Bien sûr que Bubsy The Woolies Stike Back est à la fois une mauvaise idée et un mauvais jeu. Cet article, on pourrait presque l’arrêter là. Néanmoins, cet épisode n’est paradoxalement pas une mauvaise suite. Manette en main, on comprend vite que les allemands de Black Forest Games ont fait de leur mieux, dans un rituel de nécromancie semi-réussi destiné à ramener quasiment en l’état quelque chose que l’Histoire du média met un peu trop volontiers sous le tapis : la mémoire de ses mascottes craignos des années 90. Pour comprendre Bubsy The Woolies Strike Back, il faut comprendre cette époque. Et comprendre cette époque, ça implique de plonger les deux mains jusqu’au coude dans le mauvais goût de l’époque de la « guerre des consoles », là où à l’ombre de Mario et Sonic gravitaient tout un tas de clones le plus souvent dispensables, et où Bruno Bonnell rachetait des studios moribonds sans raison juste parce que dépenser du pognon pour rien, c’est ce qu’on faisait pendant les années Jean-Marie Messier. Mettez bien vos combinaisons de protection, des éclaboussures de mauvais goût sont susceptibles d’avoir lieu pendant le voyage.
Fluo Kidz
1992. Le marché mondial du jeu vidéo, PC mis à part, est dominé de manière écrasante par Nintendo et Sega, avec chacun pour fer de lance une mascotte emblème du style roi : le jeu de plates-formes. Pour Nintendo, le navire amiral est un Super Mario World encore nommé par la presse occidentale « Super Mario 4 », avec sa carte du monde monumentale, son gameplay extrêmement précis et son univers coloré. Pour Sega, c’est la première trilogie Sonic, misant sur le fun, la rapidité, et sur un univers techno-over the top supposé plaire aux fluo kidz de l’époque. Immédiatement après l’arrivée de ces jeux fondant une approche moderne du jeu de plates-formes dont on trouve trente ans plus tard de nouvelles itérations tout à fait honorables (Sonic Mania et Cuphead sont deux formes d’héritage de cette époque), un océan de clones plus ou moins inspirés envahit le marché.
Nombre d’entre eux surfaient opportunément sur des licences identifiables par tous les enfants de l’époque, parfois pour le meilleur (Aladin, le Roi Lion), souvent pour le pire ou le ridicule (Tintin, Cool Spot…). Pour la seule années 1993, on compte un jeu Pierrafeu, trois Kirby, deux Mega Man, un Asterix, deux Sonic, un Mario, un jeu Alien, un Batman, deux Battletoads, un improbable Denis la Malice, et la liste pourrait s’allonger pendant des dizaines de titres. Des jeux de plate-formes à licence, il en sort alors plusieurs par mois, parfois plusieurs par semaine.
Dans l’ombre de ces licences connues et installées, la guerre fait rage pour tenter de dénicher « le prochain Mario » ou « le prochain Sonic ». Si le premier a un style incontestablement plus simple à cloner (le cloner correctement, c’est un autre débat), le second a une approche du jeu qui se base davantage sur la rapidité, une inertie étrange et des niveaux trop grands pour être honnêtes bourrés de secrets et de raccourcis. Les titres ayant pour argument de se confronter directement au hérisson de Sega n’étaient pas si nombreux que cela. Dans l’énorme vague de Pré-hype désormais oubliée qui a accompagné le développement du tout premier Bubsy de la société Accolade (RIP petit Ange), on ne prenait pas tant de gant. L’influence revendiquée par le réalisateur du jeu Michael Berlyn était claire et net : c’était un chat qui allait bouffer le hérisson de SEGA.
