Cette fois-ci dans Partie Rapide, Zali est un peu dubitatif devant le Zelda-like en coop Slime Heroes et cherche l'amour et la justice dans l'otome game Despera Drops.
Slime Heroes
J'aimerais vous dire que les reports successifs de Slime Heroes, qui aurait dû sortir il y a déjà quelques semaines, étaient un bon présage et le signe que Pancake Games Studios peaufinait son petit bijou jusqu'au dernier pixel. Hélas, nous ne sommes pas vraiment ici sur ce que je qualifierais de success story ou de conte de fées. Mais plutôt sur le bon vieux syndrome du jeu pas très bien fini, dépassé par ses ambitions et manquant d'une vision claire.
Blob and whine
Le point de départ de Slime Heroes est rigolo et fort bien contenu dans son titre. Vous êtes un slime (ou deux slimes, si vous faites la campagne en coop), et au lieu d'être le monstre à abattre comme d'habitude, ici, c'est à vous de sauver la forêt. Avec vos capacités de slime. Dont celle de blobloter comme de la gelée en vous déplaçant, certes, mais aussi celle d'absorber les compétences ennemies pour vous forger votre propre style de combat. Façon Kirby, mais en moins effrayant (Kirby me fait peur).
Le projet est en gros de se promener sur une map en tapant des trucs et des machins, à la recherche de six divinités qui ont été corrompues par les forces du mal. Au passage, vous accomplissez des quêtes, gagnez de la moulaga et récoltez des collectibles pour vous permettre d'augmenter vos statistiques de base. L'idée principale est cependant contenue dans la collecte des compétences des ennemis, qui peuvent être combinées dans deux slots de skills attribués à une gâchette pour créer un pouvoir inédit. Oui, ça fait un peu faible comme idée principale. Et c'est bien le souci.

Malheureusement, Slime Heroes tombe pile dans cette catégorie de jeux bien sympathiques sur le papier, mais qui manquent clairement d'éléments fun ou originaux pour fonctionner, même en coop. Les combats sont un peu mous, la map baigne graphiquement dans une soupe de cozy fantasy très lambda, et les pouvoirs finissent par tous se ressembler. On traverse l'aventure en une dizaine d'heures, sans y prendre de déplaisir, mais sans se marrer vraiment non plus. On a déjà joué à Slime Heroes des dizaines de fois, souvent en mieux.
De plus, l'aventure est pas mal plombée par un équilibrage des combats plutôt douteux : tantôt l'on roule sur les monstres sans rencontrer la moindre résistance, tantôt l'on se retrouve opposé à un béhémoth qui nous sèche en un coup de patte sans que l'on puisse réagir. On peut toujours tourner en rond et farmer des niveaux pour améliorer son slime, certes. Mais j'ai connu des choses plus intenses pour occuper mon temps libre. Ajoutons enfin que le jeu nous a été livré dans une version dans laquelle il reste pas mal de petits bugs de collision et quelques vilains crash intempestifs qui parasitent l'expérience. Ce qui n'arrange rien au tableau, vous en conviendrez.

