Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali a joué au hockey fantaisiste de Tape to Tape et Veltar a joué au trop timide The Creepy Syndrome.
Tape to Tape
Un roguelite de hokey. Ni plus ni moins. Idée aussi stupide que géniale proposée par le studio (évidemment) québécois Excellent Rectangle, Tape to Tape vous emmène dans un voyage étonnant, quelque part entre NHL et Faster Than Light. C'est complètement absurde, et ça fonctionne très bien pour un tout début d'accès anticipé.
Hockey Computer
Il faut sauver le hockey sur glace ! Vous ne saviez pas qu'il était en danger ? Eh bien dans Tape to Tape, il l'est, et il va falloir passer une série d'épreuves dans des royaumes entièrement consacrés au noble art de baston sur glace pour heu… arranger tout ça j'imagine ? Très axé humour (un peu gras, il faut bien l'admettre, mais bon, ce n'est pas un simulateur de taille de monocles), le scénario et l'univers du jeu sont de joyeux prétextes à envoyer des équipes loufoques se cogner dessus dans des matchs de hockey hyper rapides qui font ici office de champ de bataille.
La progression est assez classique pour un jeu du genre : on choisit sa prochaine destination sur une carte, qui nous mènera à chaque fois à un match de hockey, une épreuve spéciale ou un événement aléatoire. Si on gagne, on encaisse des bonus. Si on perd, retour au camp de base, au début de l'acte 1. On y dépense les points accumulés pour débloquer de nouveaux hockeyeurs, des coups spéciaux ou encore améliorer les statistiques de base de notre capitaine. Progressivement, on se lance dans l'aventure beaucoup mieux armé qu'au début, et battre les équipes "boss" marquant la fin des différents actes du jeu devient moins illusoire.
Une structure somme toute assez simple, mais qui prend le pari d'axer son gameplay sur des affrontements prenant la forme d'un jeu de sport très orienté arcade : quatre boutons (passe, tir, coup spécial et gros coup d'épaule qui fait mal), des parties ultra-rapides, et c'est tout. Le feeling évoque les expériences très arcades des années 90 et ne nécessite absolument aucune autre connaissance du hockey que "ce sont de gros bonshommes qui se tapent dessus et doivent envoyer un palet dans un but".
Tape to Tape en est au tout début de son accès anticipé. À ce titre, il propose un contenu fatalement incomplet, même s'il y a déjà de quoi faire. On fait assez vite le tour des différents biomes et des différents adversaires proposés, tout en remarquant le côté extrêmement malin de chacun d'entre eux. Comment ajouter du challenge dans un match a priori banal ? En vous opposant à une équipe entièrement composée d'arbitres qui, fatalement, refusent de vous valider des buts et sifflent des fautes contre vous à tout bout de champ, par exemple.
Au bout de quelques heures, et bien qu'ayant pesté contre quelques problématiques liées à des pouvoirs déséquilibrés, des baisses de rythmes dans certaines parties de l'aventure ou encore une courbe de difficulté pas toujours bien gérée, j'ai été pleinement convaincu par cette note d'intention. C'est fun, c'est drôle, c'est original, et c'est joli. Vivement la même chose, mais en version complète !
Tape to Tape a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur.
Parfois, dans la surproduction vidéoludique faite de copies de clones d'imitations, on se décourage de trouver une proposition indé véritablement originale, amusante et qui ne s'écroule pas sur elle-même au bout de quelques minutes. Tape to Tape tire, pour le moment, admirablement son épingle du jeu. Si on m'avait dit que j'allais un jour m'ambiancer pour une quête épique pour restaurer l'honneur perdu du hockey sur glace, j'aurais eu de la peine à y croire. Et pourtant…
The Creepy Syndrome
De l'horreur plus axée sur l'ambiance que sur les jumpscares nuls, un format anthologique plutôt qu'une histoire vue et revue et du pixel art aux styles uniques pour chaque chapitre. Il y a là des ingrédients capables d'attirer même les plus réfractaires à l'angoisse vidéoludique vers The Creepy Syndrome. Cependant, ne vous emballez pas trop vite.
Le jeu est développé par Boomfire Games, petit studio indépendant espagnol constitué de deux personnes. Il s'agit là de leur quatrième titre, et le second édité par JanduSoft. The Creepy Syndrome se présente sous la forme d'une anthologie, c'est-à-dire un ensemble de jeux dont les histoires sont indépendantes, mais qui possèdent une thématique qui les relie entre elles. En l'occurrence, en toile de fond, notre personnage est suivi par le cliché d'un psychiatre fou (et quand je dis cliché, je n'exagère pas, il ne lui manque que le verre de whisky) qui, pour nous aider à aller mieux, nous invite à jouer à quatre jeux, autrement dit les fameux jeux formant l'anthologie.
Sans surprise
Comme je le disais plus haut, il s'agit d'un jeu d'horreur et plus précisément d'horreur dite "psychologique". Même si on peut se demander quand est-ce que l'horreur ne l'est pas, vous avez compris l'idée, c'est de l'horreur qui n'est pas là pour être spectaculaire, mais plus quelque chose d'insidieux, de discret, de rampant. Et la question à se poser qui émerge alors est la suivante : est-ce que The Creepy Syndrome réussit avec cela à être un bon jeu ? Hélas, la réponse penche plutôt du côté du non.
Pour autant, il n'est mauvais. Les quatre histoires apportent chacune un scénario intéressant et original dans sa mise en scène. D'autant plus que chacune a deux fins différentes et le jeu lui-même en possède trois, ce qui offre une perspective de rejouabilité (et peut attirer les complétionnistes). L'attribution d'un style graphique par chapitre est également une excellente idée.
On a le premier en vue première personne type "dungeon crawler" et qui est visuellement dans l'esprit de la première Game Boy, le deuxième en vue de dessus façon 1 bit, et les deux derniers qui vont chercher dans le pixel art rétro plus classique. De ce point de vue, le contrat est rempli pour The Creepy Syndrome : on voit bien une patte spécifique à chaque fois, créant une ambiance unique pour les quatre histoires.
Sauf que ça ne suffit pas et pas mal de points viennent noircir le tableau. Le nombre limité d'histoires couplé à la courte durée de celles-ci fait qu'on arrive très vite au bout sans avoir eu le temps d'assez s'imprégner de l'ambiance générale. Il manque peut-être deux histoires ou un travail approfondi sur la relation entre le protagoniste et le psychiatre.
Côté gameplay, c'est très limité : le dungeon crawler est une ligne droite, l'enquête demande des allers-retours fastidieux, le bunker n'a pas de vrais puzzles à résoudre et le dernier niveau est trop permissif dans la gestion de la peur. À noter un passage particulièrement irritant : le deuxième chapitre sur les quatre fait tourner en fond une boucle sonore rapidement insupportable. Le manque d'impact et d'implication se fait pesant et c'est regrettable, parce que l'idée de chaque histoire avec son propre gameplay et style graphique fonctionnait bien sur le papier.
The Creepy Syndrome a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur PlayStation 4 et 5, Xbox Series et One, et Nintendo Switch.
Le choix du format anthologique de Boomfire Games est à mettre à son crédit, encore plus avec la présence de plusieurs types de pixel art. Malgré ce potentiel, et un prix relativement bas (cinq euros sur Steam) The Creepy Syndrome peine à marquer les esprits à cause d'un gameplay trop pauvre et des histoires pas assez impactantes.
zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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