Year of the Cat
Une sortie multi consoles pour un jeu avec un animal « à la cool » -un chat vêtu d’un t-shirt et de rien d’autre, c’était déjà bizarre à l’époque-, des sprites détaillés déballés à la presse des mois à l’avance, une communication basée entre autre sur une physique ultra dynamique où le personnage vole, rebondit, accélère, freine à la volée comme une superballe ou un matou en manque de Feliway. Bubsy premier du nom se voulait l’archétype du jeu « giga branché », exigeant, destiné à ringardiser un Mario un peu plan-plan et un Sonic qui tournait -déjà- un peu en rond. Les développeurs ne tarissaient pas d’éloges sur les poses so fabulous que le chat pouvait arborer tout au long du jeu (tirant la langue comme un punk en mousse, invectivant le joueur, jouant au yo-yo, on savait rire en ce temps-là). Il n’est pas innocent qu’après quelques années à saturer les téléviseurs des consommateurs, ce type de personnage ait fini par devenir le sujet d’un des meilleurs épisodes des Simpson.
Après un an de teasing intense, Bubsy in Claws Encounters of the Furred Kind obtient une réception très honnête, se vend correctement, et tombe presque aussitôt dans l’oubli promis aux dizaines d’autres tentatives d’imposer une nouvelle mascotte dans la tête des enfants. L’année suivante sort un second épisode, sans l’équipe originale et réutilisant une bonne partie des assets du premier. Objectivement meilleur, il obtiendra une réception plus tiède (après 5 ans d’un marché saturé de platformers du même calibre, Bubsy II ne suffisait plus à séduire). Un projet de dessin animé est envisagé, un pilote produit, et aussitôt le tout de passer au broyeur et de finir en bonus sur le portage Windows 95 du premier jeu. Michael Berlyn n’aura de cesse de fulminer contre ce deuxième épisode, dont lui et ses équipes ont été écartés, accusant même Bubsy II d’avoir coulé une franchise prometteuse.
C’est le début de la fin pour une série qui va successivement être refilée à Atari pour un nouvel épisode médiocre sur la Jaguar puis subir un passage en 3D particulièrement raté sur Playstation en 1996 par la jeune équipe d’Eidetic, à une époque où, il est vrai, personne ne savait vraiment comment faire des jeux de plates-formes en trois dimensions. Une partie de l’équipe du jeu sera débauchée par Sony pour aller travailler sur la série Syphon Filter (RIP Petit Ange), vous savez, cette série qui n’était pas du tout, mais alors pas du tout Metal Gear scénarisé par des sous Michael Bay de troisième division. Michael Berlyn, qui n’a eu de cesse de perdre et de récupérer sa place de directeur sur la franchise, finit par passer à autre chose et retourne à ses premières amours : les fictions interactives dont il est encore aujourd’hui un auteur occasionnel. Mark Blank, l’autre tête pensante d’Eidetic et quasi inventeur de la fiction textuelle dans les années 70, fera une modeste carrière chez Sony avant de devenir développeur pour Amazon et Android, avant de prendre sa retraite (‘« He’s now doing whatever he damn well pleases. » nous apprend sa fleurie page wikipedia).
Né Ringard
Les deux premiers épisodes de Bubsy ont eu un incontestable succès de cour de récré. Aussi éphémère que l’espace entre deux jeux de plates-formes à mascotte, aussi évanescent que la hype qui a accompagné Mister Nutz à la même époque, mais un succès tout de même. Il faudra le recul des ans et le reflux du marketing tapageur de ces années de matraquage, et il aura fallu l’émulation plus quelques temps de maturation pour qu’on se rende compte que Bubsy, en y repensant un peu, c’était pas terrible.
La difficulté louée à l’époque de la sortie de Bubsy premier du nom cachait avant tout des commandes très imprécises, un game design illisible et injuste, une direction artistique réussissant l’exploit d’être à la fois terne et criarde, une sorte d’Earthworm Jim à la sauce comic cheap. D’aspect extérieur, le résultat est un improbable mix entre un Sonic de Prisunic et un Earthworm Jim bootleg de paquet de céréale. L’humour forceur qui essaye d’être giga cool méga super fluo détente ne fait mouche à aucun moment, déjà ringard à l’époque comme François François. Les créateurs de Bubsy ont commencé leur carrière à la fin des années 70, sont plus proches de la quarantaine que du collège, n’ont visiblement aucune idée de ce qui pouvait passer pour cool en 1993, et manette en main, difficile de ne pas être agacé par les pitreries du protagoniste, les bruitages de cartoon ringard ou le design des ennemis oscillant entre le grotesque et le laid. En somme, il y a des raisons tout à fait objectives à ce que Bubsy ait pu passionner brièvement des enfants de huit ans (le jeu était rapide et détaillé, et la presse de l’époque a survendu le bousin comme étant le pinacle du fun et de la technique), mais il y a des raisons tout autant évidentes au crash immédiat qui a suivi et à l’oubli complet dans lequel s’est abîmée la licence.
