Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray essaye de faire preuve de patience devant While Waiting et Shift vous parle de BZZZT en faisant la danse du robot.
While Waiting
Est-ce que j'ai passé un bon moment sur While Waiting ? Absolument pas. Est-ce qu'Optillusion, studio à l'origine du titre, a menti sur le jeu promis ? Non plus. Je suis donc bon pour essayer de comprendre pourquoi la promesse du jeu, qui m'avait donné envie d'y jouer et qui est ici réalisée, n'a pas suffi à mon bonheur.
Qu'est-ce qui rit jaune et qui attend ?
While Waiting, comme son nom l'indique, est un jeu sur l'attente. Celle de tous les jours, qui arrive tellement régulièrement que vous ne la remarquez presque plus. Combien de temps on pourrait gagner dans une journée si on pouvait récupérer le temps perdu à attendre devant un ascenseur, à la caisse d'un supermarché, à l'installation d'une mise à jour ou sur les quais du métro ? Le jeu vous met face à une centaine de situations de ce genre, des saynètes durant entre 1 à 2 min, étalées tout au long de la vie du personnage que vous incarnez, de sa naissance jusqu'à son dernier souffle.
Sur le papier, c'est amusant de redécouvrir ces moments du quotidien ou ceux un peu plus exceptionnels (avant la naissance d'un enfant, dans la salle d'attente pour un entretien d'embauche). La grande majorité des niveaux est accompagnée de petits succès/défis qui consistent toujours à soit accomplir des petites tâches amusantes et parfois inattendues, soit attendre sans rien faire jusqu'à la fin de la scène.

Oui, vous avez bien lu. Techniquement, vous pouvez lancer le jeu, poser la manette et regarder les 100 niveaux s'enchaîner, en vous rappelant sur certaines saynètes que vous avez déjà été dans une telle situation, avant de vous dire que la scène du speedrun ne va pas passer le meilleur des moments sur ce jeu. C'est une sensation très bizarre tant le jeu vidéo nous a habitués à appuyer frénétiquement sur des boutons. Je sais cela parce que j'ai rapidement décidé de finir le jeu ainsi, d'enchaîner les situations sans rien faire, pour voir où le jeu allait. Et je ne peux que vous déconseiller de faire ainsi.
L'attente, on est tous capables de la vivre, avec un degré plus ou moins important de résistance. Mais l'attente pour l'attente n'est pas très amusante, surtout sur autant de niveaux. Je pense que While Waiting s'apprécie bien plus en le picorant, 2/3 niveaux par jour, pas plus. Surtout si vous voulez tout faire, puisqu'il sera alors nécessaire de faire chaque niveau au minimum deux fois (une en ne faisant rien et l'autre en essayant de faire les autres défis, ce que vous n'arriverez sans doute pas à faire du premier coup).
J'ai tout de même deux reproches plus objectifs à faire au titre. En premier, l'impossibilité de refaire rapidement un niveau, le jeu enchaînant directement sur le suivant une fois le temps imparti passé sur une scène. Il devient obligatoire de revenir au menu pour sélectionner soi-même un niveau déjà fait (en vrai un simple bouton refaire le niveau une fois celui-ci terminé suffirait). En second, la difficulté de certains défis, notamment les mini-jeux qui deviennent rapidement très (très) frustrants. D'autant plus quand le niveau se termine en plein défi et qu'on doit repasser par le menu principal pour recommencer...
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While Waiting a été testé sur Nintendo Switch via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur PC.
While Waiting a définitivement testé ma patience et sans doute pas comme je l'espérais. C'est aussi le malheur parfois de tester des jeux, on cherche à en découvrir le plus possible pour avoir un avis complet et on ne profite pas du jeu à un rythme auquel il serait plus agréable. Si vous décidez d'y aller, je ne peux que vous conseiller de ne pas y aller trop vite. Faites preuve de patience !
