Cette fois-ci dans Partie Rapide, Murray se détend avec The Shape of Things et Shift s'est très vite lassé du joli, mais ennuyeux Death or Treat.
The Shape of Things
Jeudi 11 mai, 21 h. Ma tristesse est absolue. The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom sort demain et je comptais sur les quelques boutiques proches de chez moi pour me vendre le jeu en avance. Mais rien, je suis rentré tout penaud chez moi, comprenant que certains allaient plonger dans une nouvelle aventure folle pendant que j'allais devoir attendre quelques heures de plus à passer avec des gens que j'aime… pfffff. Et puis soudain The Shape of Things est apparu.
Tournez méninges
J'étais une petite boule de nerfs jusqu'à ce que je lance le jeu et que je me retrouve au calme devant un bureau. Bon, il n'était pas parfaitement rangé, mais la fenêtre à côté et les sons de la nature qui pouvaient se faire entendre ont eu un effet immédiat sur moi. Mieux, avant même que je puisse me pencher sur le jeu lui-même, j'ai eu l'occasion de changer l'heure (et donc la luminosité extérieure) ainsi que le temps. De quoi faire tomber un peu de pluie, symbolisant la tristesse de mon âme. Mais j'ai rapidement remplacé tout ça par un beau soleil couchant apaisant.
Bon, il me fallait quand même me lancer à un moment dans le jeu. Une expérience très proche de la philosophie de Tiny Lands, la précédente œuvre d'Hyper Three Studio, à savoir un jeu simple, reposant, sans stress. On laisse cette fois de côté la recherche des erreurs entre 2 images pour passer à de la manipulation pour réassembler des objets en morceaux. Et c'est tout, aussi simple que ça.
Chaque objet que vous allez croiser est divisé en morceaux que vous allez pouvoir manipuler pour lui rendre sa forme originelle. Certains morceaux peuvent être tournés à 360 degrés, d'autres bougent de haut en bas ou de droite à gauche et enfin les derniers peuvent être agrandis et rapetissés. The Shape of Things n'est pas un jeu compliqué en soi, aucun morceau ne vous demandera plusieurs types de manipulation et il n'y a aucune courbe de difficulté. D'ailleurs, une fois débloqués, vous pourrez faire les niveaux dans l'ordre qu'il vous plaira.
On ne peut reprocher au jeu que deux choses : le fait qu'il donne l'impression de demander sur certains niveaux une précision un peu trop grande avec des pièces qui doivent se coller parfaitement les unes aux autres ; et surtout le fait qu'on ne puisse bénéficier du temps et de la luminosité choisis dans le menu principal lors des niveaux, puisqu'on se retrouve transporté dans des décors liés au thème des pièces à reconstituer (salle de classe, bateau, etc.).
Pour finir, je ne peux que vous conseiller de picorer ce titre et de ne pas enchaîner les puzzles. Chacune des 30 capsules contient 10 objets à reformer et The Shape of Things est clairement un jeu qui s'appréciera plus en faisant 1 ou 2 capsules à la fois (possiblement avec une capsule en plus, mais plutôt de café).
The Shape of Things a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
The Shape of Things ne réinvente clairement pas la roue vidéoludique, mais il remplit son objectif : proposer une expérience pleine de détente, parfaite pour souffler après une longue journée ou entre 2 séances d'un jeu plus retors. Et il a même réussi à me faire oublier ma tristesse de ne pas pouvoir me balader dans les terres d'Hyrule un jeudi soir de mai. Pour ça, je l'en remercie beaucoup.
Death of Treat
Le mois dernier, je me confrontais, un peu agacé, à Process of Elimination, piètre clone de Danganronpa. Quelques semaines plus tard, c’était le très oubliable roguelite ArcRunner qui me plongeait dans l’ennui avec son gameplay mollasson. Cette semaine, c’est au tour des Espagnols de Saona Studios de cumuler les deux aspects : Death or Treat souffre à la fois de son inspiration un peu trop visible de Have a Nice Death et de son statut de roguelite un peu mou. Ce qui fait beaucoup pour un titre sortant dans le tumulte de ce mois de mai.
Un bonbon ou <Variable manquante> ?