Et un jour, sans qu’on comprenne bien pourquoi, un développeur allemand à la réputation pas bien glorieuse annonce un Bubsy The Woolies Strike Back, le premier épisode en plus de vingt ans.
The Woolies Strike Back malgré le silence assourdissant des médias
Le cinquième épisode de la série ne sort cependant pas tout à fait de nulle part. La franchise Bubsy a suivi le triste et pathétique destin de son éditeur d’origine, Accolade. Fondée par des anciens d’Activision (RIP Petit Ange), la boîte traverse les années 80 et 90 en se taillant la réputation d’un éditeur spécialisé dans le milieu de gamme, avec des méthodes de production pas toujours des plus élégantes, et un catalogue interminable de jeux de sport photocopiés les uns sur les autres. Au moment où Accolade (et les licences qui allaient avec) sont rachetés par Infogrames (RIP Petit Ange), la société ne publie peu ou prou plus qu’une seule série : Test Drive (RIP -ok j’arrête).
On ne reviendra pas sur la folle politique d’acquisition d’Infogrames lancée à la fin des années 90, contentons nous de la résumer grossièrement : à l’époque, la société de l’impayable Bruno « Le Trump Français » Bonnell avait pour stratégie d’avaler à peu près tout ce qui se faisait de disponible en terme de studio pour conquérir des marchés qui n’existaient pas vraiment, quitte à créer une dette irréversible. Accolade devient donc ainsi « Infogrames North America » avant de devenir « GT Interactive Software » puis « Atari Inc. », puis rien du tout. En 2013, l’ensemble de ce qui reste du bousin fait faillite, et son catalogue est dispersé aux quatre vents pour vraiment pas cher. Autant vous dire que la place de Bubsy là-dedans est parfaitement négligeable. Le tout petit éditeur Californien Tommo acquiert en juillet 2013 un énorme pan du catalogue d’Infogrames géré par alors Atari. Ces derniers, redevenus indépendants et fortement endettés, recentrent leur activité sur les machines à sous et bradent leur catalogue de licences de jeux au plus offrant afin d’éviter une cessation totale d’activité. Ironie du sort pour une firme qui se réveillera cinq ans plus tard en annonçant l’Ataribox puisque finalement, la nostalgie et le portefeuille des gamers quadragénaires semble avoir du bon. Tommo débourse donc un peu moins d’un million de dollars pour récupérer la propriété sur des dizaines de titres. Le catalogue d’Accolade ne représente qu’une partie négligeable de l’ensemble, et c’est plutôt des rééditions numériques de grands classiques d’Atari qui seront la politique de Tommo entre 2013 et 2016, tout en continuant d’inonder le store de la 3DS de shovelware via sa filiale UFO Interactive.
Après quelques années à végéter dans le néant, le catalogue d’Accolade finit par attirer l’intérêt de BillionSoft, une firme de Hong-Kong spécialisée dans le rachat à vil prix de vieux fonds de catalogues oubliés. BillionSoft rachète la franchise Bubsy à Tommo, tout en chargeant ces derniers de publier un nouveau titre sous-traité à un studio allemand. Après tout, il s’agit sans doute du jeu le moins obscur de la centaine de titres acquis dans l’opération. J’adorerais m’entretenir avec l’expert comptable qui analysera la bien entendu entière et irréprochable conformité fiscale de toute l’affaire, mais qu’importe. Ludiquement parlant, le problème est que ni BillionSoft, ni Tommo ne semblent avoir la moindre idée de ce qui constitue un jeu vidéo amusant et viable en 2017. Le problème plus grave, c’est que le studio choisi pour bricoler le relaunch de Bubsy est Black Forest Game. Un bon choix, sur le papier seulement.
