Dans cette partie rapide, glau accumule des poêles rouillées pour confectionner des armures dans Urban Strife tandis que Zali découvre le charmant Flintlock: The Siege of Dawn, sorti discrètement il y a quelques mois.
Urban Strife
Si lundi, c'est ravioli, alors mardi, c'est invasion zombie. Et comme ce n'est ni votre première ni votre dernière, vous connaissez le protocole. On se trouve des copains survivants, mais pas trop, on s'enferme dans un domaine bien barricadé, on s'arme de battes de base-ball à clous et on fait le tour de la ville en rapinant tout ce qui pourrait servir : armes, munitions, matériaux, médicaments, essence, et n'oubliez pas de prendre le pain en rentrant. Ah, et très important : le vrai danger, est-ce que ce sont nos amis les zombies ?
"NOOOON !"
C'est qui alors ?
"KEVIN LE VOISIIIIN !"
C'est bien, vous avez bien mérité une boîte de thon à peine périmée.
La fête des voisins
Bah oui, l'enfer c'est les autres (humains), surtout quand ils vous balancent des cocktails Molotov à la figure. Mais c'est de bonne guerre, on vient de tirer une décharge de chevrotine sur leur guetteur. Il n'y a pas vraiment de good guys ici : les ressources sont rares, on se fout sur la tronche, voilà tout. C'était écrit dans le titre : Urban Strife est clairement orienté vers la bagarre. La partie exploration se fait en temps réel, en faisant attention à ne pas trop attirer l'attention. Dès les premiers tirs, on bascule vers un tactical classique au tour par tour plutôt correct, où l'on se planque derrière des tables et des murs, on vise la tête quand on est assez près, on fait attention à recharger dès que possible et on disperse ses troupes pour éviter de perdre tout le monde à la première grenade. De retour à la maison, on passe à la troisième partie : un petit bout de gestion où l'on décide d'allouer des ressources dans un bac à légumes ou un nouvel établi, en gardant ce qu'il faut pour confectionner de quoi repartir en maraude.
Holà, doucement, on dirait que vous n'avez pas bouffé de zombie depuis des années. Gardez en tête que Urban Strife vient tout juste de démarrer son accès anticipé. Ça ne sent pas vraiment la peinture fraîche : c'est plutôt qu'il n'y a pas encore de peinture sur les murs, et parfois pas encore de mur. L'action fonctionne, il y a déjà une belle quantité de choses à faire, mais de nombreux petits détails perturbent l'expérience. L'interface en combat peine à indiquer le bon nombre de points d'actions utilisés, la reconfiguration des touches ne fonctionne pas, la partie gestion a besoin d'être revue… et les portraits de nos personnages sont pour l'instant sortis de l'I.A. Midjourney, ce qui clashe avec le reste de la direction artistique (mention spéciale au chef du campement, qui a les traits du John Hammond de Jurassic Park). Le studio a mollement promis de les changer "selon les retours". Dont acte.
Mais surtout, bah, on s'ennuie un peu. Passer son temps à fouiller tous les placards et poubelles de toutes les maisons, avec constamment un œil inquiet sur le poids de l'inventaire de chaque bonhomme, c'est certainement roleplay, d'accord, mais ça n'est pas le fun total. D'autant que tout prend des plombes : on ne peut pas accélérer le mouvement des ennemis ni celui de nos bonhommes quand ils parcourent la carte. Pour l'instant, l'apocalypse est un peu trop sage. Mais tout est en place pour qu'une petite étincelle de folie vienne ajouter un peu de vie.
Urban Strife a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Sur le papier, Urban Strife est un rêve mouillé de survivaliste guerrier : une base à entretenir et développer, couplée à un tactical solide et efficace, et même un peu de diplomatie. Si on est prêt à essuyer quelques plâtres, on est par contre en droit de se demander si l'ensemble va finir par décoller. Affaire à suivre.
Flintlock: The Siege of Dawn
C'est peu dire que Flintlock: The Siege of Dawn soit passé inaperçu à sa sortie. Paru au beau milieu de l'été, le jeu d'action aventure d'A44 Games (Ashen) s'est même retrouvé bradé à plus de 60% de son prix de base dans certaines soldes Steam, à peine de quatre mois après sa sortie. Le titre a aligné un nombre faible de reviews, et peiné à attirer l'attention du public, malgré une présence dans le Game Pass de Microsoft. Un destin lugubre pour un jeu qui ne le méritait pas. Hélas, Flintlock rentre dans cette catégorie de produits impossibles à vendre en 2024 : l'expérience action solo AA aux moyens modestes, mais à l'exécution correcte. Le "petit jeu" trop gros pour être indé, trop petit pour capter l'attention médiatique, pas assez singulier pour faire sensation.
Au bal mousquet
S'il fallait résumer Flintlock: The Siege of Dawn le plus simplement possible : il s'agit d'un Souls-like appartenant au genre de la "fantasy à mousquets", où les épées et les dragons laissent leur place aux uniformes napoléoniens et aux débuts du chemin de fer. Pas de science rétrofuturiste ici, mais une grosse hache de sapeur et des pistolets au design pleins de fioritures prout-prout qu'il faut recharger à la main. Vous incarnez Nor, femme d'action spécialisée dans le déblayage de tranchée, qui se retrouve en possession de pouvoirs magiques pour, en gros, casser la gueule à une bande de dieux et de zombies qui ont déferlé sur le monde.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce Flintlock, c'est sa capacité à rester simple. Trois grandes zones à explorer de manière relativement linéaire, à quelques détours et quêtes annexes près. Un moveset relativement basique (esquiver/parer/contrer/attaquer/tirer à distance), mais combiné dans un système de combat diablement efficace, basé sur l'alternance entre des parades au corps à corps et des fusillades à distance. Un peu à la manière de Sekiro, il s'agit ici d'un jeu basé sur le rythme : une danse avec les ennemis pour savoir quand se défendre, quand contrer, ou quand s'éloigner. Ce n'est pas le système le plus original du monde, mais bon sang, ça marche du tonnerre. Quel plaisir d'enchaîner un boss avec cinq ou six contres d'affilée une fois qu'on a pigé le truc !
Tout le reste est taillé pour des sessions de jeu courtes et intenses. Les raccourcis sont bien placés sur la carte, le système d'upgrade de l'héroïne et de son équipement fonctionne bien, et l'aventure réserve pas mal de jolies surprises du côté des décors et du design des boss. A44 Games n'avait certes pas les moyens d'un Elden Ring, mais a su mettre son énergie pile là où il le fallait pour livrer une aventure à la fois belle, intense et rythmée. Tout juste pourrait-on regretter quelques facilités dans le level design, quelques points de sauvegardes bizarrement placés, et une courbe de difficulté parfois mal gérée, alternant trop souvent des moments plan-plan avec des murs de cruauté un peu décourageants.
Flintlock: The Siege of Dawn a été testé sur PC. Le jeu est également disponible sur PlayStation 5 et Xbox Series.
Autant j'avais eu du mal à rentrer dans Ashen, que j'avais trouvé maladroit et redondant par rapport aux autres clones de Dark Souls, autant j'ai été charmé par Flintlock: The Siege of Dawn. C'est une œuvre qui a su trouver le bon compromis entre un contenu relativement réduit et un vrai sentiment d'aventure, un gameplay exigeant et une certaine simplicité dans l'exécution. Oui, ce genre de productions sont difficiles à commercialiser avec succès de nos jours. Mais je suis content qu'elles existent !
glau
Se perd dans des mondes ouverts, dans les rouages de sa propre usine ou dans le fracas des chars, mais trouve toujours un petit chemin de fer pour rentrer.
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