« Ohoh that’s awesome », « Fuck me ! », « Holy shit ahah ! ». Ces mots, prononcés par mon voisin de droite, résument plutôt bien l’état d’esprit général de la petite assemblée présente dans cette salle sombre pour la présentation de Cyberpunk 2077 à la Gamescom. Durant 50 minutes, les petits gars de CD Projekt Red nous ont fait voir un éventail des possibilités de leur RPG futuriste. Il est vrai qu’en sortant, on ne réalise pas vraiment ce qu’on vient de voir.
J’avais regardé quelques petits bouts de réactions de journalistes lorsque la première démo de Cyberpunk leur avait été présentée à l’E3. Je voulais simplement avoir un aperçu de la hype que suscitait le titre des polonais de CD Projekt, mais pas une vision plus précise de ce qu’ils avaient pu voir, voulant garder la surprise pour la première fois où moi je la verrai. C’est donc arrivé en ce troisième et dernier jour de Gamescom à Cologne. Mon dernier rendez-vous officiel du salon. Un rendez-vous que, forcément, j’attendais avec une fébrilité certaine.
Faisons donc le bilan après 50 minutes de démo commentée. Déjà, il s’agissait d’exactement la même qu’à l’E3. La même mission, le même déroulé, la même approche. Seule différence, cette fois nous avons parcouru cette mission avec l’avatar féminin de V. Le tout commence avec le présentateur parcourant rapidement le menu de création d’avatar. Eh oui, même si Cyberpunk est un RPG avec vue à la première personne, il sera tout de même possible de créer son avatar de toute pièce et nous pourrons donc le voir en l’état à travers les cinématiques du jeu. Impossible par contre d’avoir un véritable aperçu des possibilités de customisation, le présentateur étant passé très vite sur le menu.
Nous commençons cette démo avec V et son acolyte hispanique Jack. Les deux collègues et amis arpentent un couloir faiblement (mais superbement) éclairé. Très vite l’action s’emballe et nous assistons au premier gunfight avec des hommes de main d’une agence criminelle spécialisée dans la capture d’humains extrêmement modifiés (tenant plus de l’androïde que de l’humain) pour leur extraire leurs augmentations cybernétiques et les revendre sur le marché noir. Après une fusillade palpitante dans un petit appartement, à coups d’injures, de balles qui traversent les murs et d’une petite scène scriptée dans laquelle Jack fonce sur un type armé d’une mitrailleuse, le plaque violemment par terre pour enfin lui coller une balle dans la tête, V et son comparse retrouvent leur cible disparue. On se branche directement au crâne de la pauvre victime pour vérifier par nous même ses signes vitaux. La malheureuse vit encore. On porte son corps jusqu’à une unité du SAMU un peu trop sur la défensive qui la prend en charge. Mission réussie. Fondu au noir. On se réveille le lendemain, en charmante compagnie. C’est à ce moment que le commentateur nous précise que le jeu est un titre mature, blablabla. Eh oui, il décide de nous le dire après qu’on a aperçu une poitrine et quelques paires de fesses. Il faudrait peut-être songer à une autre manière de présenter un jeu « mature », autre que par le sexe s’entend. Bref ! On nous fait rapidement visiter l’appartement de V puis la préparons pour sortir rejoindre Jack. Avant de quitter l’appartement nous pouvons choisir notre tenue, qui impactera notre «cool attitude » dans la rue et donc les réactions des gens à qui on aura affaire. V prend l’ascenseur, les portes s’ouvrent…
Quand on arrive en ville
Premiers murmures dans la salle. Night City (mais LE JOUR) s’ouvre enfin à nous. Force est de constater que, oui, ça en jette sévère. Le design de la ville est incroyable et retranscrit à merveille l’univers cyberpunk. Ça grouille de vie. Là un porteur d’eau, ici un petit groupe qui discute, à côté un homme solitaire qui mange ses nouilles, un peu plus loin, un SDF qui nous interpelle. En une minute passée dans la rue on se rend compte que Cyberpunk 2077 pousse la technique du jeu vidéo très loin et qu’il est difficile de croire qu’il tournera sur les générations actuelles.