Bubsy v Gianna Sisters
Pour une raison que je ne m’explique pas (mais qui ont sans doute trait à la culture très PC de ces pays), l’Allemagne et l’Autriche pullulent de studios produisant des jeux de milieu de gamme ni bon ni mauvais, des usines à 6/10 à destination d’un public de niche. Parmi ceux là, Black Forest Games n’a pas la meilleure des réputations, contrairement à, mettons, un Daedalic Entertainment. Bâti sur les cendres d’un Spellbound (Desperados…) qui n’était déjà plus que l’ombre de lui-même, le studio enchaîne les titres médiocres. C’est sans doute la présence à leur tableau de chasse de l’affreux sale et méchant Gianna Sisters : Twisted Dreams qui a attiré l’attention de Tommo. Comme Bubsy, Gianna Sisters est la resucée gênante d’un clone de Mario. Pourtant, la fibre nostalgique de quelques darons mélancoliques suffira à boucler une campagne kickstarter et à sortir le jeu sur de multiples supports. La réception critique est modeste, mais, tous supports confondus, le reboot des aventures des soeurs Gianna passe le million d’exemplaires écoulés.
C’est probablement à ce moment là que quelqu’un s’est dit que les gens qui avaient fait ça pouvaient bricoler quelques assets de Gianna Sisters, y coller de force un chat balançant des punchlines ringardes, et que le jeu se vendrait immédiatement par palettes. Dès l’annonce du projet, en juillet dernier, tout le monde ricane devant l’improbable combo Tommo+Bubsy+Black Forest Games. Car si Gianna Sisters a bénéficié d’une bonne campagne marketing et d’une exposition assez large lui ayant assuré des ventes honnêtes, il a par ailleurs été très froidement accueilli par la presse et par les joueurs eux-même. Le jeu écope d’un modeste 77 sur Metacritique, entres autres à cause de problèmes inhérents au gameplay bien trop approximatif pour un platformer hardcore. Imaginez Donkey Kong avec l’inertie de Sonic : vous obtenez un titre particulièrement bancal et injuste, aux hitbox buggées et à la direction artistique dérangeante. Black Forest Games n’a cependant pas livré une copie malhonnête. Le jeu avait un contenu riche, et semblait avoir été façonné avec soin par des gens qui n’avaient cependant aucune idée de ce que devait être un jeu de plate-forme à l’époque de Dustforce, Flyn’n ou Super Time Force, sans pour autant arriver à retrouver le côté très ciselé et exigeant des jeux à scrolling horizontal de la NES et de la SNES. Des cuisiniers qui utilisaient du plâtre en guise de farine, mais avec la meilleure volonté du monde.
Il est difficile de dire (sans le post mortem qui arrivera peut-être un jour) dans quelles conditions les équipes de Black Forest Games ont travaillé. Le jeu a probablement été créé en quelques mois, on n’ose pas dire quelques semaines. Moins de quatre mois ont séparé l’annonce du projet de sa sortie, et le peu qui a filtré entre temps oscillait entre des vidéo de gameplay qui n’auguraient rien de bon et un marketing assez angoissant culminant avec un compte Twitter géré par « Bubsy the Bobcat » où ce dernier cherche manifestement à se faire aimer à toute force dans une indifférence générale, allant jusqu’à retweeter des messages signalant que le jeu est moins calamiteux que prévu. Et puis, voilà, le jeu est sorti.
#bestbubsygame #YourPalBubsy
Il y a peu de choses à dire sur Bubsy The Woolies Strike Back en tant que tel. Son moteur de jeu, sa direction artistique, sa physique, tout cela ressemble énormément à une version de Gianna Sisters qui aurait bénéficié de beaucoup moins de temps de développement. Le jeu, extrêmement court, ressemble à un freeware de la grande époque où ces derniers étaient distribués à titre de démo technique dans les magazines PC, à la différence que ceux-ci n’étaient pas vendus 30€. Le personnage a peu d’animations, les ennemis se ressemblent tous, tout est assez mal équilibré, et le compte officiel du jeu a beau s’amuser d’une rivalité avec Sonic, force est de constater que l’élément vitesse, qui existait sur certaines portions des deux premiers épisodes sur console 16 bits, a complètement disparu.
