Cette fois-ci dans Partie Rapide, BatVador prend des photos dans The Star Named EOS et joue à la naturaliste/fermière de l'espace dans Farlands.
The Star Named EOS
Nouveau jeu du studio Silver Lining, The Star Named EOS continue dans la même veine que Behind the Frame avec une esthétique somptueuse, une histoire émouvante, un gameplay simple et une durée de vie très courte. Si je n’ai pas autant adhéré à la proposition que j’aurais cru, c'est entre autres une histoire de ressenti non corrélé aux qualités intrinsèques du jeu, mais aussi à cause de l’aspect un peu artificiel des puzzles et au manque de gameplay lié à la photo dans mon jeu de photo qui m’ont laissée un peu mitigée.
Y a pas photo (ah ben oui, elle était facile celle-là)
Dei, le protagoniste de cette histoire, reçoit des lettres de sa mère et s’emploie à retracer son voyage en recréant les photos qu’elle lui a laissées. Dans chaque chapitre, il faut alors résoudre quelques puzzles, pas très difficiles, pour récupérer les objets nécessaires à la mise en scène, recréer avec un peu d’astuce l’image puis prendre la photo et ainsi de suite jusqu’au dernier chapitre. On sait que la mère de Dei l’aime beaucoup, ses lettres sont émouvantes, sa voix est douce et plus on avance, plus se pose la question de savoir pourquoi cette mère si aimante est partie en voyage. Je ne vais pas vous le dire, mais préparez tout de même des mouchoirs au cas où. The Star Named EOS dessine une belle histoire douce-amère sur les liens filiaux, l’héritage immatériel et le pouvoir de la photographie, celui de révéler ce qu’on ne voit pas forcément et d’immortaliser des sensations. J’ai chouiné et vous allez aussi avoir de la poussière dans l’œil.
Visuellement, c’est un très beau jeu, avec une esthétique un peu hors du temps qui, si elle rappelle moins les studios Ghibli que Behind the Frame, capitalise tout de même sur ce côté rétro nostalgique doux-amer dont même si je suis capable d’en reconnaître tous les mérites, je ne suis pas personnellement très cliente. Ce côté nostalgique provoque chez moi des sentiments malaisants, mais c’est une affaire de goût et il n’y a absolument rien à reprocher de ce côté-là. J’aurais bien aimé encadrer certaines images tellement c’était joli.
Comme je le mentionnais plus haut cependant, le gameplay de photo est quelque peu absent de ce jeu sur la photographie. Bien sûr, on dispose d’un appareil photo et il faut capturer les scènes recréées pour avancer et on a tout le loisir de prendre ce qu’on veut d’autre en photo, les photos s’ajoutent à un album disponible même en dehors de la partie, mais à part débloquer un succès de temps en temps, la plupart des photos n’ont aucun impact sur l’aventure.
Côté puzzles, si le niveau de difficulté assez bas n’est pas un reproche que je ferais, leur côté un peu artificiel m’a un peu chagrinée. Pourquoi tous les objets dont vous avez besoin sont-ils subitement derrière un verrou qui ne s’ouvre qu’avec un code disséminé sur d’autres objets ? Un mystère. Si dans un jeu de type escape game, on accepte facilement ce genre de situations parce qu’on n’est pas là pour l’histoire, mais pour ouvrir des serrures, dans un jeu narratif qui mise sur l’ambiance, c'est déjà un peu plus difficile à avaler, surtout qu’il s’agit de puzzles on ne peut plus classiques. Ici un code en morse, là un rectangle de 9 par 4 dont il faut trouver les cases à griser, là des boutons à presser dans le bon ordre, rien de très original. Je soutiens pourtant tout à fait l’idée de mettre du gameplay dans un jeu narratif, mais au bout du compte, je trouve dommage de ne pas avoir proposé des puzzles plus en lien avec son thème ou d’assumer jusqu’au bout son côté vraiment narratif. De ce point de vue, heureusement, le jeu est très court, moins de deux heures pour en voir la fin en prenant son temps, peut-être un peu plus pour obtenir tous les succès, ce qui évite de se lasser des puzzles.
The Star Named EOS a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
Si d’un point de vue graphique et d’ambiance The Star Named EOS obtient un 1000/20, parce que je suis quelqu'un de très mesuré, il pèche un peu par des puzzles trop classiques dont la présence est un brin artificielle et un manque d’importance du gameplay de photographie. C’est cependant une belle histoire et si vous êtes amateur·rice de ce type de jeu narratif, ça serait dommage de passer à côté.