Avançons. V et Jack ont rendez-vous avec un ponte de la pègre qui a un boulot à leur proposer. Une étape importante dans leur vie, cantonnée jusque-là à de basses besognes. Ils vont enfin pouvoir faire leurs preuves. La mission ? Acquérir par n’importe quel moyen un spider bot auprès d’un groupe de super-améliorés. On accepte évidemment. Pour se rendre sur les lieux, autant prendre la voiture. Nous avons le choix de la conduire ou pas. Le joueur prend le volant et nous fait profiter d’une conduite en vue FPS et à la troisième personne. Dieu que la ville est belle. Mais le calme ne dure pas, un camion blindé nous accroche et ses occupants nous tirent dessus. V passe le volant à Jack et commence à tirer à tout va sur les ennemis. On apprendra qu’il s’agissait de membres de l’organisation du début, qui n’ont que moyennement apprécié la petite expédition punitive dans leurs locaux. L’occasion pour le commentateur de nous dire que nos choix auront des conséquences plus tard dans le jeu.
V est contactée par une femme mystérieuse mais dont les intérêts sont sensiblement les mêmes. Elle nous propose de nous donner de l’argent pour acheter le spider bot. Après quelques dialogues bien foutus, nous repartons en direction du repaire des super-augmentés avec notre nouvelle carte de crédit. Hop, nous sommes arrivés, nous faisons connaissance avec les dits augmentés (qui ressemblent à des Sam Fisher dont les lunettes de vision nocturne lui auraient été encastrées dans la tronche) et commençons à parlementer avec eux sur le meilleur moyen d’obtenir ce spider bot. Ils acceptent l’argent, mais la carte de crédit contenait un virus. Les augmentés ne sont pas contents du tout. Commence alors une longue phase de gunfight où nous sommes introduits plus précisément à quelques armes et capacités du jeu.
Les zinzins du cyber espace
Niveau armes, on veut rester dans l’accessibilité : pistolet mitrailleur avec possibilité de faire rebondir les balles à 90° sur des surfaces pour déloger un ennemi à l’abri, fusil à pompe puissant dont les balles traversent les murs et mitraillette avec option courbure de la trajectoire des balles, là encore pour mieux atteindre un ennemi planqué. On tire, on saute, on dash, le tout entrecoupé de petites inhalations d’un produit qui ralentit légèrement le temps et qui augmente les dégâts. Ça ne s’arrête jamais et une nouvelle mécanique se dévoile quasiment à chaque ennemi. Par exemple, le développeur à la manette s’approche discrètement d’un ennemi pour hacker son réseau neuronal. Celui-ci étant un chef d’escouade, cela permettra de toucher tous ses subordonnés (en l’occurrence ici, les empêcher de se servir de leurs armes connectées). Juste après, nous voyons enfin les fameuses lames sortir des bras de V. Elle saute et s’accroche au mur grâce à elles. Stupeur dans la salle. Tout le monde pensait qu’elles ne serviraient qu’à trancher des trucs. Nouvelle stupeur, le perso se déplace sur le mur grâce aux lames, se tourne vers un ennemi en contrebas, lui saute dessus et lui enfonce gentiment ces deux gros morceaux de métal. Mon voisin de droite n’en peut plus, il passe à deux doigts de se noyer dans sa hype. Les combats continuent jusqu’à arriver à un boss dans un mécha. On le bat, on récupère le spider bot, on va régler nos comptes avec cette mystérieuse femme qui nous a refilé une carte de crédit hackée pour enfin aller faire valider la mission.
Malgré la fatigue accumulée pendant ces trois jours de Gamescom, il a été impossible de décrocher le regard de l’écran. Il se passait même peut-être trop de choses. Et pourtant la démo a duré 50 minutes ! Il s’agit probablement des 50 minutes les plus haletantes qu’il m’ait été donné de voir dans ma vie de joueur et je ne pense pas leur faire honneur à travers tout ce long descriptif. J’ai enfin compris cette hype autour de Cyberpunk même si je suis ressorti de cette présentation avec ce petit questionnement : quand même, c’est trop beau pour être vrai non ?
Je souhaite que ça ne le soit pas.
EDIT : Bien évidemment CD Projekt a choisi le jour de la sortie de notre article pour révéler la démo complète au public, donc la voilà ici.
Benjamin "Noodles"
Faire des jeux de mots c’est mon dada. J'aime bien tous les jeux aussi. Sauf les mauvais ou ceux qui nous prennent pour des glands.
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