BZZZT
Vous vous souvenez de cette époque où les tests de jeux vidéo donnaient une note à la durée de vie, pour plus ou moins déterminer si le titre était "rentable" ? Si BatVador a développé cette question et questionné ses (nos) habitudes de consommation du jv (et de consommation tout court, finalement) dans sa review de Things Too Ugly, je vais faire un pas de côté quant à cette réflexion. Je veux des jeux courts. Point. Au diable la rentabilisation du prix du jeu ou que sais-je. Vous avez vu la longueur de nos backlogs ? Soyons sérieux deux minutes s'il vous plait.
Quand notre cœur fait BZZZT
BZZZT, c’est un projet solo du développeur Karel Matějka, qui a notamment travaillé sur des licences comme Operation Flashpoint ou Mafia, et qui crée en parallèle des titres plus courts et plus modestes. Et donc, puisqu’on parlait durée de vie, BZZZT, ça se termine en à peine 1h40. Ceci est un compliment. C’est un compliment, et ce, pour tout le monde, car si vous pouvez effectivement voir apparaître le générique de fin en moins de deux heures et voguer vers de nouveaux horizons, il y a également de quoi y passer un paquet de temps pour peu que vous soyez complétionniste.
BZZZT fait définitivement partie de cette nouvelle vague de titres qui comprennent l’accessibilité et les paliers de difficulté et peuvent ainsi s’adapter à tout type de public. L’expérience "de base" consiste à traverser de courts tableaux en 2D, dans un platformer somme toute très classique (mais au game feel particulièrement fluide et généreux) rempli de pièges et d’ennemis qui nous tuent en un coup, ainsi que de vis dorées à collecter. Vraiment classique, un peu difficile, mais complètement surmontable et ça s’arrête pile quand il faut… si on veut que ça s’arrête. Et si la difficulté du mode moyen est un peu trop élevée, il est possible d’activer quelques options d’accessibilité, notamment celle qui rajoute quelques vies par niveau, de quoi passer plus facilement certains boss et pièges compliqués.
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Mais surtout, BZZZT propose une quantité de contenu et objectifs annexes assez énorme pour le petit jeu qu’il est censé être. Les plus masochistes pourront s’essayer au mode arcade (sept vies pour l’intégralité du jeu, merci, mais non merci, pour ma part), mais plus accessibles sont les niveaux bonus débloqués à la toute fin, ainsi que tous les objectifs de niveaux. Vous pouvez essayer de battre tous les chronos si vous le désirez. Ou choper toutes les vis dorées du jeu. Ou, si vous voulez toutes les médailles d’or, choper tous les collectibles ET battre le chrono en une même tentative, ce qui demande finalement moins de skill (bon un peu quand même, surtout sur la fin), que de planification de sa route, transformant presque le jeu en puzzle-platformer. Sans compter la dizaine de mini-jeux (pour la plupart assez amusants) cachés dans les salles secrètes de certains niveaux.
Salles secrètes pas si secrètes que ça, puisque le sélecteur de niveaux indique toujours dans quel tableau les chercher. C’est tout bête, mais c’est ce genre de petits détails qui font que j’aurai plus envie de try hard sur un jeu plutôt qu’un autre : BZZZT est incroyablement respectueux de notre temps. Il ne nous fait rien chercher en vain, ne nous force jamais à faire ce qu’on ne veut pas faire, nous laisse jouer avec tous les paramètres souhaités et nous laisse repartir à n’importe quelle étape. J’étais venu pour y passer seulement une heure quarante, j’y suis resté plus longtemps que prévu, et on s’est quittés en bons termes une fois que tout était dit. Voilà qui était reposant.
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BZZZT est un exemple parfait du platformer à l’apparence old school, avec son pixel art, ses références à l’arcade, sa difficulté de base un peu brute de décoffrage, son gameplay classico-classique, et pourtant si moderne dans son exécution et sa philosophie. Le titre de Karel Matějka s’adresse à un peu tout le monde, des adeptes du masocore aux novices, des complétionnistes aux curieux·ses qui n’ont qu’une heure ou deux heures devant elleux. À moins d’être complètement allergique au genre du platformer, il serait dommage de s’en priver.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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