Cet épisode de Bubsy est lent, voire statique, ses niveaux relativement fermés, et un ensemble de petits défauts liés au moteur et à la physique du jeu en font une expérience relativement désagréable une fois le pad en main. Jusqu’à la musique du soft, irritante et répétitive, on sent que tout a été fait à la va-vite, et que tout a manqué de la plus élémentaire vision de quoi que ce soit d’original ou de cohérent. Une des rares vraies bonnes astuces des deux premiers jeux étaient la profusion de passages cachés derrière les décors et de petits secrets à découvrir : ils sont ici remplacés par des bonus bien visibles, mais rendus difficiles d’accès par des commandes imprécises et des collisions incompréhensibles. Comme si le temps avait manqué pour le level design et pour le polish des commandes, et que le combo des deux était supposé créer une mécanique intéressante (c’est pas le cas).
Pour autant, il est évident que Black Forest Games a livré une copie honorable au regard de la commande. Pas particulièrement aguerris dans le genre, travaillant aussi vite que possible, et utilisant un matériaux de base à l’ADN déjà plombé par ces mêmes défauts, on sent qu’ils ont fait ce qu’ils ont pu. Il aurait fallu bien plus de temps et d’énergie pour véritablement produire quelque chose d’intéressant avec ce zombie de mascotte ringarde qu’était Bubsy : a minima repenser complètement le concept et donner le temps, les moyens artistiques et les équipes nécessaires pour produire quelque chose qui dépasse le simple projet passe-partout comme il en sort deux cents par mois sur Steam.
Bubsy The Woolies Strike Back n’est pas un SI mauvais jeu que ça. Médiocre en tout point, peut-être, mais pas pire que des dizaines de projets de la même envergure qui sortent dans l’anonymat de l’hyper saturation du marché. Sans doute que sa seule chance de briller un tout petit peu était de capitaliser sur son nom qui évoque la période nostalgique du début des années 90 et les centaines de mascottes débiles qui en constituaient le décor vidéoludique. Quelques jours après le lancement du titre, moins de mille copies du jeu auraient été écoulées sur PC, et le prix est déjà cassé de près de 40% (ce qui fait beaucoup pour une offre de lancement), ce qui prouve que la supposée fibre mélancolique qui aurait poussé des cohortes de joueurs à se passionner à nouveau pour l’affreux chat de gouttière de leur enfance n’était qu’une vue de l’esprit.
Et pourtant comme le souligne Destructoid, The Woolies Strike Back est probablement le meilleur jeu de toute la franchise. Ouch.
Croyez-le ou non, j’ai possédé et porté un t-shirt Bubsy imprimé en décalcomanie par ma maman. J’avais 8 ans. Je n’ai plus 8 ans. Ballotté de studio en studio, et de gestionnaires de droits en gestionnaires de droits, le très oublié catalogue d’Accolade a fini par atterrir entre les mains d’un fonds d’investissement Hong-Kongais qui s’est donné pour improbable mission d’en effectuer des remakes attendus par absolument personne. L’idée est aussi idiote en pratique qu’elle l’est en théorie. Black Forest Games, qui n’en est pas à son premier essai en la matière, essuie avec Bubsy The Woolies Strike Back les plâtres d’une opération probablement destinée à ne jamais se répéter. Les allemands ont vraisemblablement fait ce qu’ils ont pu, et sans bâcler davantage que le peu de temps et de budget alloués le leur permettait. Ça ne suffira cependant pas à transformer Bubsy en autre chose que ce qu’il a toujours été : un pet de mauvais goût dans le torrent de boue de la rivière des mascottes nées ringardes de l’âge d’or des jeux de plates-formes qu’a constitué la génération 16 bits. 25 ans après mon t-shirt en décalcomanie, la boucle et bouclée, et, je le crains, c’est bien la dernière fois que je parlerai de cet affreux matou. C’est triste, mais les Petits Anges Partis Trop Tôt ne devraient jamais revenir.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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