Farlands
Mais BatVador, me disais-je à moi-même en recevant Farlands, tu n’aimes même pas l’espace et tu n’as jamais touché à Stardew Valley de ta vie, pourquoi as-tu donc demandé un farming sim dans l’espace en accès anticipé ? Quand j’aurai la réponse, je vous le dirai, en attendant, ce que je peux vous dire c’est que Farlands c’est une sacrée feuille de route et plein de belles promesses, mais pour le moment, c’est surtout un univers un peu vide qui se visite en une poignée d’heures.
Loin du but
Le problème quand on s’aventure vers des genres de jeux avec lesquels on est peu familier, c'est qu’on n'a pas de point de comparaison. Mettez-moi devant un city builder, je me fais fort de trouver rapidement comment faire les trucs basiques, par contre devant Farlands, j’en ai, pardonnez-moi l’expression, un peu chié pour trouver les commandes. La faute probablement à l’accès anticipé qui ne possède pas d’écran indiquant les contrôles. Une fois compris qu’il fallait que je passe mon clavier en anglais pour me déplacer avec les touches ZQSD et que les objets de l’inventaire se sélectionnent avec les chiffres et que les actions s’effectuent avec clic droit clic gauche, ce qui, comme je ne suis pas un génie, m’a pris de trop longues minutes, j’ai pu commencer à explorer mon petit caillou. Caillou qu’un agent immobilier de l’espace qui ne faisait même pas semblant de pas être véreux venait de me vendre. J’ai ensuite récolté des fleurs et du bois, cassé des cailloux, réparé un droïde qui traînait là et crafté quelques trucs avant de visiter le reste de la galaxie, qui se compose pour le moment de trois planètes en plus de notre astéroïde. Cependant, impossible pour moi de savoir si j’en ai un peu bavé parce que je ne suis pas familière du genre ou si c’est parce que les commandes ne sont pas très très intuitives.
Visuellement, c’est du joli pixel art, ça rappelle à la fois les jeux Game Boy, j’allais dire de mon enfance, mais en fait, c'est plutôt de celle de mon petit frère, mais aussi ce que j’ai pu voir de Stardew Valley. C’est propre, c'est lisible, les petits insectes et les poissons sont amusants, j’étais contente, même si à la base le pixel art, c'est pas plus mon truc que l’espace. Mon personnage a les cheveux roses et la peau verte et mon caillou s’appelle Bitchyland en hommage à mon chat, la belle vie.
J’ai ensuite visité la planète Turbin, et c’est là que j’ai commencé à comprendre à quel point on était tôt dans l’accès anticipé. Les personnages n’ont qu’une ligne de dialogue sauf deux, la moitié des interactions qu’on devine possibles ne sont pas encore disponibles, le monde est un peu vide, les ressources limitées. Cependant, après une rencontre avec le maire, me voilà chargée d’inventorier la faune, la flore et le reste des ressources naturelles du système solaire pour le protéger d’un genre de très vilain capitaliste à la tête d’une sorte d’Amazon de l’espace. Par palier de choses inventoriées, les aliens légèrement désagréables, mais terriblement groovy qui s’occupent du catalogage octroient des récompenses, un bon deal. Une fois les deux autres planètes visitées, j’avais un peu fait le tour de ce qu’a à proposer pour le moment Farlands.
J’ai donc été consulter la feuille de route et j’en tire une et une seule conclusion, j’ai envie de jouer à Farlands, mais au milieu de son accès anticipé voire à sa V1, même si je suis un peu sceptique sur l’idée de rajouter des combats dans mon farming sim de l’espace. Comme je ne suis pas patiente, je suis un peu frustrée. Pour tout dire, j'espère que Farlands tiendra ses promesses et que l’exécution sera aussi solide que le laisse présager ce squelette encore très dénudé.
Farlands a été testé sur PC via une clé fournie par l’éditeur.
C'est un pari risqué de sortir un accès anticipé si tôt. Même si Farlands possède une ossature qui laisse penser que ses promesses peuvent être tenues et que ce sera un univers intéressant, riche et diversifié, il n'y a pour le moment aucune garantie. Cependant, ce qui existe déjà fonctionne bien et présente du potentiel et j'ai quand même hâte de voir la suite.
BatVador
Traductrice ascendante topiaire qui aime les city builders, les dystopies et les jeux avec des gens déprimés dedans.
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