13,56 millions, c’est environ le nombre de Nintendo WiiU vendues dans le monde pour environ 5,83 millions de Super Mario 3D World. Autant vous dire que les joueurs qui avaient eu la chance de poser leurs mains sur le jeu à sa sortie en 2013 n’étaient pas si nombreux. De quoi justifier un nouveau portage sur la Nintendo Switch, parce qu’il n’est jamais trop tard pour que le public découvre des pépites oubliées.
Je vais faire quelque chose qui ne se fait sûrement pas dans une critique JV mais voilà : achetez Super Mario 3D World + Bowser’s Fury. Non mais sérieusement, vous pouvez vous arrêter ici, je ne vais faire qu’expliquer pourquoi, ça va être gênant de lire mon amour pour ce jeu alors vous pouvez arrêter. En plus ça m’arrangerait, je pourrais simplement écrire blablabla pendant le reste de la critique et juste mettre une conclusion et personne ferait attention… Bon d’accord je vais faire ça sérieusement mais vous ne pourrez pas dire que vous n’avez pas été prévenus.
C’est dans les vieux tuyaux…
Tout commence par une histoire différente de ce que l’on a l’habitude de voir : Bowser, qui se remet difficilement de la mort de son fils vient voir Mario lui-même en pleine dépression et se noyant dans l’alcool aux champignons suite à sa rupture ave… roh ça va je plaisante ! Bowser a capturé des fées qui ont la particularité de pouvoir faire des tuyaux transparents et c’est à Mario et toute sa bande (Luigi, Peach et Toad) de sauver tout ce beau monde et envoyer le roi des Koopas à l’autre bout du monde façon Team Rocket. Super Mario 3D World n’a clairement pas le temps de s’embêter d’un scénario, et ce pour une raison très simple, il a utilisé toute son imagination dans ses niveaux.
Pour atteindre la fin de l’histoire principale de Super Mario 3D World, il y a 59 niveaux répartis en 8 mondes. Rajoutez à ces derniers des niveaux bonus, des mini-boss, mais aussi des mondes supplémentaires post endgame contenant leurs lots de niveaux et vous obtiendrez un jeu conséquent. D’autant plus que pour tout débloquer, il vous faudra non seulement finir lesdits niveaux mais aussi récupérer les étoiles et tampons cachés. Pour la difficulté, le jeu continue la voie tracée par ses prédécesseurs ces dernières années : pas difficile à finir (les boss, mis à part celui final qui a pour lui une bonne mise en scène, sont de plus assez anecdotiques), mais vous demandera plus d’acharnement pour le compléter, notamment dans ses niveaux post endgame.
Mais ici n’est pas mon réel propos. Chacun de ces 59 niveaux (et ceux débloqués par la suite) sont différents et originaux. Ils ont tous ce petit quelque chose qui arrive à les différencier les uns des autres pour que jamais le joueur ne se retrouve avec l’impression d’avoir fait deux fois la même chose, même pour les niveaux appartenant à un même monde ou ceux qui reposent à l’origine sur une même mécanique (par exemple celle du niveau à scrolling automatique dans lequel on remonte un train armé de ce cher Bowser).
Je ne vais pas vous faire l’affront de rentrer dans le détail des contrôles du jeu. On est sur du Mario de chez Nintendo, tout marche au poil (de chat) et la palette des sauts du célèbre plombier se voit même agrandie pour encore plus de possibilités (nul doute que les speedrunneurs vont s’en donner à cœur joie). Quant à la technique, le jeu est non seulement plus joli et fluide qu’à l’époque de la WiiU (que ce soit sur la télévision ou en mode portable) mais il est aussi plus rapide. Pour avoir retesté l’ancienne version (en dépoussiérant au passage la grande sœur mal aimée), les personnages sont vraiment plus rapides sans être pour autant incontrôlables.
Allez encore une petite évidence : l’OST du jeu, en plus d’être réussie, contient quelques petites pépites, que cela concerne des reprises de morceaux connus du plombier ou des créations originales pour l’occasion. De quoi démarrer une longue journée avec le sourire ou retrouver de l’énergie après un mauvais moment (oui c’est clairement une confirmation personnelle).
Des nouvelles idées à la pelle
Mais Super Mario 3D World ne se contente pas de moderniser la formule des Mario « classiques », il va bien plus loin en apportant son lot de bonnes idées qui mériteraient chacune à elles seules un jeu à part entière.
Commençons avec une nouvelle évidence puisque cette idée a bien eu droit, depuis la sortie du jeu initial en 2013, à sa propre itération. Je parle bien sûr des aventures du Captain Toad où l’on contrôle ce valeureux personnage qui ne peut que marcher, sans même pouvoir sauter, et doit trouver les différentes étoiles cachées dans des niveaux en diorama autour desquels vous allez devoir tourner (notamment avec votre caméra).
Mais vous avez aussi les niveaux avec les cerises. Ce power-up si particulier qui vous rajoute un personnage supplémentaire à contrôler tout en essayant de terminer des niveaux. Contrôler un Mario n’est pas toujours facile dans des niveaux où les plateformes apparaissent et disparaissent en rythme. Essayez donc quand vous contrôlez 4,5 plombiers et qu’il vous faut en plus éviter des boules de feu. Une mission difficile mais d’autant plus gratifiante quand vous réussissez à atteindre un endroit accessible seulement avec un nombre minimum de Mario.