Scary, le petit fantôme à la tête de l’entreprise Ghostsmart, est bien ennuyé : Clark Fackerberg, patron de FaceBoo! et de ses filiales Darkchat, Deviltube et RipTok, distribue une drogue qui affaiblit les habitants de HallowTown et fait disparaître l’esprit d’Halloween. Il va s’agir de traverser les quatre mondes correspondant aux quatre entreprises pour faire tomber leurs boss respectifs, en affrontant des hordes d’habitants corrompus. On passera sur ce plot pas mal réac et ses vieux jeux de mots de boomers – je vous épargne le vampire Joe Bite Them et les dizaines de références à des marques célèbres –, ces derniers n’étant qu’un vague prétexte à l’action. On passera un peu moins sur l’éléphant au milieu de la pièce : ça ressemble quand même très fort à Have a Nice Death, autant du côté de la patte graphique – il faut reconnaître que c’est très joli, à défaut d’être original – que des couleurs, de l’univers ou du scénario. C’en est même un peu gênant.
Mais Death or Treat est surtout un roguelite d’action, et c’est de ce point de vue que le titre pèche le plus : on aurait pu pardonner les jeux de mots peu inspirés et l’esthétique très empruntée si l’action et la structure du jeu avaient été correctes. Côté action, c’est rapidement la douche froide. Les mouvements de base fonctionnent à vrai dire correctement, mais, en plus d’être très peu nombreux et très peu variés, ceux-ci n’ont pas beaucoup de patate et sont franchement imprécis. On prendra ainsi souvent des dégâts à cause de la latence des attaques et des esquives ou de demi-tours impromptus de notre personnage. La plateforme, quant à elle, est souvent plombée par une physique approximative, des angles de caméra peu judicieux et des éléments de premier plan qui cachent l’action ou les ennemis.
Plus gênant encore est le cruel manque de variété et de contenu. Chaque run permet de collecter des ressources, ressources qui serviront d’abord à restaurer les commerces de la ville, puis d’y faire des emplettes, pour acheter de nouvelles armes, améliorer ses pouvoirs ou ses stats. Plusieurs gros problèmes gravitent autour de cette structure et plombent significativement le rythme et l’intérêt de Death or Treat. Le fait que l’on ait un nombre limité d’emplacements pour les ressources – que l’on devra donc abandonner en chemin –, que les améliorations et objets coûtent rapidement très cher, mais surtout que seulement trois pouvoirs soient disponibles et que les armes ne soient globalement que des variations d’une version au corps à corps et d'une autre à distance, rendent l’expérience très vite lassante. Histoire d’enfoncer le clou, il faudra choisir au début de chaque run une arme et un pouvoir, que l’on conservera jusqu’à la fin ou la mort. Pas de changement, pas de combos, pas de synergies, rien. En à peine deux heures de jeu, j’avais acheté une arme à distance capable de m’amener jusqu’au boss de fin en pilote automatique.
Et puisqu’on ne peut jamais rien avoir de bon, Death or Treat souffre en plus de problèmes techniques. Ralentissements importants, bugs de collision, boss immortels ou coincés dans le décor, placeholders toujours pas retirés, traduction française sentant bon la traduction Google : la sortie du jeu le 11 mai n’a pas été accompagnée de la mise à jour day one que je guettais tant, pas plus que les jours suivants. J’ai presque l’impression que l’équipe a oublié son propre lancement. Pas dit que ces correctifs rendent l’expérience plus intéressante pour autant, mais elle en serait tout de même moins désagréable.
Death or Treat a été testé sur PS5 via une clé fournie par l’éditeur. Il est également disponible sur PC, Switch, PS4, Xbox One et Xbox Series.
Le pauvre Death or Treat n’a pas grand-chose d’autre pour lui que sa chouette esthétique. Le reste n’est qu’action approximative, contenu faible, farm pénible, roguelite sans grand intérêt et technique aux fraises. Quelques patchs pourront améliorer sa technique toussotante et ses problèmes d’équilibrage, mais ne pourront venir à bout de sa structure, tuant toute perspective de variété et rejouabilité.
Murray
J'aime me prendre la tête, mais uniquement quand c'est dans un jeu vidéo. Sinon j'aime aussi la vie, mais ce n'est pas un amour réciproque.
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