Slime Heroes a été testé sur PC via une clé fournie par l'éditeur. Il est également disponible sur Nintendo Switch et Xbox Series.
Assez ennuyeux en solo, à peine plus intense en coop, Slime Heroes débarque dans un écosystème dans lequel il est difficile de s'imposer avec juste quelques graphismes mignons et des combats génériques. Je dois néanmoins lui rendre hommage sur quelque chose : la simplicité des commandes, se résumant en gros à quatre boutons, et le côté enfantin et innocent de l'univers en font un très bon premier jeu à parcourir en duo pour de jeunes enfants. Sans doute pas le meilleur du genre, mais les parents qui me lisent savent bien que les jeux adaptés à cette tranche d'âge sont aussi rares que précieux.
Despera Drops
Même si je m'y connais UN PEU en visual novel, je dois bien admettre que celui du sous-genre des otome game, les VN où vous incarnez une jeune fille entourée de beaux gosses, m'est assez peu familier. Ce n'est pas une critique, simplement un aveu d'ignorance de ma part : la plupart des clichés que je connais sur ce style d'aventures me viennent des mangas et de l'animation japonaise. Me confronter à Despera Drops, qui sort ces jours-ci sur Nintendo Switch, était l'occasion de découvrir ce registre via une grosse sortie de 2025. En effet, le jeu d'Aksys Games était assez attendu des amateurs du genre depuis sa sortie japonaise en 2023. Quant à moi, la rencontre a été un peu difficile, hélas.
Hey Mika, you're not so fine
Dans Despera Drops, on incarne la jeune Mika, étudiante japonaise en simili Erasmus dans une Italie de pacotille (tout est un peu de pacotille là-dedans), qui a deux problèmes majeurs dans la vie. D'une, elle est obligée de porter des gants en permanence, car elle voit l'avenir parfois tragique des gens qu'elle touche. Et de deux, elle se retrouve rapidement mêlée à un meurtre mystérieux et doit partir en cavale avec six mystérieux très beaux bandits provenant de toute l'Europe, eux-mêmes en proie à une organisation secrète, le CROWN. L'innocente jeune femme va donc devoir se tirer de ce mauvais pas, et pourquoi pas trouver l'amour au beau milieu de ce chaos.
J'ai un peu de mal à dire si ce que raconte Despera Drops est intéressant ou pas, ou du moins plus intéressant que la moyenne des otome game. En partie parce qu'il s'agit de ce genre de VN où il est absolument nécessaire d'avoir parcouru tous les embranchements narratifs possibles pour avoir le fin mot de l'histoire. Et qu'une des premières choses que j'ai lues dans les reviews spécialisées du jeu est l'expression "insanely long". Effectivement, même en y consacrant plusieurs heures par jour pendant deux semaines, je n'ai pu débloquer que deux des six ou sept fins possibles d'un jeu qui va vous demander au minimum cent cinquante heures pour avoir le fin mot de l'histoire.

Cependant, je peux remarquer que si l'intrigue ne manque pas de rebondissements rigolos, elle pèche quand même par un sacré manque de rythme. Particulièrement une fois que l'on a parcouru la première route et qu'il faut se refader les mêmes choix, les mêmes scènes "d'infiltration" pénibles à base de caméras de sécurité et les mêmes cycles narratifs à base de fuite vers une nouvelle planque pour échapper à la police en attendant le prochain twist scénaristique. La structure du jeu ne propose hélas pas grand-chose pour accélérer le processus, ni vraiment de système efficace pour passer rapidement d'une route à l'autre. Et il faut le reconnaître, certaines routes ne manquent pas de moments gênants et un peu cringe, en partie à cause de la personnalité insipide de l'héroïne et de quelques twists particulièrement gênants et ringards.
Reste que Despera Drops a quelques atouts pour lui : un chara design efficace et assez varié, des péripéties qui alternent parfois efficacement romance et action frénétique, et des doublages qui mobilisent certains des meilleurs comédiens japonais du genre. Étant assez peu compétent en matière d'évaluation de jeux de cette catégorie, je peux dire que je n'ai pas spécialement passé un mauvais moment. Mais les critiques plus aguerris que moi en la matière trouvent le jeu d'Asksys Games plutôt moyen et mollasson. Disons que si vous voulez passer des semaines à lire un roman de gare avec de jolis mafieux teinté de complots et d'un soupçon de fantastique et de romance, Despera Drops est peut-être fait pour vous.

Despera Drops a été testé sur Nintendo Switch, via une clé fournie par l'éditeur.
Jeu destiné aux gros amateurs du genre otome, Despera Drops n'est certainement pas un bon point d'entrée dans le monde du visual novel. La faute à une héroïne trop clichée, un gameplay trop absent et une structure cyclique qui impose un rythme très lent. Ceci dit, on ne peut que se réjouir que ce genre de jeux narratifs hyper spécialisés soit désormais aussi facilement accessible (en anglais) et ne passe plus par les voies obscures de l'import et des fantrads.

zalifalcam
J'aime les jeux double A, les walking simulateurs prétentieux et les JRPG, et plutôt que de me soigner, j'écris à leur propos.
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