On trouve aussi les maisons des défis. Où vous devez réussir des petits challenges à la suite dans un temps donné, consistant parfois à éliminer des ennemis, parfois à réussir un parcours d’obstacles ou à résoudre une énigme. On pourrait presque regretter que chaque monde du jeu n’ait pas sa petite maison.
Et c’est sans compter sur la pièce maîtresse de Super Mario 3D World : le costume de Mario Chat, assez ridiculisé à l’époque (la faute aussi à son célèbre show) mais qui change énormément la manière de se déplacer au sein des niveaux. Votre personnage est plus rapide, plus agile aussi puisqu’il peut non seulement grimper sur les murs jusqu’à une certaine hauteur (avant de descendre d’une manière qui rappellera des mauvais souvenirs aux propriétaires de chats et de rideaux) mais aussi bénéficier d’une attaque plongeante permettant de franchir de plus grandes distances (ici encore un bonheur pour les speedrunneurs). Le tout bien évidemment en bénéficiant d’une bonne attaque. Au final, le seul reproche à faire à ce « nouveau » costume est qu’il change presque trop la donne par rapport à une simple fleur de feu, laissant le joueur bien nu quand il le perd après une erreur.
Pour vous qui avez un jour eu le jeu sur WiiU, sachez qu’outre les performances, les principales différences à noter concernent certaines fonctionnalités disparues (adieu les plateformes sur lesquelles il fallait souffler par exemple). À noter aussi, les tampons à obtenir dans les niveaux servent maintenant à accompagner un très sympa mode photo et non plus à s’envoyer des messages entre possesseurs esseulés de la WiiU. Ah et le multi du jeu peut se faire en ligne maintenant, un petit plaisir non négligeable notamment en temps de « confinement qui n’en est pas un ».
Vous l’aurez compris, Super Mario 3D World fait partie de ces jeux à avoir sur votre Nintendo Switch, même si vous l’avez déjà eu sur votre WiiU (après c’est pas faute de vous l’avoir déjà dit au début de cette critique). Mais attendez, il reste encore la cerise sur ce succulent gâteau.
Une si belle lettre d’intention
Si Super Mario 3D World est un retour en grâce du passé (bon, relatif le passé a 7 ans), Bowser’s Fury, son add-on séparé du jeu principal, ressemble fort à une belle promesse pour l’avenir. Dans celui-ci, Bowser Jr est décéd… bon ok il vient vous demander directement de l’aide pour sauver son cher père devenu géant et surtout incontrôlable.
Prenez l’univers de Super Mario 3D World et rajoutez-y les niveaux ouverts d’un Super Mario Odyssey. Maintenant, plutôt que de vous faire passer dans un menu pour aller d’un niveau à un autre, rentrez le tout dans un seul monde sans temps de chargement, et voilà vous obtenez Bowser’s Fury !
Alors rappelons bien sûr qu’il s’agit d’un add-on et non d’un jeu complet. Il vous faudra environ 4 heures pour découvrir les 3 grandes zones, et y trouver assez d’astres félins pour affronter Bowser/Godzilla dans votre plus beau costume de Mario Chat géant (vous pouvez presque doubler ce temps de jeu pour tout compléter). Précisons aussi que cette première tentative d’un monde unique pour Mario se solde par quelques chutes de framerate, notamment lors des passages où Bowser apparaît et que l’écran se remplit d’une tempête et de boules de feu en plus des ennemis déjà présents autour de vous. Mais rien qui ne gâchera foncièrement l’expérience.
Cet add-on est extrêmement addictif grâce à son absence de retour à un hub central et de temps de chargement. Je ne peux que vous inviter à vous méfier de ce « allez encore un dernier astre et j’arrête » que vous allez prononcer. Sans vous en rendre compte, cet unique astre récupéré va en faire apparaître un autre un peu plus loin et rapidement atteignable et puis bon plus qu’un avant de pouvoir affronter Bowser à nouveau. Tiens, maintenant qu’il est battu, y a une nouvelle zone de disponible et si j’allais voi… et voilà comment une heure de votre sommeil va disparaître.
Je ne reprocherai que deux choses à Bowser’s Fury : son assez grande simplicité (pensez à désactiver l’aide de Bowser Jr qui sinon peut notamment tuer les ennemis à votre place) et les combats de boss contre Giga Bowser. Si la mécanique de l’apparition de ce dernier de manière régulière est intéressante notamment pour ralentir parfois votre progression, les moments où vous affrontez directement ce boss sont assez répétitifs et manquent d’un vrai coté épique. D’autant plus dommage quand l’idée de base est de faire s’affronter deux géants.
Super Mario 3D World + Bowser’s Fury a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l’éditeur.
Super Mario 3D World + Bowser’s Fury est une combinaison terriblement efficace. D’un côté un classique, pourtant peu joué, rempli d’originalité et de bonnes idées (et dans une version ultime) et de l’autre un add-on qui apporte un vent de fraicheur à la licence du plus célèbre moustachu du jeu vidéo. La suite ? Il faudra peut-être l’envisager sur une console plus puissante qui pourra afficher un monde encore plus grand et varié. Voilà qui donne l’eau à la bouche.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
follow me :
Articles similaires
Miniatures - La poésie du souvenir
nov. 20, 2024
Rogue Flight - Monte dans le robot, Zali !
nov. 16, 2024
Great God Grove - Queer et élastique
nov. 11, 2024