chessplosion est ma bonne surprise de la rentrée ! Comme quoi il suffit parfois de pas grand-chose : un concept basé sur un classique indémodable auquel on apporte un twist bienvenu, avant de le décliner le plus possible pour faire plaisir à tous les types de joueurs. Vivement une idée semblable avec les petits chevaux !
Potion Craft : Alchemist Simulator
Développé par le studio russe Niceplay Games (loin d’être des inconnus dans la catégorie « petit jeu minimaliste »), Potion Craft : Alchemist Simulator est typique de ces jeux dont l’arrivée en early access me frustre toujours un peu. Trop peu ambitieux pour être radicalement différent quand il sortira en version finale, mais trop chouette pour qu’on puisse tout à fait apprécier un début d’accès anticipé où il manque encore énormément de choses. Autant dire que j’ai passé un bon moment, mais que je veux concocter davantage de potions étranges et avoir bien d’autres manières de le faire.
Alchiboutique bonjour !
Le contexte de Potion Craft est simple mais efficace : vous êtes un ou une jeune alchimiste errant dans un monde de fantasy médiévale, et vous avez tout à prouver. Vous ouvrez une boutique dans une mansarde abandonnée dans un village… et tout reste à faire, puisque personne ne vous connait ni de près ni de loin et que le jardin n’est qu’un tas de mauvaises herbes. Chaque jour, des curieux passent la porte et vous demandent si vous avez de quoi soulager leurs maux d’estomac, désherber leur champ ou empoisonner des chats errants, et charge à vous de fabriquer des potions correspondant à leur besoin du moment.
Le jeu se déroule ainsi en deux grandes phases : une où vous concoctez des potions à partir des plantes et autres champignons dénichés dans votre jardin ou achetés à des marchands, et une où vous négociez avec clients et fournisseurs pour obtenir les meilleurs prix. La progression est rythmée par un ensemble d’objectifs matérialisés par un niveau d’expérience vous permettant de débloquer de nouveaux talents, et par une liste d’objectifs correspondant à votre notoriété et à votre capacité à répondre à des demandes variées. Beaucoup de choses manquent encore (l’alignement bien/mal, de nombreux types de requêtes, des manières contournées de créer des potions, etc.), mais on comprend l’essentiel du propos, qui mélange expérimentations et prise en compte des besoins du marché à mesure que votre carrière progresse.
Cueille, Touille, Broie, Chauffe
L’essentiel de votre temps sera néanmoins consacré à préparer de nouvelles potions : si certaines recettes sont simples à automatiser via un livre de recettes, Potion Craft emploie une méthode astucieuse pour vous pousser à sortir de votre zone de confort alchimique, en vous incitant à trifouiller et à contourner sa mécanique de création de potions basée sur le déplacement d’un curseur sur une « carte alchimique ».
En gros, à chaque nouvelle création, votre potion est représentée par une icône au centre de la carte (qui représente une préparation neutre). À chaque ajout d’ingrédient, la potion va se déplacer dans une des quatre directions représentant les éléments alchimiques, déplacement que vous pouvez moduler en broyant ou touillant plus ou moins fort les différents éléments, ce qui donne un résultat que vous pouvez lui aussi moduler en ajoutant des adjuvants, de l’eau, etc. La carte alchimique est parsemée d’éléments symbolisant le ratage d’une potion, un effet spécial ou encore une base de potion inconnue. On est donc poussé à expérimenter tout en essayant de trouver le « chemin » le plus simple à l’obtention d’une nouvelle recette, qui vous rapportera donc davantage à la vente.
La limite de Potion Craft, c’est donc que pour le moment, on en fait assez vite le tour : syndrome de l’accès anticipé un peu jeune, qui vous conduit très vite à faire toujours la même chose dans une interface dont une bonne moitié des boutons sont encore désactivés. À vrai dire, on est pour le moment presque plus proche d’une démo que d’un jeu à part entière… une donnée à prendre en considération avant de passer à la caisse.
Potion Craft : Alchemist Simulator a été testé sur PC, via une clé fournie par l’éditeur.
Petite pépite conceptuelle, facile à prendre en main en quelques minutes et proposant déjà un challenge intéressant, Potion Craft : Alchemist Simulator devrait être un « grand petit jeu » dans quelques mois. Joli, ludique, addictif et servi par une progression bien rythmée, il remplit parfaitement son office de vous transformer en personnage interlope ramassant des mauvaises herbes pour les vendre broyées, cuites et recuites à des paysans naïfs, des aventuriers mal dégrossis et des empoisonneurs douteux.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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